...

IMPACT est une étude mise sur pied par le NSH dans le but d'évaluer la faisabilité et l'impact d'une large implantation de la PrEP au Royaume-Uni. Débutée en octobre 2017, elle s'est terminée en juin 2020 en pleine pandémie de COVID-19 après avoir inclus 24.255 participants dont 94% étaient des HSH, gays cisgenres ou bisexuels, fréquentant les 158 centres de référence VIH du NHS. Avec pareille participation, il s'agit bien là de la plus grosse étude jamais consacrée à l'évaluation de la PrEP.Lors du congrès 2021 de l'EACS, le Dr Ann Sullivan, investigateur en chef d'IMPACT, a présenté des résultats concernant les taux de séroconversion intervenus entre le début de l'étude et février 2020, date antérieure à la fin de l'étude pour que les résultats ne soient pas biaisés suite au manque de suivi lié à la période de lockdown consécutif à la pandémie de Covid-19. Au sein du groupe des 17.770 participants de l'étude IMPACT et donc soumis à la PrEP, 25 infections par le VIH ont été constatées, soit un diagnostic pour 740 patients sous PrEP. Sur ces 25 cas, 24 sont liés à un manque d'adhérence thérapeutique ou à une interruption de la PrEP et un seul cas peut être considéré comme un échec virologique. Ces chiffres correspondent donc à une incidence annuelle de 0,13%.Au sein du groupe comparatif regroupant près de 100.000 participants fréquentant les mêmes centres de référence mais non soumis à un protocole de PrEP, on a constaté la survenue de 670 infections par le VIH, soit un taux annuel d'incidence de 1,01%.Au final, la PrEP a permis de réduire de 87% le nombre d'infections par le VIH. En d'autres termes, si tous les participants du groupe comparateur avaient eux aussi été placé sous PrEP, on aura pu éviter 583 infections sur les 670 observées.Autre résultat intéressant, alors que la majorité des séroconversions observées dans le groupe IMPACT sous PrEP sont survenues chez des patients présentant un haut risque de contamination vu leur comportement sexuel, on constate que, dans le groupe comparatif non soumis à la PrEP, près de 1/3 des séroconversions concernent des personnes dont le profil de risque de contamination était peu élevé ce qui suggère que les critères d'éligibilité à la PrEP devraient être revus et élargis.Concernant les infections sexuellement transmissibles, si 51% des patients sous PrEP n'ont présenté aucune IST, on constate que 80% des infections sexuellement transmissibles ont été diagnostiquées chez 25% des utilisateurs de PrEP, principalement des patients jeunes, européens, habitant de grands centres urbains ainsi que chez les ressortissants des Caraïbes, autant de groupes qui pourraient, selon les conclusions des investigateurs, bénéficier d'une intensification des tests de dépistage des infections sexuellement transmissibles et d'une information sur la prévention de ces infections.Réf: Sullivan A. et al. Abstract BPD2/7, EACS 2021, Londres.