En Belgique, les recommandations nationales préconisent que le médecin généraliste soit consulté lors de l'évaluation préopératoire. Malgré ces recommandations, les équipes hospitalières sollicitent rarement les médecins généralistes, alors que leurs connaissances sur la situation biopsychosociale du patient sont pertinentes pour la prise de décision opératoire.

L'objectif principal de cette étude était de caractériser la collaboration entre les médecins généralistes et l'équipe de concertation multidisciplinaire lors de l'évaluation préopératoire du patient candidat à la chirurgie bariatrique à Bruxelles, et d'en définir les modalités pratiques. L'objectif secondaire était l'élaboration d'une fiche de liaison destinée aux médecins généralistes lors de l'évaluation préopératoire.

Méthode et résultats

La méthode Delphi par consensus d'experts a été utilisée pour cette étude. Elle consiste à interroger un panel d'experts de façon itérative et interactive grâce à des questionnaires en ligne. Au total, trois tours ont été nécessaires à l'obtention d'un consensus. Les résultats ont été analysés selon des procédés quantitatif et qualitatif. Le procédé quantitatif s'est basé sur l'analyse d'échelles de Likert et a permis l'élaboration du consensus. Le procédé qualitatif s'est concentré sur l'analyse des commentaires des experts et a permis l'élaboration de nouvelles propositions.

Dans cette étude, 30 experts ont été recrutés, dont neuf médecins généralistes et 21 membres de l'équipe de la concertation multidisciplinaire de chirurgie bariatrique de cinq hôpitaux bruxellois. Au total, 29 propositions sur les 31 évaluées ont obtenu un consensus. La nécessité de proposer systématiquement au médecin généraliste de participer à l'évaluation préopératoire a été établie. Cette participation doit au minimum se faire par le biais d'un rapport écrit standardisé et reproductible.

En conclusion

Cette étude a permis la validation de 29 propositions caractérisant la collaboration entre les généralistes et l'équipe de concertation multidisciplinaire lors de l'évaluation préopératoire de chirurgie bariatrique, ainsi que ses modalités pratiques. En cours d'étude, une fiche de liaison destinée aux généralistes a été élaborée sur base des propositions validées.

Une perspective intéressante serait l'évaluation de l'impact de la mise en place d'une fiche de liaison sur la collaboration entre médecins généralistes et équipe hospitalière à Bruxelles, via une étude prospective.

Titre complet:Comment organiser la collaboration entre les médecins généralistes et l'équipe de concertation multidisciplinaire de chirurgie bariatrique lors de l'évaluation préopératoire à Bruxelles? Étude par consensus d'experts selon la méthode Delphi.

Promotrice: Dre Anne Gillet

Tuteur: Dr Gilles Cornelis

Master de spécialisation en médecine générale (année académique 2022-2023).

Qui êtes-vous, Dre Angela Willems?

Pourquoi avez-vous choisi la médecine générale ?

Mon désir était d'exercer une médecine centrée sur le patient, prenant en considération tous les aspects de sa santé. Mon choix s'est donc porté sur la médecine générale pour son approche holistique et intégrée de la santé. En plus de la dimension thérapeutique, la profession de médecin généraliste offre l'opportunité de s'engager dans des activités essentielles de prévention et de promotion de la santé. Enfin, la médecine générale, en tant que pratique de première ligne, se démarque par son accessibilité et sa proximité avec le patient.

Où exercez-vous en ce moment ? Qu'est-ce qui a guidé ce choix ?

Je viens de terminer récemment une formation en Médecine Tropicale Approfondie et Défis en Santé Internationale à l'Institut des Maladies Tropicales (IMT) à Anvers. L'idée de cette formation a été motivée par la réalisation d'un stage médical à Madagascar il y a plusieurs années. L'expérience de la médecine en contexte de ressources limitées ainsi que la découverte des maladies tropicales m'ont motivée à développer davantage de connaissances et de compétences sur le sujet.

Où avez-vous effectué votre assistanat ?

J'ai réalisé mes trois années d'assistanat dans trois lieux différents à Bruxelles, variant pratique au forfait et à l'acte. Tout d'abord, j'ai travaillé à la maison médicale du Nord, ensuite à la maison médicale Jean Jaurès et enfin, à la maison médicale Enseignement. Ces trois lieux de stages m'ont permis d'expérimenter le travail en équipe multidisciplinaire et de rencontrer une patientèle très variée.

Qu'appréciez-vous le plus dans votre pratique ? Et qu'appréciez-vous le moins ?

Ce que j'apprécie le plus dans ma pratique, c'est sa diversité et sa richesse. Durant mon assistanat, j'ai suivi la formation ONE et la formation sur les assuétudes (ULB). J'ai également eu l'opportunité de m'investir auprès de plusieurs organisations travaillant avec divers profils de populations vulnérables. Ces expériences m'ont permis de développer des collaborations en réseau, d'explorer diverses méthodes de travail en équipe, et d'acquérir des compétences médicales spécialisées très utiles pour la pratique de la médecine générale.

Ce que j'apprécie le moins dans ma pratique est la gestion de l'incertitude liée à la démarche probabiliste de la médecine générale. Particulièrement en début de carrière, cet exercice n'est pas aisé et peut parfois rendre la prise de décision difficile.

Votre exercice correspond-il à ce que vous imaginiez en entamant vos études ?

Globalement oui. Toutefois, l'implication émotionnelle et mentale que ce métier exige ne peut être anticipée durant les études. Nous sommes parfois confrontés à des situations difficiles et complexes pour lesquelles nous ne sommes jamais assez bien préparés. Malgré cela, la perspective que notre intervention puisse améliorer la vie des patients est ce qui rend cette profession si enrichissante et gratifiante.

Pour vous, quelles sont les qualités les plus précieuses pour un MG ?

D'après moi, les qualités les plus précieuses pour un généraliste sont l'empathie, l'écoute, la compétence et l'implication. Je pense que le plus important en tant que généraliste est d'exercer de manière consciencieuse et bienveillante.

Comment envisagez-vous le futur de la médecine générale?

Pour le futur de la médecine, j'envisage une amélioration de l'autonomisation du patient grâce à des programmes d'éducation en santé dans les écoles. Ceux-ci pourraient, par exemple, contenir des informations sur l'utilisation des antibiotiques, le recours approprié au service des urgences, les bases des traitements symptomatiques, etc. Ce type d'information permettrait au patient de mieux comprendre les soins de santé et de participer de manière plus active à la gestion de sa santé.

Avez-vous des projets, à court ou à plus long terme, en rapport avec votre formation et votre carrière de MG?

La formation en santé internationale que j'ai suivi à l'IMT m'a davantage conscientisée sur l'importance de la santé publique dans la qualité des soins de santé. Dès lors, concernant mes projets à court terme, je souhaiterais m'investir auprès d'organisations qui veillent à améliorer l'accès aux soins de santé des patients, particulièrement les populations vulnérables, et la défense de leurs droits en santé.

Existe-t-il l'un ou l'autre aspect de la profession de MG qui demanderait à être amélioré, à vos yeux ?

Le médecin généraliste étant central dans la prise en charge des patients sur le long terme, le partage des données et les communications interdisciplinaires devraient être davantage facilitées afin d'assurer une qualité dans la continuité des soins.

Quels sont vos loisirs ? Avez-vous un violon d'Ingres parallèlement à votre pratique ? Avez-vous une activité de prédilection qui vous permet de décompresser ?

Pour moi, la lecture et les voyages représentent des moyens d'évasion et d'éducation. Rencontrer des personnes et des cultures, que ce soit dans la réalité ou à travers la fiction, est une merveilleuse manière d'élargir sa perspective sur le monde. Je suis convaincue qu'il est crucial de cultiver la curiosité tout au long de sa vie et de chercher à tirer des enseignements des autres.

En Belgique, les recommandations nationales préconisent que le médecin généraliste soit consulté lors de l'évaluation préopératoire. Malgré ces recommandations, les équipes hospitalières sollicitent rarement les médecins généralistes, alors que leurs connaissances sur la situation biopsychosociale du patient sont pertinentes pour la prise de décision opératoire. L'objectif principal de cette étude était de caractériser la collaboration entre les médecins généralistes et l'équipe de concertation multidisciplinaire lors de l'évaluation préopératoire du patient candidat à la chirurgie bariatrique à Bruxelles, et d'en définir les modalités pratiques. L'objectif secondaire était l'élaboration d'une fiche de liaison destinée aux médecins généralistes lors de l'évaluation préopératoire. La méthode Delphi par consensus d'experts a été utilisée pour cette étude. Elle consiste à interroger un panel d'experts de façon itérative et interactive grâce à des questionnaires en ligne. Au total, trois tours ont été nécessaires à l'obtention d'un consensus. Les résultats ont été analysés selon des procédés quantitatif et qualitatif. Le procédé quantitatif s'est basé sur l'analyse d'échelles de Likert et a permis l'élaboration du consensus. Le procédé qualitatif s'est concentré sur l'analyse des commentaires des experts et a permis l'élaboration de nouvelles propositions. Dans cette étude, 30 experts ont été recrutés, dont neuf médecins généralistes et 21 membres de l'équipe de la concertation multidisciplinaire de chirurgie bariatrique de cinq hôpitaux bruxellois. Au total, 29 propositions sur les 31 évaluées ont obtenu un consensus. La nécessité de proposer systématiquement au médecin généraliste de participer à l'évaluation préopératoire a été établie. Cette participation doit au minimum se faire par le biais d'un rapport écrit standardisé et reproductible. Cette étude a permis la validation de 29 propositions caractérisant la collaboration entre les généralistes et l'équipe de concertation multidisciplinaire lors de l'évaluation préopératoire de chirurgie bariatrique, ainsi que ses modalités pratiques. En cours d'étude, une fiche de liaison destinée aux généralistes a été élaborée sur base des propositions validées. Une perspective intéressante serait l'évaluation de l'impact de la mise en place d'une fiche de liaison sur la collaboration entre médecins généralistes et équipe hospitalière à Bruxelles, via une étude prospective. Titre complet:Comment organiser la collaboration entre les médecins généralistes et l'équipe de concertation multidisciplinaire de chirurgie bariatrique lors de l'évaluation préopératoire à Bruxelles? Étude par consensus d'experts selon la méthode Delphi. Promotrice: Dre Anne Gillet Tuteur: Dr Gilles Cornelis Master de spécialisation en médecine générale (année académique 2022-2023).