Tout sur BMF

La semaine dernière, la dénonciation éventuelle de l'accord médico-mut a fait couler beaucoup d'encre. La raison en était la loi votée autour de l'interdiction des suppléments pour les patients financièrement vulnérables. Bien que nous, en tant qu'ASGB/Cartel, n'ayons pas souscrit à cette dénonciation, cette question montre à quel point les suppléments sont sensibles tant auprès de l'opinion publique que des prestataires de soins de santé.

La semaine dernière, la dénonciation éventuelle de l'accord médico-mut a fait couler beaucoup d'encre. La raison en était la loi votée autour de l'interdiction des suppléments pour les patients financièrement vulnérables. Bien que nous, en tant qu'ASGB/Cartel, n'ayons pas souscrit à cette dénonciation, cette question montre à quel point les suppléments sont sensibles tant auprès de l'opinion publique que des prestataires de soins de santé.

La 56e édition du Cycle de perfectionnement en sciences hospitalières de l'UCLouvain était l'occasion d'aborder la réforme hospitalière. Le Pr Johan Kips, conseiller au cabinet du ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke, est revenu sur les ambitions de la réforme, et surtout ses prochaines échéances.

En 2022, selon les estimations des économistes de Belfius, le résultat courant des hôpitaux généraux pourrait présenter une détérioration de 270 millions d'euros par rapport à 2021 sur l'ensemble de l'exercice. "Ce qui conduirait à un résultat courant déficitaire pour l'ensemble du secteur."

Pas encore de grandes annonces pour réformer le secteur hospitalier, mais le ministre de la Santé publique a présenté lors du récent congrès de l'Association belge des hôpitaux le fil rouge de sa politique hospitalière. En ligne de mire l'amélioration de l'accessibilité et la fin progressive des suppléments d'honoraires.

Le journal du Médecin a déjà abordé le 1er rapport triennal d'analyse financière des intercommunales wallonnes (lire jdM n°2687). Il révèle, à l'instar de l'étude Maha, que le secteur médico-social est très exposé aux risques financiers. Mais contrairement à l'étude Maha, les données sont ici publiques, ce qui permet de se pencher concrètement sur le cas de certaines intercommunales, de faire parler les chiffres et de tenter de comprendre où le bât blesse.

La Cour des comptes a livré en septembre une analyse financière portant sur les comptes 2017 à 2019 des intercommunales wallonnes. Elle révèle que le secteur du médico-social, en ce compris les hôpitaux, est parmi les plus exposés aux risques financiers. En conséquence, les pouvoirs locaux doivent palier les éventuels manques, avec des ressources financières que l'on sait de plus en plus limitées. Tenable sur le long terme?

La Direction générale de l'Inami souhaite restructurer la nomenclature dans un délai raisonnable dans l'optique d'une meilleure lisibilité, indique un document de travail signé par les Prs Leclercq et Pirson et présenté en médico-mut. " Cette structuration des libellés devrait permettre une tarification adaptée à la réalité du travail médical et des frais de fonctionnement et faciliter les comparaisons internationales. " Plus de transparence facilitera la distinction entre partie professionnelle médicale et frais de fonctionnement. L'objectif est également d'éviter le " lobbying médical ".

Le 19 juillet 2018, la loi relative au financement groupé des soins hospitaliers à basse variabilité a été promulguée. Elle a des implications majeures sur le financement des services de pédiatrie. Le problème principal pour les pédiatres réside dans l'APDRG 560 (accouchement par voie basse) de sévérité 1 ainsi que dans l'APDRG 540 (césarienne) de sévérité 1. Après des menaces de manifestation, une délégation a été reçue auprès de la ministre De Block mercredi. La ministre a promis de demander à l'Inami d'analyser les arguments des pédiatres.

Jean Hermesse, secrétaire général de l'Alliance nationale des mutualités chrétiennes, a quelque peu été surpris par la célérité avec laquelle le cabinet De Block a averti les organismes assureurs que, désormais, 25 millions d'euros, pris sur les frais d'administration des mutuelles, seraient répartis en fonction de l'investissement réel à réintégrer au travail les malades de longue durée. Toutefois, il souligne qu'il ne s'agit pas d'exclusions de malades comme on a pu l'entendre dans certains médias.

La réforme des soins de santé mentale provoque des remous chez les psychiatres belges, avertit l'Association belge des syndicats médicaux (Absym). Ils craignent une perte de revenus et se retrouvent englués dans une position juridique incertaine. Ils estiment également que la qualité des soins psychiatriques pourrait en pâtir et régresser. C'est pourquoi les psychiatres prévoient de se réunir le 18 décembre prochain afin de réfléchir à d'éventuelles actions.

L'évolution du financement de l'activité hospitalière vers du forfaitaire prospectif par pathologie fait couler beaucoup d'encre. Le premier cluster d'APR-DRG de " basse variabilité " devrait voir le jour courant 2018. Cette démarche dans le chef de la Ministre de la Santé a pour but de marquer rapidement le secteur avant les élections de 2019. Le chantier lancé sous l'ancienne législature devra ou pas être prolongé par la suivante, au risque de connaître encore beaucoup de remous en fonction du prochain ministrable.

Etant donné que l'objectif du gouvernement est d'arriver à une durée de séjour hospitalier de 2 jours après l'accouchement, l'hôpital qui dépassera la moyenne nationale (par exemple 4 jours au lieu d'une moyenne de 2,5 jours) ne sera pas financés pour la différence, a rappelé Maggie De Block dans une réponse parlementaire. Le calcul s'effectuera en 2018. Nonobstant un arrêt du conseil d'Etat favorable aux hôpitaux? Oui car le conseil d'Etat n'a pas jugé sur le fond.

"Du jamais vu." "Un recul social sans précédent." "Jamais 5 mutuelles ensemble n'ont pris une telle attitude." Maggie De Block est dans l'oeil du cyclone comme jamais, ayant dû accepter au sein du gouvernement des économies sans précédent. Elle explique au journal du Médecin que la situation budgétaire est, elle aussi, sans précédent.