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Ces données proviennent du Fenway Health, un centre de santé communautaire spécialisé dans les soins aux minorités sexuelles et de genre, et la plus grande clinique délivrant la PrEP en Nouvelle-Angleterre. Résultats, analyses et commentaires de ces données ont été rapportés par le Dr Julia Marcus et ses collaborateurs dans la revue Open Forum Infectious Diseases. Pour les besoins de cette étude, les investigateurs ont examiné les données de 2.892 personnes ayant reçu des prescriptions de PrEP à la fois l'année précédant l'approbation du TAF/emtricitabine et l'année suivante afin de suivre et évaluer les passages de la PrEP basée sur TDF à celle basée sur TAF. Seules les personnes désignées de sexe masculin à la naissance ont été incluses (la nouvelle formulation n'est pas approuvée pour les personnes à risque de contracter le VIH par voie vaginale). L'âge moyen était de 38 ans, 89% étaient de race caucasienne et 96% étaient des hommes cisgenres. La plupart des participants avaient une assurance santé privée (85%) ou une couverture Medicaid (10%).Au total, on compte 343 personnes, soit 12% de la cohorte, qui sont passées de TDF/emtricitabine à TAF/emtricitabine. Sur base des données des dossiers médicaux de ces personnes, les investigateurs ont ensuite évalué si le passage vers la nouvelle formulation était cliniquement indiqué ou pas.Les résultats montrent:Parmi les 2.514 personnes qui n'ont pas eu de modifications de leur schéma PrEP et sont donc demeurés sous TDF/emtricitabine, 35, soit 1,4%, auraient dû bénéficier de ce changement car un traitement basé sur le TDF était potentiellement dangereux en raison d'une altération du fonctionnement rénal ou du métabolisme osseux.Enfin, les investigateurs ont élargi la définition du changement cliniquement indiqué en incluant cette fois les personnes présentant un facteur de risque d'altération de la fonction rénale (diabète ou HTA) ou qui étaient proches du seuil de dysfonctionnement rénal (clairance de la créatinine estimée 60-70 ml/min). En utilisant ces critères, 27% des changements étaient cliniquement indiqués.Des résultats à méditer !Réf: Marcus J. et al. Open Forum Infectious Diseases, août 2021, vol 8, n°8, consultation libre sur site web.