Maggie De Block ne se lassera jamais de le répéter, comme elle l'a encore fait en Commission de la Santé cette semaine. La réforme du financement hospitalier, c'est "l'un des plus grands chantiers politiques de la présente législature". Ce projet du Fédéral se compose, rappelons-le, de deux volets : d'une part, le rôle en mutation de l'hôpital dans le paysage des soins, et, d'autre part, la nécessité d'adapter le financement en fonction des besoins des patients, souvent plus âgés et touchés par des affections chroniques.

"Nous projetons dès lors de réduire le nombre de lits hospitaliers aigus inoccupés, de sortir la convalescence et la réadaptation fonctionnelle du cadre hospitalier, d'éviter les doubles examens et de limiter les technologies coûteuses", a-t-elle énuméré devant les députés.

Dit autrement, l'actuel gouvernement veut renforcer la collaboration structurelle entre fonctions générales et spécialisées mais aussi entre les établissements de soins et les prestataires extérieurs. C'est là qu'intervient l'idée de "réseaux cliniques" dans lesquels devront s'inscrire progressivement les hôpitaux.

"Il faut optimaliser les infrastructures en évitant les longues hospitalisations inutiles et convertir le surplus de lits pour soins aigus en lits de soins chroniques ou les diriger vers d'autres établissements", poursuit Maggie De Block.

Concentré d'expertise

La ministre libérale flamande l'a avoué à la petite assemblée, même s'il s'est écoulé un an et demi, la note conceptuelle relative à la mise en réseau n'est pas encore achevée. Mais elle a cependant tenu à souligner quelques principes de base de cette réorganisation de l'offre de soins reposant sur la concentration, la spécialisation et la réduction de capacité.

La rationalisation ne devra toutefois pas créer de confusion. Le patient et, a fortiori son médecin traitant, devront à tout moment savoir où vers quelle structure s'orienter pour recevoir les soins adéquats : le réseau.

"Il s'agit d'un instrument qui formalise la répartition des tâches et des activités entre établissements ou services hospitaliers", brosse largement la ministre De Block.

Elle distingue plusieurs types de fonctions hospitalières. Tout comme à l'heure actuelle, les soins généraux pourront être proposés sur tous les sites, et donc dans chaque réseau. Tandis que l'offre de soins spécialisés devra être limitée à quelques institutions.

"Il faut plus de centres spécialisés regroupant les traitements complexes et les technologies spécialisées", a-t-elle paraphrasé.

Plusieurs rapports du Centre fédéral d'expertise des soins de santé (KCE) montrent la nécessité de concentrer les fonctions spécialisées sur base de la qualité et des coûts. "Les interventions chirurgicales pour le carcinome de l'oesophage, du pancréas et des poumons ne devraient se faire que dans des centres spécialisés", estime Maggie De Block.

La ministre de la Santé publique a donc demandé à l'Inami d'examiner si le remboursement des interventions pouvait être limité à quelques centres, à l'aide de la convention conclue par le biais de collèges de médecins directeurs.

Comprenons que si la mise en réseau des hôpitaux se donne pour objectif de concentrer l'expertise, elle participera activement aux économies d'échelle.

À suivre...

Nombre de questions restent donc en suspens. À l'instar de la gouvernance au sein de ces réseaux. On peut légitiment s'interroger sur la liberté d'association ou craindre les pôles construits uniquement autour d'hôpitaux universitaires.

Par ailleurs, on peut aussi se demander comment seront implémentés dans la nouvelle structure les soins non programmables. Les zones d'intervention ne devraient logiquement pas se calquer sur celles couvertes par un site d'un réseau particulier, en fonction des soins de référence.

Quoiqu'il en soit, pour les réseaux, Maggie De Block et le gouvernement n'attendront pas l'étude du KCE pour avancer dans le plan d'approche de la réforme. "Si nous avons anticipé le chantier des réseaux, c'est précisément en raison des nombreux changements sur le terrain et parce que le Centre d'expertise n'est pas en mesure de finaliser l'étude avant la mi-2017. Plus tard dans l'année, une proposition concrète élaborée en concertation avec les entités fédérées sera examinée", a conclu la ministre de la Santé à ce sujet.

Maggie De Block ne se lassera jamais de le répéter, comme elle l'a encore fait en Commission de la Santé cette semaine. La réforme du financement hospitalier, c'est "l'un des plus grands chantiers politiques de la présente législature". Ce projet du Fédéral se compose, rappelons-le, de deux volets : d'une part, le rôle en mutation de l'hôpital dans le paysage des soins, et, d'autre part, la nécessité d'adapter le financement en fonction des besoins des patients, souvent plus âgés et touchés par des affections chroniques."Nous projetons dès lors de réduire le nombre de lits hospitaliers aigus inoccupés, de sortir la convalescence et la réadaptation fonctionnelle du cadre hospitalier, d'éviter les doubles examens et de limiter les technologies coûteuses", a-t-elle énuméré devant les députés.Dit autrement, l'actuel gouvernement veut renforcer la collaboration structurelle entre fonctions générales et spécialisées mais aussi entre les établissements de soins et les prestataires extérieurs. C'est là qu'intervient l'idée de "réseaux cliniques" dans lesquels devront s'inscrire progressivement les hôpitaux."Il faut optimaliser les infrastructures en évitant les longues hospitalisations inutiles et convertir le surplus de lits pour soins aigus en lits de soins chroniques ou les diriger vers d'autres établissements", poursuit Maggie De Block.La ministre libérale flamande l'a avoué à la petite assemblée, même s'il s'est écoulé un an et demi, la note conceptuelle relative à la mise en réseau n'est pas encore achevée. Mais elle a cependant tenu à souligner quelques principes de base de cette réorganisation de l'offre de soins reposant sur la concentration, la spécialisation et la réduction de capacité.La rationalisation ne devra toutefois pas créer de confusion. Le patient et, a fortiori son médecin traitant, devront à tout moment savoir où vers quelle structure s'orienter pour recevoir les soins adéquats : le réseau."Il s'agit d'un instrument qui formalise la répartition des tâches et des activités entre établissements ou services hospitaliers", brosse largement la ministre De Block.Elle distingue plusieurs types de fonctions hospitalières. Tout comme à l'heure actuelle, les soins généraux pourront être proposés sur tous les sites, et donc dans chaque réseau. Tandis que l'offre de soins spécialisés devra être limitée à quelques institutions. "Il faut plus de centres spécialisés regroupant les traitements complexes et les technologies spécialisées", a-t-elle paraphrasé.Plusieurs rapports du Centre fédéral d'expertise des soins de santé (KCE) montrent la nécessité de concentrer les fonctions spécialisées sur base de la qualité et des coûts. "Les interventions chirurgicales pour le carcinome de l'oesophage, du pancréas et des poumons ne devraient se faire que dans des centres spécialisés", estime Maggie De Block.La ministre de la Santé publique a donc demandé à l'Inami d'examiner si le remboursement des interventions pouvait être limité à quelques centres, à l'aide de la convention conclue par le biais de collèges de médecins directeurs.Comprenons que si la mise en réseau des hôpitaux se donne pour objectif de concentrer l'expertise, elle participera activement aux économies d'échelle.Nombre de questions restent donc en suspens. À l'instar de la gouvernance au sein de ces réseaux. On peut légitiment s'interroger sur la liberté d'association ou craindre les pôles construits uniquement autour d'hôpitaux universitaires. Par ailleurs, on peut aussi se demander comment seront implémentés dans la nouvelle structure les soins non programmables. Les zones d'intervention ne devraient logiquement pas se calquer sur celles couvertes par un site d'un réseau particulier, en fonction des soins de référence.Quoiqu'il en soit, pour les réseaux, Maggie De Block et le gouvernement n'attendront pas l'étude du KCE pour avancer dans le plan d'approche de la réforme. "Si nous avons anticipé le chantier des réseaux, c'est précisément en raison des nombreux changements sur le terrain et parce que le Centre d'expertise n'est pas en mesure de finaliser l'étude avant la mi-2017. Plus tard dans l'année, une proposition concrète élaborée en concertation avec les entités fédérées sera examinée", a conclu la ministre de la Santé à ce sujet.