Tout sur cancer du sein

Dans un article publié dans la revue Cancers, l'équipe du Pr Pierre Sonveaux (UCLouvain) a montré, chez la souris, que la protéine Cox7b fait office de "senseur de destination" pour induire l'arrêt dans le cerveau, où ils forment des métastases, de progéniteurs métastatiques issus d'un cancer du sein humain triple négatif.

Après deux éditions virtuelles de cette grand-messe de la recherche oncologique, pour des raisons qu'il n'est plus nécessaire d'expliquer, cette année a marqué le retour de la réunion en présentiel à Chicago. Même s'il fut un peu moins fréquenté que par le passé, le congrès a tout de même attiré 31.000 participants, 11.500 autres personnes suivant la réunion en ligne.

Nous avons rencontré le Dr Kristine Rommens, 53 ans, dermatologue, actuellement traitée pour un cancer du sein. Son parcours fut long et de toute évidence non conventionnel. Elle affirme avoir beaucoup appris et souhaite que d'autres puissent profiter de son expérience.

Dans le dernier numéro du BOhN, nous avons amplement abordé diverses présentations du San Antonio Breast Cancer Symposium annuel, et plus particulièrement les tumeurs hormonosensibles. Nous poursuivons dans ce numéro et revenons également sur la réunion post-San Antonio, un événement annuel organisé le dernier samedi de janvier par l'Institut Jules Bordet, en collaboration avec la BSMO. Cette année encore, une réunion virtuelle a été modérée par la Pr Martine Piccart (Institut Bordet) et la Pr Hannelore Denys (UZ Gent).

Cette année encore, les organisateurs de l'ESMO - principal congrès oncologique européen depuis quelques années - ont décidé de tenir leur congrès annuel de manière virtuelle. Les conférenciers ont toutefois été invités dans un lieu central, ce qui a permis aux participants regardant le streaming d'avoir tout de même l'impression d'assister à une réunion en direct.

Comme de coutume, la Pr Martine Piccart a eu l'occasion de clôturer cette 24e réunion post-ASCO par un petit topo des principales nouvelles dans le domaine du cancer du sein. Nous nous limiterons ici à rapporter celles qui concernent l'étude OlympiA, dont les résultats pourraient bien être les plus importants de ce congrès ASCO, ainsi que les études sur le cancer du sein luminal. Vous pourrez toutefois découvrir sur notre site internet un article plus détaillé sur les temps forts dans le carcinome mammaire.

Le blocage respiratoire profond (DIBH) est l'une des techniques utilisées pour réduire la dose de rayonnement pouvant irradier le coeur chez les patients atteints d'un cancer du sein. Des techniques de radiothérapie plus complexes, telles que l'IMRT et la VMAT, impliquent toutefois un beam-on time plus long, de sorte que de nombreux DIBH courts successifs sont nécessaires.

Dans les Belgian Oncology & hematology News (BOhN) précédents, nous avons déjà évoqué la réunion annuelle de San Antonio et par extension, la rencontre belge " Best of San Antonio ". Nous avions laissé la parole à la Pre Martine Piccart qui a donné un aperçu complet des développements récents dans le traitement du cancer du sein primaire. Dans cette édition, c'est au tour de la Pre Hannelore Denys, oncologue médicale et chef de clinique à l'UZ Gent, de nous parler du cancer du sein avancé.

Cette année, le radiothérapeute-oncologue Pr Philip Poortmans (GZA/UA/Iridium Netwerk) s'est vu remettre le prix St. Gallen International Breast Cancer Award 2021 pour sa contribution exceptionnelle à l'optimisation des traitements destinés aux patientes présentant un cancer du sein au stade précoce. Un événement qui justifie que l'on se penche sur son discours à cette occasion. Il aborde les progrès réalisés en radiothérapie (RT) et son rôle actuel dans la prise en charge personnalisée dans le cancer du sein au stade précoce.

Une équipe pluridisciplinaire a développé un outil pratique, récemment publié dans The Lancet Oncology (1), qui reprend des conseils détaillés à l'attention des cliniciens, pour leur permettre de vaincre les obstacles cliniques et techniques après un traitement systémique primaire (PST) d'un cancer du sein. Le Pr Philip Poortmans (radiothérapeute-oncologue, GZA/UA/Iridium Netwerk), un des initiateurs de ce projet, souligne l'utilité de cet outil pour les patientes chez qui une chirurgie mammaire conservatrice paraît initialement " borderline ".

La radiothérapie (RT) après une chirurgie mammaire conservatrice (BCS) améliore le contrôle locorégional et la survie globale, mais peut s'accompagner d'une toxicité aiguë et tardive. Ce qui peut avoir des répercussions négatives sur les aspects esthétiques et sur la qualité de vie (HRQoL). La durée totale du traitement ainsi que la dose totale d'irradiation jouent ici un rôle. Une équipe de chercheurs de l'UZ Gent a ainsi testé un hypofractionnement accéléré de RT adjuvante (5 fractions en 12 jours) avec boosts intégrés simultanés: une première mondiale.

Comme chaque année, nous attendions tous avec impatience, malgré la crise de la Covid-19, les nouvelles du symposium annuel de San Antonio sur le cancer du sein. Comme presque tous les congrès de l'année passée et de cette année, le congrès annuel ayant lieu habituellement en live dans la charmante ville texane a été remplacé par un congrès virtuel. Comme d'habitude, le San Antonio Breast Cancer Symposium (SABCS), en collaboration avec l'Institut Bordet, a organisé le dernier samedi de janvier un "Best of SABCS", également à visionner en ligne. Et pour la deuxième année consécutive, les hôpitaux d'Anvers ont également organisé un meeting post-San Antonio, avec comme groupe cible supplémentaire les infirmières des cliniques du sein, qui ont profité volontiers de cette occasion.

Des inhibiteurs de CDK4/6 - palbociclib, ribociclib ou abémaciclib - ont été ajoutés à un inhibiteur de l'aromatase ou au fulvestrant, un traitement devenu standard dans les cancers du sein métastatiques HER2-négatifs et hormonosensibles. Nous savons que ces produits améliorent la survie sans progression (PFS) et que certains d'entre eux améliorent la survie globale (OS). Toutefois, le font-ils au détriment de la qualité de vie des patientes? Plusieurs présentations discutées à l'occasion de l'ESMO ont répondu à cette question.

Le cancer du sein avec récepteurs hormonaux positifs est la forme la plus fréquente de cancer du sein, observée chez 70% des patientes ayant reçu un diagnostic de maladie de stade précoce non métastatique. Environ 20% des patientes sont atteintes d'une maladie à haut risque et présenteront une récidive au cours des dix premières années du traitement, soit au niveau local dans le sein, soit dans un autre site.

Le cancer du sein triple négatif est associé à un pronostic particulièrement défavorable comparé aux autres types de cancer du sein. Les résultats positifs rapportés cette année dans le cadre de l'étude KEYNOTE-355 évaluant le pembrolizumab, ainsi que par l'étude IMpassion130 évaluant l'atézolizumab, ont attiré l'attention sur l'impact favorable de l'immunothérapie dans ce groupe de patientes.

Plusieurs présentations sur le traitement du cancer du sein ont particulièrement attiré l'attention lors de ce congrès virtuel de l'ESMO. D'abord, une série d'entre elles se sont focalisées sur les inhibiteurs de CDK4/6 dans le traitement du cancer du sein de stade précoce ou métastatique. Ensuite, une large attention a également été portée au cancer du sein triple négatif, avec à l'honneur l'atézolizumab. Enfin, plusieurs nouvelles molécules ont livré leurs premiers résultats ou des résultats complémentaires.

Depuis des décennies, le traitement hormonal fait partie du traitement adjuvant standard pour une femme préménopausée atteinte d'un cancer du sein primaire positif pour les récepteurs hormonaux (HR+) et HER2-négatif. Bon nombre de ces études ont commencé il y a plus de 10-15 ans ; leur suivi est maintenant suffisamment long pour pouvoir analyser valablement la survie globale. Le Pr François Duhoux (UCL) en a tiré quelques suppositions qui pourraient conduire à un traitement optimal pour ces patientes.

Depuis quelques années, le San Antonio Breast Cancer Symposium (SABCS) fait figure de principal congrès consacré au cancer du sein. De nouvelles données sont généralement présentées à l'occasion de ce congrès, qui bénéficie d'une attention soutenue de la part de la presse médicale. Chez nous également, un événement post-SABCS est organisé depuis quelques années à l'intention des personnes qui n'ont pas pu assister au congrès.