La boîte aux lettres de Franck Vandenbroucke doit être proche de l'implosion tant le ministre reçoit des courriers ces derniers temps. La raison? Il est la figure autoritaire des décisions de la CIM Santé et de la Task force vaccination, qui persistent à donner la priorité de la phase 1B de vaccination contre le Covid-19 aux groupes à risques.

Cette décision a suscité diverses réactions. D'abord de l'Autorité de protection des données - actuellement en crise et ce n'est pas un hasard. Pour l'APD, la base de données nécessaire à la vaccination et le traitement à grande échelle de données sensibles qu'elle implique constituent "une ingérence importante dans le droit à la protection des données, laquelle n'est admissible que si elle est nécessaire et proportionnée aux objectifs poursuivis et que si elle est prévue par une norme légale formelle claire et précise dans le respect des principes de protection des données, ce qui n'est pas le cas en l'espèce".

Les syndicats médicaux ont également réagi. L'Absym estime qu' "en plus de nous faire perdre un temps précieux, cette manière de procéder générera de grandes tensions autour de la campagne par vaccination". La proposition alternative de l'Absym, soutenue par le GBO, de vacciner la population générale par tranche d'âge, n'a pas été retenue. "L'âge est pourtant bel et bien une donnée objective et reste le facteur le plus déterminant en termes de morbidité et de mortalité en cas de Covid-19."

De son côté, le GBO "ne sera pleinement rassuré sur les procédures prévues pour sélectionner les patients à risques que s'il obtient la certitude que la méthodologie retenue est bien conforme au RGPD et au secret médical". Le syndicat souhaite d'ailleurs connaître la position de l'Ordre des médecins sur la question. Le GBO-Cartel rappelle que, malgré ses demandes répétées, la médecine générale n'est toujours pas représentée dans la Task force vaccination fédérale.

Preuve que le dossier est sensible à plusieurs niveaux, même Medispring, logiciel médical, a réagi. La coopérative estime que "l'approche proposée pose énormément de questions tant au niveau légal, déontologique que de la protection des données".

Réaction du ministre

Franck Vandenbroucke refuse d'endosser seul la responsabilité de la décision de prioriser les patients à risques. " La décision a été prise par la CIM Santé publique, qui regroupe tous les ministres de la Santé du pays. Elle repose notamment sur l'avis de la Task force vaccination et sur l'avis du Conseil supérieur de la santé", justifie le ministre. Et de souligner "qu'un représentant de l'Absym et un du GBO, via la médico-mut, ainsi qu'un représentant de la SSMG ont été impliqués dès le début, ont contribué à donner forme à toute l'opérationnalisation des groupes à risque et ont marqué leur accord sur la proposition".

Concernant le respect de la vie privée, le ministre a bien reçu l'avis de l'APD. "Nous attendons encore l'avis du Conseil d'État cette semaine. Ces avis feront ensuite l'objet d'une évaluation en Groupe de travail intercabinet."

Cette "affaire" a toutefois le goût amer d'une politique menée depuis de longs mois sans concertation et sans débat publique par l'exécutif aidé de task forces diverses. Il est peut-être temps de changer son fusil d'épaule et d'agir en démocratie, en tenant compte de l'avis de la population. Le GBO demande par exemple qu'un "débat sur la protection des données de santé puisse rapidement se tenir au Parlement. Sans doute des ajustements de la loi sur les droits des patients de 2002 devront être envisagés."

© BELGA

13 antennes de vaccination complémentaires en Wallonie

La Wallonie avait déjà défini l'ensemble des lieux de vaccination fixes: neuf centres majeurs de vaccination et 31 centres de proximité. 13 antennes de vaccination viennent d'être désignées pour couvrir les zones les moins desservies.

En concertation avec les gouverneurs de province, ces 13 sites viennent d'être définis. Ils se situeront à Comines-Warneton, Thuin, Soignies, Anthisnes, Lierneux, Spa, Limbourg, Walcourt, Philippeville, Hastière, Andenne, Gembloux et Bouillon.

Ces antennes apporteront une solution de proximité rapprochée pour les populations éloignées des centres de vaccination tout autant que pour les populations pour lesquelles le centre fixe plus proche risquerait d'être, à un moment ou un autre, saturé.

La boîte aux lettres de Franck Vandenbroucke doit être proche de l'implosion tant le ministre reçoit des courriers ces derniers temps. La raison? Il est la figure autoritaire des décisions de la CIM Santé et de la Task force vaccination, qui persistent à donner la priorité de la phase 1B de vaccination contre le Covid-19 aux groupes à risques. Cette décision a suscité diverses réactions. D'abord de l'Autorité de protection des données - actuellement en crise et ce n'est pas un hasard. Pour l'APD, la base de données nécessaire à la vaccination et le traitement à grande échelle de données sensibles qu'elle implique constituent "une ingérence importante dans le droit à la protection des données, laquelle n'est admissible que si elle est nécessaire et proportionnée aux objectifs poursuivis et que si elle est prévue par une norme légale formelle claire et précise dans le respect des principes de protection des données, ce qui n'est pas le cas en l'espèce".Les syndicats médicaux ont également réagi. L'Absym estime qu' "en plus de nous faire perdre un temps précieux, cette manière de procéder générera de grandes tensions autour de la campagne par vaccination". La proposition alternative de l'Absym, soutenue par le GBO, de vacciner la population générale par tranche d'âge, n'a pas été retenue. "L'âge est pourtant bel et bien une donnée objective et reste le facteur le plus déterminant en termes de morbidité et de mortalité en cas de Covid-19."De son côté, le GBO "ne sera pleinement rassuré sur les procédures prévues pour sélectionner les patients à risques que s'il obtient la certitude que la méthodologie retenue est bien conforme au RGPD et au secret médical". Le syndicat souhaite d'ailleurs connaître la position de l'Ordre des médecins sur la question. Le GBO-Cartel rappelle que, malgré ses demandes répétées, la médecine générale n'est toujours pas représentée dans la Task force vaccination fédérale. Preuve que le dossier est sensible à plusieurs niveaux, même Medispring, logiciel médical, a réagi. La coopérative estime que "l'approche proposée pose énormément de questions tant au niveau légal, déontologique que de la protection des données". Franck Vandenbroucke refuse d'endosser seul la responsabilité de la décision de prioriser les patients à risques. " La décision a été prise par la CIM Santé publique, qui regroupe tous les ministres de la Santé du pays. Elle repose notamment sur l'avis de la Task force vaccination et sur l'avis du Conseil supérieur de la santé", justifie le ministre. Et de souligner "qu'un représentant de l'Absym et un du GBO, via la médico-mut, ainsi qu'un représentant de la SSMG ont été impliqués dès le début, ont contribué à donner forme à toute l'opérationnalisation des groupes à risque et ont marqué leur accord sur la proposition".Concernant le respect de la vie privée, le ministre a bien reçu l'avis de l'APD. "Nous attendons encore l'avis du Conseil d'État cette semaine. Ces avis feront ensuite l'objet d'une évaluation en Groupe de travail intercabinet."Cette "affaire" a toutefois le goût amer d'une politique menée depuis de longs mois sans concertation et sans débat publique par l'exécutif aidé de task forces diverses. Il est peut-être temps de changer son fusil d'épaule et d'agir en démocratie, en tenant compte de l'avis de la population. Le GBO demande par exemple qu'un "débat sur la protection des données de santé puisse rapidement se tenir au Parlement. Sans doute des ajustements de la loi sur les droits des patients de 2002 devront être envisagés."