Mais qu'en sera-t-il demain ? Si on consacre plus de nos ressources aux soins de santé, on aura moins d'argent pour nos pensions, nos infrastructures ou encore notre enseignement. C'est pourquoi les économistes s'intéressent aux prédictions à long terme, et notamment en ce qui concerne les dépenses de santé. Dans un récent document, des scientifiques français ont étudiés de manière critique les déterminants de long terme des dépenses de santé en France (http://www.strategie.gouv.fr/publications/determinants-de-long-terme-depenses-de-sante-france).

Parmi ceux-ci, le vieillissement de la population. Il a été montré que les dépenses de santé ont tendance à croître avec l'âge des individus. L'effet du vieillissement de notre population sur nos dépenses dépendra toutefois de la morbidité et de la qualité de vie des personnes âgées. Permettre à nos aînés de vivre en meilleure santé, appelé communément healthy aging, pourrait ainsi contribuer à maitriser les dépenses de santé. Une telle politique pourrait toutefois avoir un coût non négligeable. Une véritable politique de prévention globale avec des effets bénéfiques, qui à ce jour n'est pas entamée, semble ainsi nécessaire.

Ensuite, le revenu individuel. A l'échelle globale, il a été montré que plus le revenu d'un pays augmente, plus les dépenses de santé augmentent. La croissance du niveau de vie tend toutefois aujourd'hui à jouer un rôle moins important dans l'augmentation des dépenses de santé de la nation, parce que les revenus ont atteint un niveau élevé et que le système de soins de santé est avancé. D'un point de vue individuel, avec notre système d'assurance, on observe que les dépenses moyennes en soins de santé (du moins celle à charge du budget) ne sont pas associées aux revenus du ménage. Toutefois, des dépenses de bien-être et de prévention ne peuvent être possibles que pour les personnes avec un revenu suffisant. Il ressort en outre de l'Enquête Santé de 2013 que 26% des ménages indiquent que les dépenses en soins de santé sont (très) difficiles à intégrer dans le budget familial disponible et que 8% des ménages ont reconnu avoir reporté des soins médicaux, des soins dentaires, des soins de santé mentale et/ou l'achat de médicaments (prescrits) ou de lunettes au cours des 12 derniers mois, en raison de difficultés financières.

Progrès techniques et mesures institutionnelles

Dans la plupart des secteurs de l'économie, les progrès techniques permettent de réduire les coûts. Dans le secteur de la santé, c'est un peu plus compliqué et les effets sont ambivalents. Le progrès technico-médical a souvent un coût très élevé. Il permet en outre de mieux diagnostiquer des pathologies et de mieux les soigner, ce qui en même temps peut susciter de nouveaux besoins de soins et coûts. Les mesures institutionnelles (par exemple les niveaux de remboursement, la régulation des prix ou autres mesures de rationalisation) ont également un rôle prépondérant à jouer sur les dépenses de santé futures. La manipulation politique de l'offre médicale (incluant le dispositif médical, les médicaments, le nombre de médecins et d'hôpitaux), leur disponibilité et leur organisation aura également un impact.

Parmi tous ces facteurs, le vieillissement de la population semble de nature plus prévisible. Les autres facteurs (innovations médicales, mesures institutionnelles) sont beaucoup plus difficiles à prévoir, rendant toutes projections hasardeuses. Il n'en demeure pas moins que nous avons tous (médecins, autorités, hôpitaux, assurances) un rôle à jouer pour permettre à notre population de vivre dans le meilleure état de sante possible, tout en maitrisant les dépenses de santé.

Mais qu'en sera-t-il demain ? Si on consacre plus de nos ressources aux soins de santé, on aura moins d'argent pour nos pensions, nos infrastructures ou encore notre enseignement. C'est pourquoi les économistes s'intéressent aux prédictions à long terme, et notamment en ce qui concerne les dépenses de santé. Dans un récent document, des scientifiques français ont étudiés de manière critique les déterminants de long terme des dépenses de santé en France (http://www.strategie.gouv.fr/publications/determinants-de-long-terme-depenses-de-sante-france). Parmi ceux-ci, le vieillissement de la population. Il a été montré que les dépenses de santé ont tendance à croître avec l'âge des individus. L'effet du vieillissement de notre population sur nos dépenses dépendra toutefois de la morbidité et de la qualité de vie des personnes âgées. Permettre à nos aînés de vivre en meilleure santé, appelé communément healthy aging, pourrait ainsi contribuer à maitriser les dépenses de santé. Une telle politique pourrait toutefois avoir un coût non négligeable. Une véritable politique de prévention globale avec des effets bénéfiques, qui à ce jour n'est pas entamée, semble ainsi nécessaire.Ensuite, le revenu individuel. A l'échelle globale, il a été montré que plus le revenu d'un pays augmente, plus les dépenses de santé augmentent. La croissance du niveau de vie tend toutefois aujourd'hui à jouer un rôle moins important dans l'augmentation des dépenses de santé de la nation, parce que les revenus ont atteint un niveau élevé et que le système de soins de santé est avancé. D'un point de vue individuel, avec notre système d'assurance, on observe que les dépenses moyennes en soins de santé (du moins celle à charge du budget) ne sont pas associées aux revenus du ménage. Toutefois, des dépenses de bien-être et de prévention ne peuvent être possibles que pour les personnes avec un revenu suffisant. Il ressort en outre de l'Enquête Santé de 2013 que 26% des ménages indiquent que les dépenses en soins de santé sont (très) difficiles à intégrer dans le budget familial disponible et que 8% des ménages ont reconnu avoir reporté des soins médicaux, des soins dentaires, des soins de santé mentale et/ou l'achat de médicaments (prescrits) ou de lunettes au cours des 12 derniers mois, en raison de difficultés financières. Dans la plupart des secteurs de l'économie, les progrès techniques permettent de réduire les coûts. Dans le secteur de la santé, c'est un peu plus compliqué et les effets sont ambivalents. Le progrès technico-médical a souvent un coût très élevé. Il permet en outre de mieux diagnostiquer des pathologies et de mieux les soigner, ce qui en même temps peut susciter de nouveaux besoins de soins et coûts. Les mesures institutionnelles (par exemple les niveaux de remboursement, la régulation des prix ou autres mesures de rationalisation) ont également un rôle prépondérant à jouer sur les dépenses de santé futures. La manipulation politique de l'offre médicale (incluant le dispositif médical, les médicaments, le nombre de médecins et d'hôpitaux), leur disponibilité et leur organisation aura également un impact. Parmi tous ces facteurs, le vieillissement de la population semble de nature plus prévisible. Les autres facteurs (innovations médicales, mesures institutionnelles) sont beaucoup plus difficiles à prévoir, rendant toutes projections hasardeuses. Il n'en demeure pas moins que nous avons tous (médecins, autorités, hôpitaux, assurances) un rôle à jouer pour permettre à notre population de vivre dans le meilleure état de sante possible, tout en maitrisant les dépenses de santé.