Les syndicats médicaux refusent les économies imposées par le gouvernement et veulent dénoncer l'accord médico-mut. Au conseil général des soins de santé, les mutuelles et les syndicats ont voté contre le budget proposé par le gouvernement! Les représentants du gouvernement (qui aurait cru ?) et les employeurs ont soutenu la proposition du gouvernement. A défaut de majorité au Conseil Général de l'Inami, le gouvernement imposera son budget de la santé pour 2017, avec 903 millions d'économies. En médico-mut, le médecins généralistes (et surtout l'AADM) s'opposent aux médecins spécialistes. Les gestionnaires d'hôpitaux hurlent. Monsieur Renaud Mazy, des Cliniques Saint-Luc, déclare que 50 emplois (médecins salariés) sont menacés par la perte de l'index. Son directeur financier parle de 3 millions d'euros de pertes. Les fédérations hospitalières tirent la sonnette d'alarme. Il faut savoir que plus de 3 hôpitaux sur dix sont dans le rouge. 92 millions d'économies dans le secteur hospitalier sont programmées : Qui les fiancera? Qui compensera ces économies ? Une seule réponse: les médecins! Qui en sera la victime ? Une seule réponse: le patient! Avec moins d'argent, il faudra au mieux utiliser les moyens. Les médecins qui ont perdu les 2/3 de l'index en sus des épargnes budgétaires seront "sollicités" pour sauver une fois de plus, les finances des hôpitaux.

585 millions d'économies

Le Dr. Marc Moens (GBS-ABSyM) a démontré que la perte cumulative de l'index entre 2011 et 2017 est de 9,3% et se chiffre à 585 millions d'euros. La croissance budgétaire de la santé en 2017 sera de 0,5% soit un déficit de plus de 1,7% par rapport à la croissance des besoins selon le Bureau fédéral du plan. Le BMF (budget des moyens financiers) des hôpitaux connaît un déficit structurel de près de 4%. On veut fermer des lits pour faire des économies. Le chiffre de 4.000 lits est avancé. On rabote là où on peut et on ne finance plus la Responsabilité civile professionnelle des médecins hospitaliers. Economies en biologie clinique en imagerie médicale. Le secteur hospitalier est visé, les médecins spécialistes sont visés. Le président des mutualités chrétiennes condamne les différences (dites excessives) entre les rémunérations des spécialistes et celle des infirmiers. Par contre, Peter Degadt de Zorgnet-Icuro, qui sait très bien que le médecin spécialiste finance 42% du budget de l'hôpital, vient à notre secours et propose même d'augmenter les suppléments des honoraires de médecins afin de mieux pouvoir financer l'hôpital! Le PTB prône la suppression des suppléments d'honoraires et veut une médecine forfaitaire (ou nationalisée). La ministre parle d'accélérer la réforme du financement des hôpitaux, mais la Task Force piétine et les projets pilotes ont de la peine à démarrer. Et dans ce chaos financier et administratif, un fantôme est craint par les mutuelles, les politiciens, et certains directeurs d'hôpitaux : le fantôme de la médecine à deux vitesses.

Ce n'est plus un fantôme. La médecine à deux vitesses est là. Et si le gouvernement et la solidarité ne peuvent l'empêcher dès à présent, comment pourront-ils l'empêcher en faisant des économies, en diminuant l'offre et la qualité des soins ?

Indifférence des médecins spécialistes

Les médecins restent massivement indifférents. Ils respectent le patient et donnent des soins de qualité. Le degré de syndicalisation recule. La participation des médecins spécialistes aux dernières élections syndicales était faible. Seulement 34% des médecins spécialistes se sont exprimés. Pas besoin de se mobiliser, ils font de la médecine et profitent du système actuel. Cette inertie est néfaste. Le tsunami des réformes va balayer le système et les accords de la St-Jean de 1964. De la médecine individuelle, de la relation médecin-malade on évolue vers un système de soins, multidisciplinaire, encadré par l'EBM et payé au forfait par pathologie. Et comme l'écrivait la ministre dans son plan d'approche de la réforme du financement des hôpitaux: avec des forfaits par pathologies, les suppléments d'honoraires disparaissent puisque qu'on n'a plus de patient privé.

Si les médecins spécialistes ne réagissent pas, ils deviendront des techniciens médicaux hyperspécialisés du système et non plus des médecins. Aux Pays-Bas on envisage déjà la spécialisation des médecins comme une super-spécialisation. Plus besoin de formation en traumatologie pour un orthopédiste qui ne placera plus que des prothèses de genou ou de hanche. La médecine EBM, efficiente et standardisée, technique mais multidisciplinaire!

Les médecins spécialistes belges restent massivement indifférents. Ils laissent aux organisations syndicales et au GBS le soin de défendre leur confort de médecins spécialistes. On parle de la fermeture des lits, de la réorganisation géographique des hôpitaux, de la suppression de la médecine spécialisée de ville, comme s'il s'agissait d'un phénomène qui ne concerne pas les premiers intéressés: les médecins spécialistes.

Le tsunami est là... Et les médecins seront surpris!

Les syndicats médicaux refusent les économies imposées par le gouvernement et veulent dénoncer l'accord médico-mut. Au conseil général des soins de santé, les mutuelles et les syndicats ont voté contre le budget proposé par le gouvernement! Les représentants du gouvernement (qui aurait cru ?) et les employeurs ont soutenu la proposition du gouvernement. A défaut de majorité au Conseil Général de l'Inami, le gouvernement imposera son budget de la santé pour 2017, avec 903 millions d'économies. En médico-mut, le médecins généralistes (et surtout l'AADM) s'opposent aux médecins spécialistes. Les gestionnaires d'hôpitaux hurlent. Monsieur Renaud Mazy, des Cliniques Saint-Luc, déclare que 50 emplois (médecins salariés) sont menacés par la perte de l'index. Son directeur financier parle de 3 millions d'euros de pertes. Les fédérations hospitalières tirent la sonnette d'alarme. Il faut savoir que plus de 3 hôpitaux sur dix sont dans le rouge. 92 millions d'économies dans le secteur hospitalier sont programmées : Qui les fiancera? Qui compensera ces économies ? Une seule réponse: les médecins! Qui en sera la victime ? Une seule réponse: le patient! Avec moins d'argent, il faudra au mieux utiliser les moyens. Les médecins qui ont perdu les 2/3 de l'index en sus des épargnes budgétaires seront "sollicités" pour sauver une fois de plus, les finances des hôpitaux. Le Dr. Marc Moens (GBS-ABSyM) a démontré que la perte cumulative de l'index entre 2011 et 2017 est de 9,3% et se chiffre à 585 millions d'euros. La croissance budgétaire de la santé en 2017 sera de 0,5% soit un déficit de plus de 1,7% par rapport à la croissance des besoins selon le Bureau fédéral du plan. Le BMF (budget des moyens financiers) des hôpitaux connaît un déficit structurel de près de 4%. On veut fermer des lits pour faire des économies. Le chiffre de 4.000 lits est avancé. On rabote là où on peut et on ne finance plus la Responsabilité civile professionnelle des médecins hospitaliers. Economies en biologie clinique en imagerie médicale. Le secteur hospitalier est visé, les médecins spécialistes sont visés. Le président des mutualités chrétiennes condamne les différences (dites excessives) entre les rémunérations des spécialistes et celle des infirmiers. Par contre, Peter Degadt de Zorgnet-Icuro, qui sait très bien que le médecin spécialiste finance 42% du budget de l'hôpital, vient à notre secours et propose même d'augmenter les suppléments des honoraires de médecins afin de mieux pouvoir financer l'hôpital! Le PTB prône la suppression des suppléments d'honoraires et veut une médecine forfaitaire (ou nationalisée). La ministre parle d'accélérer la réforme du financement des hôpitaux, mais la Task Force piétine et les projets pilotes ont de la peine à démarrer. Et dans ce chaos financier et administratif, un fantôme est craint par les mutuelles, les politiciens, et certains directeurs d'hôpitaux : le fantôme de la médecine à deux vitesses. Ce n'est plus un fantôme. La médecine à deux vitesses est là. Et si le gouvernement et la solidarité ne peuvent l'empêcher dès à présent, comment pourront-ils l'empêcher en faisant des économies, en diminuant l'offre et la qualité des soins ? Les médecins restent massivement indifférents. Ils respectent le patient et donnent des soins de qualité. Le degré de syndicalisation recule. La participation des médecins spécialistes aux dernières élections syndicales était faible. Seulement 34% des médecins spécialistes se sont exprimés. Pas besoin de se mobiliser, ils font de la médecine et profitent du système actuel. Cette inertie est néfaste. Le tsunami des réformes va balayer le système et les accords de la St-Jean de 1964. De la médecine individuelle, de la relation médecin-malade on évolue vers un système de soins, multidisciplinaire, encadré par l'EBM et payé au forfait par pathologie. Et comme l'écrivait la ministre dans son plan d'approche de la réforme du financement des hôpitaux: avec des forfaits par pathologies, les suppléments d'honoraires disparaissent puisque qu'on n'a plus de patient privé. Si les médecins spécialistes ne réagissent pas, ils deviendront des techniciens médicaux hyperspécialisés du système et non plus des médecins. Aux Pays-Bas on envisage déjà la spécialisation des médecins comme une super-spécialisation. Plus besoin de formation en traumatologie pour un orthopédiste qui ne placera plus que des prothèses de genou ou de hanche. La médecine EBM, efficiente et standardisée, technique mais multidisciplinaire! Les médecins spécialistes belges restent massivement indifférents. Ils laissent aux organisations syndicales et au GBS le soin de défendre leur confort de médecins spécialistes. On parle de la fermeture des lits, de la réorganisation géographique des hôpitaux, de la suppression de la médecine spécialisée de ville, comme s'il s'agissait d'un phénomène qui ne concerne pas les premiers intéressés: les médecins spécialistes. Le tsunami est là... Et les médecins seront surpris!