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Un groupe de consensus pluridisciplinaire composé de 28 représentants de 12 pays européens et des États-Unis (chirurgiens, gynécologues, oncologues médicaux, radiothérapeutes-oncologues, anatomopathologistes, radiologues, représentants de patients) s'est réuni à Lucerne, en Suisse. Ils ont discuté des défis liés au traitement d'épargne mammaire et/ou axillaire chez les patientes souffrant d'un cancer du sein, présentant une réponse complète ou partielle au PST par chimiothérapie. " Nous avons identifié un certain nombre de lacunes dans la gestion du traitement locorégional chez ces patientes, principalement des femmes qui avaient initialement une grosse tumeur et une atteinte limitée des ganglions axillaires, mais en rémission complète après le PST. Il nous manquait des informations sur le caractère extensif nécessaire de la chirurgie et de la radiothérapie. Cet outil donne un fil conducteur aux chirurgiens et aux radiothérapeutes-oncologues qui traitent ces patientes", a déclaré le Pr Poortmans, ancien président de l'ESTRO et de l'ECCO. L'outil comprend 6 modules (Tableau 1), décrivant des conseils consensuels sur les exigences de base pour l'évaluation diagnostique préopératoire, les traitements locorégionaux et le rapportage. Il est destiné à être utilisé en pratique quotidienne, plus spécifiquement chez les patientes souffrant d'un cancer du sein ayant un volume tumoral initial >20-30% du volume total du sein.Chez ces femmes, on administre un PST dans le but - entre autres - de réduire la taille de la tumeur afin de pouvoir encore proposer une chirurgie mammaire conservatrice ( breast-sparing surgery, BSS). " Nous savons depuis que la BSS est meilleure qu'une mastectomie pour la plupart des patientes, tant en ce qui concerne la survie que l'aspect esthétique et la qualité de vie. Grâce au PST, davantage de patientes peuvent bénéficier d'une BSS. En outre, chez certaines femmes dont la tumeur n'a pas répondu complètement au PST, nous pouvons encore envisager un traitement systémique supplémentaire par après.Il est tout aussi important de viser un traitement d'épargne axillaire. Des curages axillaires inutiles sont toujours pratiqués, alors que c'est le volet du traitement du cancer du sein qui impacte le plus la qualité de vie des patientes à long terme." L'outil a déjà suscité un vif intérêt dans le monde entier, et le Pr Poortmans estime qu'il arrive à point nommé par rapport à la mise à jour de la recommandation nationale pour le traitement du cancer du sein, une initiative belge du Collège d'Oncologie à laquelle il collaborera.