Les menstruations et la ménopause sont souvent perçues comme des phénomènes à soigner et des maladies impliquant un traitement, expliquent les Femmes prévoyantes socialistes dans leur étude. La surmédicalisation - le fait de traiter des problèmes non médicaux comme s'ils en étaient alors que ce n'est pas forcément nécessaire - touche donc plus particulièrement les femmes.

Il y aurait une pathologisation des étapes de la vie des femmes qui justifie une médicalisation continue de leur vie (c'est-à-dire consulter des médecins et devoir prendre des médicaments à chaque fois) et surtout un contrôle, une surveillance soutenue de leurs droits reproductifs et sexuels, avance l'étude. "À chaque époque de l'histoire et à chaque phase de la vie des femmes, les médecins ont cherché à contrôler ou à intervenir dans les fonctions de reproduction des femmes. Les fonctions sont devenues des symptômes, et les symptômes sont devenus des maladies. Les changements de niveaux hormonaux sont devenus des carences", soutient Sybil Shainwald, avocate et militante des droits des femmes en matière de santé.

Dans le cas de la contraception, l'association ne se positionne pas contre la pilule mais questionne sur la manière dont on l'utilise, et compare avec d'autres moyens de contraception possibles. Elle insiste sur l'importance de proposer l'ensemble des moyens de contraception à toute femme désirant en prendre, afin qu'elle soit libre de faire un choix éclairé au regard de la situation qui lui est propre et du moyen contraceptif qui lui correspond le mieux.

Une enquête sur les moyens contraceptifs menée par Solidaris auprès de 12.000 participantes révèle que 64,5% ont été à une consultation de gynécologie pour demander une contraception et que 80,6% utilisent la pilule contraceptive. 59% ne connaissent pas tous les moyens de contraception. À la question "de quels moyens de contraception le/la soignante vous a-t-il déjà parlé?", 89,5% répondent la pilule, 62,9% le préservatif, 57,4% l'implant et le DIU100 au cuivre, 49,3% le DIU progestatif, et moins de 30% les autres moyens. Pourquoi la pilule est-elle plus populaire que le DIU au cuivre? Selon Coline Gineste, doctorante en philosophie, le DIU serait moins prescrit car il existe encore des stéréotypes à son encontre. Il serait considéré comme un moyen contraceptif uniquement pour les femmes ayant déjà eu un enfant, qui peut provoquer la stérilité, comme son nom semble l'indiquer. Et à la fois, le DIU autoriserait l'insouciance.

Par ailleurs, la pilule contraceptive, qui était d'ailleurs perçue comme une libération de la santé sexuelle des femmes dans les années 70, est souvent prescrite pour d'autres problèmes tel que l'acné, l'hirsutisme ou encore la régularisation des règles. Or, si l'utilisation de certains médicaments peut être bénéfique et nécessaire, il est conseillé de ne pas en abuser car les substances pourraient provoquer des effets secondaires qui diminuent le bien-être des femmes et/ou augmentent le risque de maladies. D'autant plus si ces médicaments sont associés à d'autres ou à des comportements à risques tels que la prise d'alcool ou de tabac.

La ménopause: une autre situation de surmédicalisation

On constate aujourd'hui que les entreprises pharmaceutiques se focalisent sur la ménopause et que leur discours a été relayé par les médias. Les femmes occidentales sont influencées par cette médicalisation qui change la perception qu'elles ont de leur propre corps et de ses cycles. Or, l'approche médicale a parfois écrasé une approche plus positive de la ménopause. En Afrique par exemple, les femmes ménopausées sont reconnues comme étant des "sages" à écouter. La perception occidentale négative brise les nouvelles opportunités que peut offrir la ménopause. L'arrêt de la fécondité permet par exemple de vivre sa sexualité sans les risques et les contraintes liées à une grossesse.

Mais l'aspect reproductif n'est pas le seul champ de médicalisation excessive. La dépression, par exemple, qui touche plus particulièrement les femmes en est un autre, ainsi que "la nouvelle quête de jeunesse éternelle" poussant à une médicalisation excessive de compléments alimentaires et de vitamines. Celle-ci peut devenir nocive si ces compléments sont mélangés à d'autres médicaments ou pris en excès. La médicalisation excessive pèse également sur le budget santé de la femme et sur la confiance qu'elle accorde à son propre corps.

5 pistes pour éviter la surmédicalisation féminine (selon les Femmes prévoyantes socialistes)

1. Promouvoir la connaissance des corps féminins tout au long de la vie au travers de l'éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS) et de "l'auto-santé" afin que certaines femmes puissent développer une attitude plus active, informée et consciente quant à leur santé.

2. Une meilleure maîtrise du budget des médicaments. "Car les firmes pharmaceutiques emploient à la fois des stratégies de marketing auprès de la population et du lobbying intense auprès des organisations politiques et de la santé afin de générer de nombreux profits."

3. Développer et rendre accessible financièrement les alternatives. Celles-ci sont souvent plus coûteuses que l'achat de médicaments. L'enjeu est aussi d'informer davantage car les alternatives thérapeutiques sont généralement peu connues et peu proposées par le personnel soignant.

4. Une contraception partagée entre les partenaires et le développement des recherches scientifiques (médicales et sociologiques) sur les contraceptions masculines afin d'éviter une surmédicalisation des femmes tout au long de leur vie et une charge mentale constante qui incombe à ces dernières.

5. Une lecture genrée de la santé en général : les politiques publiques et le secteur de la santé devraient mieux prendre en compte les femmes à tous les niveaux (essais cliniques, politiques sanitaires, traitements et diagnostics des maladies, etc.).

Les menstruations et la ménopause sont souvent perçues comme des phénomènes à soigner et des maladies impliquant un traitement, expliquent les Femmes prévoyantes socialistes dans leur étude. La surmédicalisation - le fait de traiter des problèmes non médicaux comme s'ils en étaient alors que ce n'est pas forcément nécessaire - touche donc plus particulièrement les femmes. Il y aurait une pathologisation des étapes de la vie des femmes qui justifie une médicalisation continue de leur vie (c'est-à-dire consulter des médecins et devoir prendre des médicaments à chaque fois) et surtout un contrôle, une surveillance soutenue de leurs droits reproductifs et sexuels, avance l'étude. "À chaque époque de l'histoire et à chaque phase de la vie des femmes, les médecins ont cherché à contrôler ou à intervenir dans les fonctions de reproduction des femmes. Les fonctions sont devenues des symptômes, et les symptômes sont devenus des maladies. Les changements de niveaux hormonaux sont devenus des carences", soutient Sybil Shainwald, avocate et militante des droits des femmes en matière de santé. Dans le cas de la contraception, l'association ne se positionne pas contre la pilule mais questionne sur la manière dont on l'utilise, et compare avec d'autres moyens de contraception possibles. Elle insiste sur l'importance de proposer l'ensemble des moyens de contraception à toute femme désirant en prendre, afin qu'elle soit libre de faire un choix éclairé au regard de la situation qui lui est propre et du moyen contraceptif qui lui correspond le mieux. Une enquête sur les moyens contraceptifs menée par Solidaris auprès de 12.000 participantes révèle que 64,5% ont été à une consultation de gynécologie pour demander une contraception et que 80,6% utilisent la pilule contraceptive. 59% ne connaissent pas tous les moyens de contraception. À la question "de quels moyens de contraception le/la soignante vous a-t-il déjà parlé?", 89,5% répondent la pilule, 62,9% le préservatif, 57,4% l'implant et le DIU100 au cuivre, 49,3% le DIU progestatif, et moins de 30% les autres moyens. Pourquoi la pilule est-elle plus populaire que le DIU au cuivre? Selon Coline Gineste, doctorante en philosophie, le DIU serait moins prescrit car il existe encore des stéréotypes à son encontre. Il serait considéré comme un moyen contraceptif uniquement pour les femmes ayant déjà eu un enfant, qui peut provoquer la stérilité, comme son nom semble l'indiquer. Et à la fois, le DIU autoriserait l'insouciance. Par ailleurs, la pilule contraceptive, qui était d'ailleurs perçue comme une libération de la santé sexuelle des femmes dans les années 70, est souvent prescrite pour d'autres problèmes tel que l'acné, l'hirsutisme ou encore la régularisation des règles. Or, si l'utilisation de certains médicaments peut être bénéfique et nécessaire, il est conseillé de ne pas en abuser car les substances pourraient provoquer des effets secondaires qui diminuent le bien-être des femmes et/ou augmentent le risque de maladies. D'autant plus si ces médicaments sont associés à d'autres ou à des comportements à risques tels que la prise d'alcool ou de tabac. On constate aujourd'hui que les entreprises pharmaceutiques se focalisent sur la ménopause et que leur discours a été relayé par les médias. Les femmes occidentales sont influencées par cette médicalisation qui change la perception qu'elles ont de leur propre corps et de ses cycles. Or, l'approche médicale a parfois écrasé une approche plus positive de la ménopause. En Afrique par exemple, les femmes ménopausées sont reconnues comme étant des "sages" à écouter. La perception occidentale négative brise les nouvelles opportunités que peut offrir la ménopause. L'arrêt de la fécondité permet par exemple de vivre sa sexualité sans les risques et les contraintes liées à une grossesse. Mais l'aspect reproductif n'est pas le seul champ de médicalisation excessive. La dépression, par exemple, qui touche plus particulièrement les femmes en est un autre, ainsi que "la nouvelle quête de jeunesse éternelle" poussant à une médicalisation excessive de compléments alimentaires et de vitamines. Celle-ci peut devenir nocive si ces compléments sont mélangés à d'autres médicaments ou pris en excès. La médicalisation excessive pèse également sur le budget santé de la femme et sur la confiance qu'elle accorde à son propre corps.