Personne n'oserait encore douter aujourd'hui de l'impact direct de la pollution et du cadre de vie sur notre santé. Pourtant, les actions concrètes restent timides. L'Europe tente de montrer la voie aux États-Membres, comme récemment avec son nouveau plan d'action à l'objectif clair: le zéro pollution. En la matière, il manque à la Belgique une réelle motivation et de l'inspiration, comme le montre un récent rapport de l'OCDE. Le sens de l'urgence en matière de santé doit résonner jusque dans les politiques belges.
Treize % des morts européennes sont attribuées à la pollution, 12% en Belgique. La pollution atmosphérique est responsable de 400.000 décès précoces chaque année dans l'UE. Elle représente une facture totale qui oscille entre 330 et 940 milliards d'euros. Les nuisances sonores et les substances chimiques dangereuses (les perturbateurs endocriniens par exemple) occasionnent elles aussi des troubles de la santé.
En mai dernier, la Commission européenne a présenté son nouveau plan d'action européen " Vers une pollution zéro dans l'eau, l'air et les sols", dans le cadre de son Pacte vert. La liste des visées concrètes est longue. D'ici 2030, le nombre de morts précoces dues à la pollution de l'air devra avoir diminué de 55% et l'usage des pesticides chimiques, de moitié. Le plan soulève déjà des critiques; certains objectifs ne seraient pas assez ambitieux et concrets, mais ce plan inscrit à tout le moins la lutte contre la pollution à l'agenda européen. "La pollution zéro " constitue d'ailleurs le thème principale de la Semaine verte de l'UE 2021.
Qualité de l'air
Parmi les premières mesures tests, citons la révision des normes européennes de qualité de l'air au cours du mois de juillet. Dans le but de protéger la santé publique, l'OMS a publié des seuils que les taux de substances polluantes dans l'air ne peuvent pas dépasser. Certaines normes européennes excèdent toujours largement les conseils de l'Organisation mondiale de la Santé, en matière de particules fines par exemple. En 2019, Les Mutualités libres en appelaient d'ailleurs elles-mêmes, dans leur Memorandum, à la diminution de la norme standard en termes de particules fines à 10 microgrammes par mètre cube chaque année, comme le préconise l'OMS. Le seuil européen est aujourd'hui fixé à 25 microgrammes.
La Belgique a plusieurs fois remporté le Fossil of the Day Award
Tout comme la Flandre il y a quelques années, Bruxelles lançait en mai dernier son projet CurieuzenAir, qui visait à mesurer, en 3.000 points, la qualité de l'air en Région de Bruxelles-Capitale. Cette initiative devrait donner naissance à de nouvelles idées qui devront résonner politiquement, afin de rendre la vie en ville plus saine.
C'est d'ailleurs aussi le voeu du citoyen. Beaucoup sont lassés par les reports perpétuels des actions au sein de l'administration et des entreprises. Récemment, la justice néerlandaise a ordonné à Shell d'intensifier ses efforts en matière de lutte contre la pollution. En Belgique, L'ASBL AffaireClimat a attaqué les quatre autorités belges, exigeant que celles-ci respectent leurs engagements en matière de diminution des émissions de gaz à effet de serre en Belgique. Le tribunal rendra sa décision début juillet.
Politique belge
Climat et santé sont intiment liés. L'Agence européenne pour l'environnement et The Lancet Countdown on Health and Climate Change écrivaienten mars dernier: il faut intégrer la santé dans chaque politique liée au climat et, inversement, le changement climatique dans chaque politique de santé.
Cette année, l'OCDE publiait une évaluation critique des politiques environnementales et climatiques en Belgique. Bien évidemment, les autorités belges ont reçu un très mauvais rapport. Une mauvaise nouvelle pour notre santé également. Ici aussi, la complexité de notre système politique ne facilite pas les choses. Quelles sont les deux prérequis incontournables selon l'OCDE? Tout d'abord, une meilleure coordination entre l'autorité fédérale et les autorités régionales et, ensuite, une meilleure harmonisation des politiques à plusieurs niveaux. Ces demandes ont-elles été entendues ? Selon la ministre Khattabi, chargée du Climat, de l'Environnement, du Développement durable et du Green Deal, il n'y a pas, en Belgique, de réelle volonté politique de parvenir à une loi nationale sur le climat, comme le préconise l'OCDE. Néanmoins, l'accord du gouvernement fédéral prévoit de nombreux engagements en matière de climat et de cadre de vie.
Il est l'heure de nous retrousser les manches. Il faut insuffler cette notion d'urgence au sein des autorités belges. Le climat sera d'ailleurs l'un des grands enjeux nationaux et internationaux en 2021. Fin novembre, la Conférence internationale pour le climat (mieux connue sous le nom de COP26) aura lieu à Glasgow. Espérons que les différentes instances belges parviendront à s'entendre sur une ligne commune d'ici là. Rappelons que la Belgique a plusieurs fois remporté le Fossil of the Day Award, récompensant les pays oeuvrant peu pour le climat. Espérons que la Belgique revoie cette fois sa copie, car c'est notre santé qui se joue ici.
Treize % des morts européennes sont attribuées à la pollution, 12% en Belgique. La pollution atmosphérique est responsable de 400.000 décès précoces chaque année dans l'UE. Elle représente une facture totale qui oscille entre 330 et 940 milliards d'euros. Les nuisances sonores et les substances chimiques dangereuses (les perturbateurs endocriniens par exemple) occasionnent elles aussi des troubles de la santé.En mai dernier, la Commission européenne a présenté son nouveau plan d'action européen " Vers une pollution zéro dans l'eau, l'air et les sols", dans le cadre de son Pacte vert. La liste des visées concrètes est longue. D'ici 2030, le nombre de morts précoces dues à la pollution de l'air devra avoir diminué de 55% et l'usage des pesticides chimiques, de moitié. Le plan soulève déjà des critiques; certains objectifs ne seraient pas assez ambitieux et concrets, mais ce plan inscrit à tout le moins la lutte contre la pollution à l'agenda européen. "La pollution zéro " constitue d'ailleurs le thème principale de la Semaine verte de l'UE 2021. Parmi les premières mesures tests, citons la révision des normes européennes de qualité de l'air au cours du mois de juillet. Dans le but de protéger la santé publique, l'OMS a publié des seuils que les taux de substances polluantes dans l'air ne peuvent pas dépasser. Certaines normes européennes excèdent toujours largement les conseils de l'Organisation mondiale de la Santé, en matière de particules fines par exemple. En 2019, Les Mutualités libres en appelaient d'ailleurs elles-mêmes, dans leur Memorandum, à la diminution de la norme standard en termes de particules fines à 10 microgrammes par mètre cube chaque année, comme le préconise l'OMS. Le seuil européen est aujourd'hui fixé à 25 microgrammes.Tout comme la Flandre il y a quelques années, Bruxelles lançait en mai dernier son projet CurieuzenAir, qui visait à mesurer, en 3.000 points, la qualité de l'air en Région de Bruxelles-Capitale. Cette initiative devrait donner naissance à de nouvelles idées qui devront résonner politiquement, afin de rendre la vie en ville plus saine.C'est d'ailleurs aussi le voeu du citoyen. Beaucoup sont lassés par les reports perpétuels des actions au sein de l'administration et des entreprises. Récemment, la justice néerlandaise a ordonné à Shell d'intensifier ses efforts en matière de lutte contre la pollution. En Belgique, L'ASBL AffaireClimat a attaqué les quatre autorités belges, exigeant que celles-ci respectent leurs engagements en matière de diminution des émissions de gaz à effet de serre en Belgique. Le tribunal rendra sa décision début juillet.Climat et santé sont intiment liés. L'Agence européenne pour l'environnement et The Lancet Countdown on Health and Climate Change écrivaienten mars dernier: il faut intégrer la santé dans chaque politique liée au climat et, inversement, le changement climatique dans chaque politique de santé.Cette année, l'OCDE publiait une évaluation critique des politiques environnementales et climatiques en Belgique. Bien évidemment, les autorités belges ont reçu un très mauvais rapport. Une mauvaise nouvelle pour notre santé également. Ici aussi, la complexité de notre système politique ne facilite pas les choses. Quelles sont les deux prérequis incontournables selon l'OCDE? Tout d'abord, une meilleure coordination entre l'autorité fédérale et les autorités régionales et, ensuite, une meilleure harmonisation des politiques à plusieurs niveaux. Ces demandes ont-elles été entendues ? Selon la ministre Khattabi, chargée du Climat, de l'Environnement, du Développement durable et du Green Deal, il n'y a pas, en Belgique, de réelle volonté politique de parvenir à une loi nationale sur le climat, comme le préconise l'OCDE. Néanmoins, l'accord du gouvernement fédéral prévoit de nombreux engagements en matière de climat et de cadre de vie.Il est l'heure de nous retrousser les manches. Il faut insuffler cette notion d'urgence au sein des autorités belges. Le climat sera d'ailleurs l'un des grands enjeux nationaux et internationaux en 2021. Fin novembre, la Conférence internationale pour le climat (mieux connue sous le nom de COP26) aura lieu à Glasgow. Espérons que les différentes instances belges parviendront à s'entendre sur une ligne commune d'ici là. Rappelons que la Belgique a plusieurs fois remporté le Fossil of the Day Award, récompensant les pays oeuvrant peu pour le climat. Espérons que la Belgique revoie cette fois sa copie, car c'est notre santé qui se joue ici.