Dans le contexte actuel français et... belge du maintien drastique d'un numerus clausus strict et en regard de l'(in)évolution du financement de notre système de soins de santé, les résultats de cette étude sont interpellants et inquiétants et méritent d'ouvrir le débat sur les conditions de travail des médecins candidats spécialistes.

Tout d'abord, je pense qu'il convient de rappeler que nous avons un métier qui, à la base, est éprouvant tant sur le plan physique que sur le plan psychologique. Pour apprendre notre métier, nous devons travailler énormément, voir un grand nombre de patients ou réaliser un grand nombre d'actes techniques, lesquels sont minutieusement comptabilisés et répertoriés dans notre formation. C'est un fait, et nous ne pouvons pas nier qu'il fait partie intégrante du métier de médecin. Sur le plan psychologique, je perçois notre métier comme une discipline qui se caractérise par du stress au quotidien, lié à i) une charge de travail colossale et grandissante, ii) des responsabilités importantes et iii) des horaires frôlant l'exploitation dans certaines spécialités. De plus, le fait de côtoyer au quotidien la souffrance des gens est indéniablement un facteur de pénibilité supplémentaire relatif à notre métier. Ces différentes occurrences seront reconnues par bon nombre de candidats spécialistes et font partie intégrante du présent. Cependant, l'enjeu de telles études relatives à l'état mental des médecins candidats spécialistes reste majeur, vu l'impact qu'elles peuvent avoir sur l'avenir et sur les conditions de travail des médecins dans un système de soins évoluant rapidement.

Rentabilité extrême

Car en effet, à l'heure actuelle, nous sommes en droit de nous interroger sur les perspectives d'avenir qu'on donne à nos jeunes médecins. La plupart de nos politiques, plus hypocrites et incompétents les uns que les autres, sont en train de s'en prendre violement à notre système de soins de santé. A coût de réduction des budgets alloués aux hôpitaux, rationalisation, rentabilité, compétitivité, nos politiques pressent de plus en plus un système porté, en grande partie, à bout de bras par les jeunes médecins. La pression financière qui impose souvent une rentabilité extrême nous empêche de penser à un avenir différent, un avenir où le jeune médecin pourrait davantage se recentrer sur des éléments essentiels de notre métier qui sont de plus en plus délaissés comme le contact au patient, le temps de pouvoir expliquer à ce dernier ce qu'il a, la possibilité de lui accorder un temps suffisant pour le rassurer, la possibilité de prendre le temps de développer une réelle activité de recherche, de s'ouvrir plus largement à la médecine humanitaire, etc. De plus, cette pression de plus en plus forte, accrue par des besoins d'économies dans un secteur marqué par une pénurie grandissante, un secteur qui devrait être préservé de telles mesures, ne tient que peu compte de l'évolution des mentalités et des pratiques. En effet, la médecine de groupe se développe. De plus en plus de jeunes médecins y adhèrent pour diverses raisons comme le désir d'avoir réellement une vie de famille, d'élever ses enfants, de conserver un minimum de vie sociale, d'être entouré par plusieurs collègues, une équipe, etc. Ainsi, il a souvent été mis en avant que le travail d'1 ETP d'il y a plusieurs décennies est, actuellement fait par 1,5 ETP. Qu'on adhère ou non à cette évolution sociétale de nos jeunes médecins, elle représente une réalité dont il faut tenir compte.

Quelles perspectives d'avenir avons-nous lorsqu'on voit la crise Inami actuellement? Entre les guerres d'égo et de bac à sable que se livrent pitoyablement nos politiques, aucun ne pense réellement à la viabilité de notre système de soins et plus précisément hospitalier. Beaucoup l'oublient mais les jeunes médecins (assistants) correspondent à un corps majeur du fonctionnement de nos hôpitaux. Pas chers, souvent taillables et corvéables à merci (dixit l'Absym), ceux-ci abattent une quantité invraisemblable de travail profitant aux hôpitaux sur le plan financier. Avec le maintien d'un numerus clausus drastique, limitant aveuglément, contre toute évidence scientifique, le nombre de médecins, comment doit-on percevoir l'avenir de nos successeurs? Comment tiendront-ils le coup si on continue à presser le système comme nous le subissons, nous? Qu'en est-il de l'évolution de nos conditions de travail? Couplées aux mesures décrites précédemment, nos politiques sont en train de resserrer l'étau autour des jeunes médecins, réduisant leur nombre sous prétexte d'une idéologie dogmatique, et de mesures d'économies qui s'en prennent violemment aux soins de santé.

Stress

De telles études qui démontrent l'état de stress que vivent les candidats spécialistes devraient être prises au sérieux dans l'ensemble des pays qui durcissent aveuglément nos conditions de travail. Même si la plupart d'entre nous ne rechignent pas à travailler un grand nombre d'heures, ce qui est nécessaire pour apprendre notre métier, il ne faut pas non plus tirer abusivement sur la corde. Si très souvent, on se place du côté du patient pour analyser l'avenir, on pense peu aux médecins qui font tourner les hôpitaux et particulièrement les jeunes médecins. Car, ne nous voilons pas la face, ce genre de statistiques sont connues/présupposées depuis longtemps, sans que nos gestionnaires politiques et académiques en tiennent suffisamment compte dans les mesures qu'ils prennent.

Dans le contexte actuel français et... belge du maintien drastique d'un numerus clausus strict et en regard de l'(in)évolution du financement de notre système de soins de santé, les résultats de cette étude sont interpellants et inquiétants et méritent d'ouvrir le débat sur les conditions de travail des médecins candidats spécialistes. Tout d'abord, je pense qu'il convient de rappeler que nous avons un métier qui, à la base, est éprouvant tant sur le plan physique que sur le plan psychologique. Pour apprendre notre métier, nous devons travailler énormément, voir un grand nombre de patients ou réaliser un grand nombre d'actes techniques, lesquels sont minutieusement comptabilisés et répertoriés dans notre formation. C'est un fait, et nous ne pouvons pas nier qu'il fait partie intégrante du métier de médecin. Sur le plan psychologique, je perçois notre métier comme une discipline qui se caractérise par du stress au quotidien, lié à i) une charge de travail colossale et grandissante, ii) des responsabilités importantes et iii) des horaires frôlant l'exploitation dans certaines spécialités. De plus, le fait de côtoyer au quotidien la souffrance des gens est indéniablement un facteur de pénibilité supplémentaire relatif à notre métier. Ces différentes occurrences seront reconnues par bon nombre de candidats spécialistes et font partie intégrante du présent. Cependant, l'enjeu de telles études relatives à l'état mental des médecins candidats spécialistes reste majeur, vu l'impact qu'elles peuvent avoir sur l'avenir et sur les conditions de travail des médecins dans un système de soins évoluant rapidement. Car en effet, à l'heure actuelle, nous sommes en droit de nous interroger sur les perspectives d'avenir qu'on donne à nos jeunes médecins. La plupart de nos politiques, plus hypocrites et incompétents les uns que les autres, sont en train de s'en prendre violement à notre système de soins de santé. A coût de réduction des budgets alloués aux hôpitaux, rationalisation, rentabilité, compétitivité, nos politiques pressent de plus en plus un système porté, en grande partie, à bout de bras par les jeunes médecins. La pression financière qui impose souvent une rentabilité extrême nous empêche de penser à un avenir différent, un avenir où le jeune médecin pourrait davantage se recentrer sur des éléments essentiels de notre métier qui sont de plus en plus délaissés comme le contact au patient, le temps de pouvoir expliquer à ce dernier ce qu'il a, la possibilité de lui accorder un temps suffisant pour le rassurer, la possibilité de prendre le temps de développer une réelle activité de recherche, de s'ouvrir plus largement à la médecine humanitaire, etc. De plus, cette pression de plus en plus forte, accrue par des besoins d'économies dans un secteur marqué par une pénurie grandissante, un secteur qui devrait être préservé de telles mesures, ne tient que peu compte de l'évolution des mentalités et des pratiques. En effet, la médecine de groupe se développe. De plus en plus de jeunes médecins y adhèrent pour diverses raisons comme le désir d'avoir réellement une vie de famille, d'élever ses enfants, de conserver un minimum de vie sociale, d'être entouré par plusieurs collègues, une équipe, etc. Ainsi, il a souvent été mis en avant que le travail d'1 ETP d'il y a plusieurs décennies est, actuellement fait par 1,5 ETP. Qu'on adhère ou non à cette évolution sociétale de nos jeunes médecins, elle représente une réalité dont il faut tenir compte. Quelles perspectives d'avenir avons-nous lorsqu'on voit la crise Inami actuellement? Entre les guerres d'égo et de bac à sable que se livrent pitoyablement nos politiques, aucun ne pense réellement à la viabilité de notre système de soins et plus précisément hospitalier. Beaucoup l'oublient mais les jeunes médecins (assistants) correspondent à un corps majeur du fonctionnement de nos hôpitaux. Pas chers, souvent taillables et corvéables à merci (dixit l'Absym), ceux-ci abattent une quantité invraisemblable de travail profitant aux hôpitaux sur le plan financier. Avec le maintien d'un numerus clausus drastique, limitant aveuglément, contre toute évidence scientifique, le nombre de médecins, comment doit-on percevoir l'avenir de nos successeurs? Comment tiendront-ils le coup si on continue à presser le système comme nous le subissons, nous? Qu'en est-il de l'évolution de nos conditions de travail? Couplées aux mesures décrites précédemment, nos politiques sont en train de resserrer l'étau autour des jeunes médecins, réduisant leur nombre sous prétexte d'une idéologie dogmatique, et de mesures d'économies qui s'en prennent violemment aux soins de santé. De telles études qui démontrent l'état de stress que vivent les candidats spécialistes devraient être prises au sérieux dans l'ensemble des pays qui durcissent aveuglément nos conditions de travail. Même si la plupart d'entre nous ne rechignent pas à travailler un grand nombre d'heures, ce qui est nécessaire pour apprendre notre métier, il ne faut pas non plus tirer abusivement sur la corde. Si très souvent, on se place du côté du patient pour analyser l'avenir, on pense peu aux médecins qui font tourner les hôpitaux et particulièrement les jeunes médecins. Car, ne nous voilons pas la face, ce genre de statistiques sont connues/présupposées depuis longtemps, sans que nos gestionnaires politiques et académiques en tiennent suffisamment compte dans les mesures qu'ils prennent.