Le recours à des anticorps neutralisants à large spectre spécifiques au VIH n'a, jusqu'à présent, montré que peu d'efficacité lorsqu'ils sont administrés en monothérapie ou en duo. Lors de l'édition 2024 de la CROI, un groupe d'investigateurs du MIT (Boston) a présenté des données concernant l'efficacité virologique d'un cocktail associant cette fois trois anticorps monoclonaux neutralisants à large spectre.

Les taux de mortalité pour la plupart des principales causes de décès chez les personnes vivant avec le VIH aux Etats-Unis et en Europe ont nettement diminué entre 1996 et 2020, selon les résultats de deux études récentes, exception faite des consommateurs de drogues injectables, et en particulier les femmes, dont le taux de mortalité précoce demeure élevé et en augmentation.

Si vous pensiez que les IST étaient l'apanage exclusif de la jeune génération, détrompez-vous. Gonorrhée, syphilis, chlamydia et autres infections sexuellement transmissibles sont actuellement en plein boom chez les seniors. Eh oui, papi et mamie ne se refusent pas une petite partie de jambes en l'air mais... oublient le plus souvent de sortir couverts !

Encore un scoop important lors de cette édition de la CROI, avec la présentation d'une étude de phase II montrant qu'un traitement associant lénacapavir et islatravir pourrait faire évoluer le traitement antirétroviral oral vers une fréquence de prise hebdomadaire, plus commode pour beaucoup.

Pour les experts réunis à Denver, les services de référence VIH qui dispensent PEP et PrEP doivent développer des liens étroits entre ces deux méthodes de prévention afin d'aider les personnes qui ont eu recours à l'une d'entre elles à pouvoir accéder à l'autre.

La présentation des résultats de l'étude de phase III SLIM LIVER a, sans nul doute, constitué un des scoops majeurs de l'édition 2024 de la CROI en démontrant que l'administration d'une injection hebdomadaire de sémaglutide durant 6 mois permet de réduire de près d'un tiers le taux de triglycérides intra-hépatiques chez les personnes vivant avec le VIH atteintes d'une maladie hépatique stéatosique associée à un dysfonctionnement métabolique (MASLD), nouveau vocable non discriminatoire de la stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD).

Il y a un an, les résultats intermédiaires de l'étude DoxyVAC avaient suscité l'espoir de pouvoir réduire considérablement les cas des trois principales IST bactériennes chez les hommes gais et bisexuels en associant la doxyPEP à un candidat vaccin contre la gonorrhée. Cependant, l'analyse finale présentée par le Pr Jean-Michel Molina (Hôpital St Louis, Paris) a révélé une moindre efficacité contre la gonorrhée à la fois chez les bénéficiaires de la DoxyPEP et chez ceux du vaccin. Ces résultats sembleraient donc limiter l'utilité de ces mesures préventives contre la gonorrhée.

Pour lutter plus efficacement contre les principaux facteurs de risque cardiovasculaire tels que l'hypercholestérolémie ou l'HTA, nul besoin de davantage de données épidémiologiques, d'études cliniques randomisées ou de lignes directrices. La priorité est, à présent, de se focaliser sur la mise en oeuvre de programmes d'intervention simples adaptés aux personnes vivant avec le VIH en favorisant l'intervention des centres de référence du VIH. Lors de la CROI 2024, deux études ont mis en exergue des programmes intégrés pour améliorer la lutte contre le cholestérol et la préhypertension.

Lors du congrès de la CROI, ont été présentés les résultats de l'analyse intermédiaire programmée de l'étude LATITUDE lesquels montrent que le traitement injectable à longue durée d'action CAB/RPV est supérieur au traitement oral quotidien chez les personnes vivant avec le VIH qui présentent des problèmes d'observance thérapeutique. Sur base de ces résultats, le comité de sécurité et de surveillance de l'étude a recommandé que la randomisation soit arrêtée et que tous les patients sous traitement quotidien se voient proposé le traitement injectable à longue durée d'action.

La Plateforme Prévention Sida s'inquiète des chiffres publiés par Sciensano quant à l'augmentation significative des cas de chlamydia, de gonorrhée et de syphilis en Belgique, et ce depuis plus de 20 ans. Une des raisons principales est l'usage insuffisant du préservatif.

Selon une étude américaine menée par une équipe d'investigateurs du National Cancer Institute et publiée dans la dernière édition de la revue Lancet HIV, les femmes séropositives souffrant d'un cancer anal présentent un risque accru de mortalité et une survie à 5 ans moindre par rapport non seulement à la population générale atteinte d'un cancer anal, mais aussi par rapport aux hommes séropositifs.