Les mêmes constatent que cette surmortalité révèle l'existence d'inégalités socio-démographiques majeures affectant les âges, les sexes, les groupes sociaux, les populations rurales et urbaines. L'âge est le premier facteur, le sexe est le deuxième facteur notable. "On constate, au fil de l'évolution de la surmortalité, une inversion des tendances: durant la phase ascendante, les hommes sont affectés par une surmortalité plus marquée que celle des femmes, tandis qu'au moment du pic de surmortalité et durant sa phase décroissante, la surmortalité féminine est plus intense. Cette inversion de tendance s'explique en grande partie par la situation des maisons de repos et de soins. Premièrement, celles-ci ont été contaminées plus tard que la population hors maison de repos. Deuxièmement, il y a, par exemple en Wallonie, quatre fois plus de femmes que d'hommes en maison de repos. Et enfin, le taux de contamination aurait été près de trois à quatre fois supérieur en maison de repos qu'en dehors des maisons de repos."

Les zones les plus fortement touchées sont la Région de Bruxelles-Capitale, les zones de Mons, Hasselt et Liège. Pour Bruxelles, cela peut être mis en rapport avec la densité de population. Pour les chercheurs, cette crise sanitaire marquera de son empreinte nos sociétés. "La maladie et la mort redeviennent subitement des phénomènes de masse mettant sous pression les structures sanitaires et révélant des situations critiques. La crise et les mesures de confinement constituent un révélateur et un amplificateur des inégalités face à la maladie et à la mort."

Et la vie d'après? Pour Sophie Lucas, immunologiste et présidente de l'Institut De Duve ( UCLouvain) "Ce sera une ère où les risques de nouvelles pandémies seront bien présents. Il faudra accepter de faire trois pas en avant, et parfois un ou deux pas en arrière. Il faudra, dans certaines circonstances, à nouveau porter le masque et être attentifs à ses gestes et contacts. Il faudra se faire vacciner régulièrement. Ce sera une vie sans doute un peu moins insouciante. Il faudra aussi améliorer la littératie en matière de sciences et d'analyse critique des médias afin que ne puissent pas se répandre si facilement des théories du complot et des rumeurs si dépourvues non seulement de fondement, mais aussi de cohérence et de vraisemblance. Sans doute sont-ce ceux qui font le plus de bruit qu'on entend davantage, mais on a parfois atteint des sommets en termes de folies. Il faudra clairement mettre sur pied des sources d'info correctes, vulgarisées et fiables qui soient aussi accessibles que les sources actuelles qui distillent des fake news. Cela m'inquiète davantage que les variants du virus."

"Il faut pouvoir adapter les vaccins dès que ce sera nécessaire"

Si le bilan est positif en termes de vaccins (lire en Une), Sophie Lucas, immunologiste et présidente de l'Institut De Duve (UCLouvain), garde une inquiétude quant à l'apparition de variants du virus, qui compliquent la gestion de la pandémie et retardent la sortie de crise: "La leçon, c'est qu'il est indispensable de continuer à étudier et surveiller le virus et ses variants de manière systématique afin de pouvoir réagir de manière adaptée. C'est cette surveillance qui a permis de détecter le variant britannique, par exemple. On a identifié aujourd'hui des milliers de mutations dans les virus Sars-CoV-2 dans le monde. Ces mutations sont inévitables et surviennent naturellement, de manière aléatoire, lorsque le virus se multiplie". De nouveaux variants pourraient être résistants aux réponses immunitaires (celles que l'on a fait après une contamination avec un ancien variant, ou celles suscitées par le vaccin). "Ce n'est pas le cas pour l'instant avec le variant britannique. Mais c'est pour ça qu'il est capital de surveiller la circulation du virus de près, sans relâche, pour pouvoir détecter l'émergence de nouveaux variants et adapter les vaccins dès que ce sera nécessaire", insiste Sophie Lucas. Le variant sud-africain pourrait être un peu résistant à certains vaccins, mais ce n'est, à ce stade, ni certain ni très préoccupant, si les vaccins disponibles continuent à protéger contre les formes graves de la maladie. "C'est essentiel pour éviter une augmentation exponentielle des hospitalisations et l'engorgement des hôpitaux."

Car cet engorgement, que l'on a connu dans l'Est de la France et dans le Nord de l'Italie, où certains patients en détresse respiratoire aiguë ont été pris en charge dans leur voiture sur le parking des hôpitaux, nous ne l'avons évitée que de fort peu. Une situation que ne semble pas appréhender ceux qui, lassés de l'enfermement, voudraient rouvrir universités, Horeca et clubs de sports immédiatement et sans discernement, sans aucune considération pour une troisième vague qui pourrait être encore plus mortelle.

Les mêmes constatent que cette surmortalité révèle l'existence d'inégalités socio-démographiques majeures affectant les âges, les sexes, les groupes sociaux, les populations rurales et urbaines. L'âge est le premier facteur, le sexe est le deuxième facteur notable. "On constate, au fil de l'évolution de la surmortalité, une inversion des tendances: durant la phase ascendante, les hommes sont affectés par une surmortalité plus marquée que celle des femmes, tandis qu'au moment du pic de surmortalité et durant sa phase décroissante, la surmortalité féminine est plus intense. Cette inversion de tendance s'explique en grande partie par la situation des maisons de repos et de soins. Premièrement, celles-ci ont été contaminées plus tard que la population hors maison de repos. Deuxièmement, il y a, par exemple en Wallonie, quatre fois plus de femmes que d'hommes en maison de repos. Et enfin, le taux de contamination aurait été près de trois à quatre fois supérieur en maison de repos qu'en dehors des maisons de repos."Les zones les plus fortement touchées sont la Région de Bruxelles-Capitale, les zones de Mons, Hasselt et Liège. Pour Bruxelles, cela peut être mis en rapport avec la densité de population. Pour les chercheurs, cette crise sanitaire marquera de son empreinte nos sociétés. "La maladie et la mort redeviennent subitement des phénomènes de masse mettant sous pression les structures sanitaires et révélant des situations critiques. La crise et les mesures de confinement constituent un révélateur et un amplificateur des inégalités face à la maladie et à la mort."Et la vie d'après? Pour Sophie Lucas, immunologiste et présidente de l'Institut De Duve ( UCLouvain) "Ce sera une ère où les risques de nouvelles pandémies seront bien présents. Il faudra accepter de faire trois pas en avant, et parfois un ou deux pas en arrière. Il faudra, dans certaines circonstances, à nouveau porter le masque et être attentifs à ses gestes et contacts. Il faudra se faire vacciner régulièrement. Ce sera une vie sans doute un peu moins insouciante. Il faudra aussi améliorer la littératie en matière de sciences et d'analyse critique des médias afin que ne puissent pas se répandre si facilement des théories du complot et des rumeurs si dépourvues non seulement de fondement, mais aussi de cohérence et de vraisemblance. Sans doute sont-ce ceux qui font le plus de bruit qu'on entend davantage, mais on a parfois atteint des sommets en termes de folies. Il faudra clairement mettre sur pied des sources d'info correctes, vulgarisées et fiables qui soient aussi accessibles que les sources actuelles qui distillent des fake news. Cela m'inquiète davantage que les variants du virus."