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Il s'agit d'une étude de cohorte prospective actuellement en cours qui a inclus des HSH à risque très élevé d'infection par le VIH vivant en région parisienne. Ces participants se sont vu proposer deux options pour une mise sous PrEP (TDF/FTC), soit une prise quotidienne, soit une prise à la demande.Entre mai 2017 et mars 2019, 3067 personnes ont été enrôlées dans 22 centres parisiens de référence. Parmi ceux-ci, 44% étaient naïfs de traitement PrEP. L'âge moyen était 36 ans et 98,5% étaient des HSH. A l'inclusion, 50,5% ont choisi l'option de la PrEP en prise quotidienne et 49,5% la prise à la demande. Le nombre moyen de partenaires sexuels occasionnels au cours des trois derniers mois avant enrôlement était de 10 (mais pouvait atteindre 20 pour certains) et le nombre moyen de rapports sexuels sans préservatif au cours des 4 semaines avant enrôlement était de 2 et pouvait atteindre 10 chez certains.Les premiers résultats disponibles couvrant 22 mois de suivi montrent une incidence globale d'infections par le VIH de 0,11 pour 100 patients-année ce qui correspond à 3 patients séropositifs dans le groupe PrEP quotidienne et 3 patients séropositifs dans le groupe PrEP à la demande. Cette étude était aussi l'occasion de faire le point sur l'incidence des ISTs au sein des populations sous PrEP. L'incidence globale des ISTs était de 73 pour 100 patients-année, un taux demeuré stable tout au long du suivi si ce n'est durant la période de confinement sévère lors de la vague inaugurale de COVID-19 où on constate une chute d'incidence à 32,4 pour 100 patients-année. L'incidence des infections par le virus de l'hépatite C était de 0,69 pour 100 patients-année. Deux dernières informations intéressantes: l'incidence des patients perdus de vue était de 10,3 pour 100 patients-année et on dénombre 0,6% d'interruption pour cause d'effets secondaires (19 participants) principalement pour cause de troubles gastro-intestinaux (12 cas) et d'altération de la fonction rénale (4 cas). Au final, des résultats encourageants et rassurants puisque l'incidence des infections par le VIH se révèle très faible et équivalente que la PrEP soit administrée au quotidien ou à la demande. Le taux des ISTs restent cependant un problème et souligne l'importance du dépistage régulier ainsi que de l'information. Réf: Molina J-M et al. Abstract 148, CROI 2021.