Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est le trouble endocrinien le plus fréquemment diagnostiqué, touchant environ 5 à 10 % des femmes en âge de procréer. Il se caractérise par des symptômes liés à une oligoménorrhée et à un taux excessif d'hormones androgènes. Le SOPK est une maladie chronique qui influence l'état de santé des patientes tout au long de leur vie, à la fois sur le plan reproductif, psychologique et métabolique. Dans le SOPK, le stress oxydatif induit également un état inflammatoire associé à des symptômes affectifs. En raison d'une élévation chronique des marqueurs inflammatoires, les femmes souffrant d'un SOPK présentent des symptômes de troubles de l'humeur, incluant de la fatigue, une humeur dépressive, un retrait social et des troubles du sommeil. Une dépression et une anxiété sont également fréquemment observées chez les femmes atteintes d'un SOPK.

Une étude conduite en Pologne révèle aujourd'hui un lien entre le SOPK et une exposition aux perturbateurs endocriniens (1) ; une telle exposition a été reconnue comme un facteur de causalité direct et/ou indirect pour le développement de troubles hormonaux et métaboliques, comme l'explique le Dr Andrzej Milewicz of the Wroclaw University of Medicine. Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances chimiques exogènes qui interfèrent avec tous les aspects de l'activité hormonale. Certains PE, présents à des doses pertinentes pour l'environnement, se lient aux récepteurs hormonaux et agissent soit en tant qu'agonistes soit en tant qu'antagonistes ; ce faisant, ils renforcent, réduisent ou bloquent l'action des hormones. Ils modifient aussi le nombre de récepteurs hormonaux présents dans différents types de cellules, ainsi que la concentration des hormones circulantes.

Le Dr Karina Gabriela Tozzi du Centro Medico Bazterrica à Buenos Aires souligne le nombre croissant d'études épidémiologiques mettant en évidence l'effet délétère des PE sur les fonctions reproductrices. Selon Tozzi, "Plusieurs expositions professionnelles ont été associées à un risque accru d'effets indésirables sur la santé reproductrice et à une diminution de la fertilité chez la femme. Étant donné que les PE montrent une relation dose-réponse non monotone, même une exposition à faibles doses peut entraîner des effets délétères sur la santé reproductive. Compte tenu de l'omniprésence des substances chimiques dans notre vie quotidienne, nous sommes en contact permanent avec ces produits via l'alimentation, l'eau, l'air et les produits de consommation."

Dr Milewicz et son groupe ont mené une étude visant à établir si le bisphénol A (BPA), une molécule dotée de propriétés similaires à celles des oestrogènes, favorise l'apparition de troubles métaboliques et hormonaux chez les femmes atteintes d'un SOPK. Les investigateurs ont inclus 61 femmes atteintes d'un SOPK et témoins en bonne santé (âgées de 17 à 43 ans), dont les paramètres anthropométriques - obésité, BPA sérique, hormones androgènes, SHBG (globuline fixant les hormones sexuelles), et profil lipidique et glucidique - ont été enregistrés à l'aide de méthodes de laboratoire de routine. L'HOMA-IR et le produit d'accumulation lipidique (PAL) ont été calculés. L'étude a identifié des taux sériques plus élevés de BPA chez les femmes souffrant d'un SOPK, par rapport aux témoins en bonne santé. Chez les femmes présentant un SOPK, les taux sériques de BPA corrélaient de façon significative avec les concentrations sériques d'insuline, l'HOMA-IR et les taux d'hormones androgènes. Au vu de ces données, Dr Milewicz demande la réalisation de nouvelles études évaluant l'impact supposé de la concentration sérique de BPA sur les troubles hormonaux et métaboliques chez les femmes atteintes d'un SOPK.

  • "Serum Bisphenol A levels and hormonal and metabolic profile in women with PCOS", poster presenté par Andrzej Milewicz, ESG 2019, Vienne

Sources : Scientific Society Symposium "Gynaecological and Reproductive Endocrinology, The effects of stress and endocrine disrupting compounds in gynaecological disorders (organisé par la Sociedad Argentina de Endocrinología Ginecológica y Reproductiva (SAEGRE) et Symposium "Gynaecological and Reproductive Endocrinology, Endocrine disruptors & Women Health", organisé à l'occasion de l'ESG 2019, 17 septembre 2019, Vienne

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est le trouble endocrinien le plus fréquemment diagnostiqué, touchant environ 5 à 10 % des femmes en âge de procréer. Il se caractérise par des symptômes liés à une oligoménorrhée et à un taux excessif d'hormones androgènes. Le SOPK est une maladie chronique qui influence l'état de santé des patientes tout au long de leur vie, à la fois sur le plan reproductif, psychologique et métabolique. Dans le SOPK, le stress oxydatif induit également un état inflammatoire associé à des symptômes affectifs. En raison d'une élévation chronique des marqueurs inflammatoires, les femmes souffrant d'un SOPK présentent des symptômes de troubles de l'humeur, incluant de la fatigue, une humeur dépressive, un retrait social et des troubles du sommeil. Une dépression et une anxiété sont également fréquemment observées chez les femmes atteintes d'un SOPK.Une étude conduite en Pologne révèle aujourd'hui un lien entre le SOPK et une exposition aux perturbateurs endocriniens (1) ; une telle exposition a été reconnue comme un facteur de causalité direct et/ou indirect pour le développement de troubles hormonaux et métaboliques, comme l'explique le Dr Andrzej Milewicz of the Wroclaw University of Medicine. Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances chimiques exogènes qui interfèrent avec tous les aspects de l'activité hormonale. Certains PE, présents à des doses pertinentes pour l'environnement, se lient aux récepteurs hormonaux et agissent soit en tant qu'agonistes soit en tant qu'antagonistes ; ce faisant, ils renforcent, réduisent ou bloquent l'action des hormones. Ils modifient aussi le nombre de récepteurs hormonaux présents dans différents types de cellules, ainsi que la concentration des hormones circulantes.Le Dr Karina Gabriela Tozzi du Centro Medico Bazterrica à Buenos Aires souligne le nombre croissant d'études épidémiologiques mettant en évidence l'effet délétère des PE sur les fonctions reproductrices. Selon Tozzi, "Plusieurs expositions professionnelles ont été associées à un risque accru d'effets indésirables sur la santé reproductrice et à une diminution de la fertilité chez la femme. Étant donné que les PE montrent une relation dose-réponse non monotone, même une exposition à faibles doses peut entraîner des effets délétères sur la santé reproductive. Compte tenu de l'omniprésence des substances chimiques dans notre vie quotidienne, nous sommes en contact permanent avec ces produits via l'alimentation, l'eau, l'air et les produits de consommation." Dr Milewicz et son groupe ont mené une étude visant à établir si le bisphénol A (BPA), une molécule dotée de propriétés similaires à celles des oestrogènes, favorise l'apparition de troubles métaboliques et hormonaux chez les femmes atteintes d'un SOPK. Les investigateurs ont inclus 61 femmes atteintes d'un SOPK et témoins en bonne santé (âgées de 17 à 43 ans), dont les paramètres anthropométriques - obésité, BPA sérique, hormones androgènes, SHBG (globuline fixant les hormones sexuelles), et profil lipidique et glucidique - ont été enregistrés à l'aide de méthodes de laboratoire de routine. L'HOMA-IR et le produit d'accumulation lipidique (PAL) ont été calculés. L'étude a identifié des taux sériques plus élevés de BPA chez les femmes souffrant d'un SOPK, par rapport aux témoins en bonne santé. Chez les femmes présentant un SOPK, les taux sériques de BPA corrélaient de façon significative avec les concentrations sériques d'insuline, l'HOMA-IR et les taux d'hormones androgènes. Au vu de ces données, Dr Milewicz demande la réalisation de nouvelles études évaluant l'impact supposé de la concentration sérique de BPA sur les troubles hormonaux et métaboliques chez les femmes atteintes d'un SOPK.Sources : Scientific Society Symposium "Gynaecological and Reproductive Endocrinology, The effects of stress and endocrine disrupting compounds in gynaecological disorders (organisé par la Sociedad Argentina de Endocrinología Ginecológica y Reproductiva (SAEGRE) et Symposium "Gynaecological and Reproductive Endocrinology, Endocrine disruptors & Women Health", organisé à l'occasion de l'ESG 2019, 17 septembre 2019, Vienne