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Pour ses dix ans d'existence, le Modes s'est offert la première journée d'été de l'année, et un auditoire flambant neuf du nouveau campus de l'UCharleroi. Le choix d'organiser cette conférence au pays des terrils n'était pas anodin, confirme le Dr Ahmed Goubella, président du Monde des spécialistes (Modes). "Il y avait une volonté claire de mettre la lumière sur les difficultés spécifiques en termes de santé publique auxquelles est confrontée la région. Car là est le rôle d'un syndicat de médecins! Le médecin est l'acteur de référence sur les questions de santé publique et ce rôle, nous - syndicat de médecins - nous voulons le pérenniser. Nous sommes apolitiques mais partenaires constructifs des politiques en matière de santé."Résolument tourné vers l'avenir, le Modes s'interrogeait sur la future place des syndicats de médecins. Défendant le modèle de concertation actuel, son président a également plaidé pour un rôle plus actif des soignants de terrain dans les structures décisionnaires: "Il faut pour ça davantage de publicité des débats ainsi qu'une vulgarisation du propos, afin que tout le monde puisse comprendre les enjeux qui sont discutés."Un rôle que le Modes prendrait volontier en charge, "mais les moyens de fonctionnement qui nous sont alloués sont actuellement trop faibles", déplore le Dr Goubella, également néphrologue au centre hospitalier Epicura (Ath). "S'il est entendu que les syndicats médicaux sont les interfaces entre les autorités et les praticiens, il faut leur donner les moyens d'exercer ce rôle. Sans cela, on ne fait que nourrir les frustrations des syndicats d'une part, qui sont incapables d'assumer sérieusement cette tâche, et des praticiens d'autre part, qui ne comprennent tout simplement pas la mesure de ce qui se passe." Le président du Modes appelle les reponsables politiques à prendre connaissance de ce constat. "Le financement des syndicats de médecins doit être assuré et pérennisé."Non sans rappeler une série de difficultés auxquelles les spécialistes sont confrontés ou amenés à l'être (entre autres: la réforme de la nomenclature, celle du paysage hospitalier, la transition écologique et le vieillissement de la population), le syndicat s'est voulu optimiste, probablement inspiré par une réflexion d'un des intervenants: "Celui qui plante un panneau 'virage dangereux' n'est pas forcément pessimiste". "Le Modes, au sein du Cartel, est un syndicat fort. Nous fêtons aujourd'hui nos dix ans et portons un toast aux dix prochaines années!"