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Il s'agit d'une étude nationale transversale menée au sein de 28 centres de référence à travers la France. Entre mars 2019 et octobre 2020, 224 patients ont été diagnostiqués avec une infection récente par le VIH. Ces patients se sont vus proposés par le médecin référent de répondre à un auto-questionnaire sur tablette informatique afin d'évaluer de façon rétrospective par rapport à la contamination plusieurs constantes : leur état de santé et le recours aux soins, leurs préférences sexuelles, leurs pratiques concernant le dépistage du VIH et l'utilisation du traitement post-exposition et/ou PrEP et du préservatif, leurs conditions de vie, la connaissance vis-à-vis du dispositif PrEP, les conduites à risques vis-à-vis du VIH et la perception des risques, ainsi que les antécédents d'IST.Parmi les 224 patients, 185 ont accepté de remplir l'auto-questionnaire, soit un taux de réponse de 85%. La vaste majorité des répondants, 80,5%, étaient des HSH. On dénombre aussi 15,1% d'hommes contaminés dans le cadre de relations sexuelles hétérosexuelles ou par voie non sexuelle et 4,3% de femmes contaminées lors de relations sexuelles avec un homme.Sur l'ensemble de ces patients, il apparaît que 89% présentaient une indication formelle de mise sous PrEP avant leur contamination par le VIH, soit 171 occasions manquées de PrEP. Il s'agit de 156 HSH, 2 femmes transgenres, 11 travailleurs du sexe et 2 patients ayant un partenaire vivant avec le VIH et non traité.Et pourtant, la majorité de ces infections auraient pu être évitées car 89% de ces patients étaient régulièrement suivis par un médecin généraliste, 61% avaient reçu des informations sur les méthodes de prévention, 24% avaient même été informés sur les avantages de la PrEP, 15% avaient reçu une proposition de PrEP mais avaient refusé et 5% avaient pris une PrEP.Les deux principales raisons du refus de la PrEP sont d'une part la crainte des effets secondaires et d'autre part le faible taux de perception des risques que certaines pratiques font courir.Dans leurs conclusions, les investigateurs relèvent deux obstacles majeurs à une meilleure implantation de la PrEP: information et motivation insuffisante de la part des praticiens de ville et un très faible taux d'adhésion aux principes de la PrEP de la part des patients éligibles et bien informés. Réf: Poizot-Martin I. et al. Abstract PEC298, IAS 2021.