Tout sur PrEP

Pour les experts réunis à Denver, les services de référence VIH qui dispensent PEP et PrEP doivent développer des liens étroits entre ces deux méthodes de prévention afin d'aider les personnes qui ont eu recours à l'une d'entre elles à pouvoir accéder à l'autre.

Basée sur les données collectées au sein de la cohorte française PREVENIR, une étude récente rassure sur le fait que la PrEP orale présente, globalement, un bon profil de sécurité rénale même après deux ans d'utilisation. Cependant, l'étude montre également que la PrEP à la demande a moins d'impact sur la fonction rénale que la PrEP quotidienne bien que cette différence ne soit pas cliniquement significative.

Alors que la PrEP constitue un outil important pour prévenir au mieux le risque de transmission du VIH en attendant un vaccin, un récent rapport dénonce le fait que les inégalités concernant l'accès à la PrEP, tant en terme de race que de localisation, n'ont pas seulement persisté au cours de la dernière décennie mais elles ont encore augmenté.

Examinant le lien potentiel entre l'administration de la PrEP associant TDF et emtricitabine et une perte osseuse (ostéopénie ou ostéoporose) via une analyse rétrospective des données patients du centre médical Kaiser Permanente de Los Angeles, les investigateurs sont parvenus à une conclusion bien paradoxale: au plus l'observance thérapeutique est rigoureuse, au plus le risque de perte osseuse grandit.

Quelle est la probabilité que la PrEP, associant TDF et emtricitabine, ait un impact négatif sur la fonction rénale et, surtout, quels seraient les facteurs de risque favorisant cette évolution ? Réponse non pas avec une étude clinique randomisée mais bien avec une étude australienne à grande échelle menée, cette fois, en condition de vie réelle.

Avec près de 25.000 participants inclus, l'étude anglaise IMPACT est, à ce jour, la plus grande étude sur la PrEP jamais réalisée. Les investigateurs avaient choisi le congrès de l'EACS 2021 pour en présenter des premières données, celles concernant les taux d'incidence des infections par VIH et des infections sexuellement transmissibles.

Quelle est la proportion de personnes qui auraient pu/dû bénéficier de la PrEP parmi celles nouvellement infectées depuis la mise en place du dispositif PrEP? Quels sont les facteurs indépendants favorisant ces occasions manquées? Des questions importantes auxquelles a tenté de répondre une étude hors des sentiers battus commanditée par l'ANRS et menée par le Dr Isabelle Poizot-Martin (CHU St Marguerite, Marseille).

Recommandée par l'EACS, le WHO ou encore l'IAS comme alternative intéressante à la PrEP administrée sur base quotidienne, la prise de la PrEP à la demande manque encore de données solides en condition de vie réelle. Lacune comblée par les équipes du Pr Jean-Michel Molina qui ont profité de l'édition 2021 de la CROI pour présenter les premiers résultats de l'étude ANRS-PREVENIR menée, depuis deux ans, en région parisienne.

Quand tout s'arrête, COVID-19 et lockdown oblige, comment évoluent les pratiques sexuelles et le suivi de la PrEP chez les HSH séronégatif ? Réponse avec les résultats d'une enquête menée auprès de patients d'un grand centre de référence VIH à Melbourne durant le second lockdown complet qu'a connu l'Australie.

Une question scientifique, voire parfois éthique et morale, concernant la PrEP taraude le milieu des experts du VIH: la PrEP amène-t-elle les HSH à prendre d'avantage de risques sexuels et donc à attraper d'avantage d'infections bactériennes sexuellement transmissibles (IST) ? Non, répond une étude australienne qui constate bien un taux important d'IST avant la mise en route de la PrEP mais surtout une stabilisation de ce taux durant les 2 années suivant l'instauration de la PrEP.

Quelle est la meilleure façon d'administrer la PrEP ? En continu ou à la demande ? Réponse avec les résultats intermédiaires de l'étude française Prévenir qui, après une première année de suivi sur les trois prévues au total, ne constate la survenue d'aucune infection VIH que le traitement PrEP ait été administré en continu ou à la demande.

En Australie, l'état de Nouvelle-Galles du Sud dont Sydney est la capitale, a vu le nombre des diagnostics d'infections VIH récentes diminuer de 33% depuis la mise en place d'un vaste projet d'implantation de la PrEP dans cet état. Les premiers résultats, très encourageants, du projet EPIC-NSW ont été présentés lors de la CROI 2018 à Boston.