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Décédée plus que nonagénaire l'an dernier en avril, le jour où le musée Magritte mettait un point final à la monographie qu'il souhaitait lui consacrer, Renée Demeester a connu dans les années 60 et 70 sa meilleure période, éloignée d'une figuration teintée de surréalisme de son début de carrière et auquel elle reviendra hélas dans les années 80. Celle qui côtoya entre autres Marcel Mariën, Victor Servranckx et vécu avec le sculpteur Marcel Arnould, connut au cours de ces deux décennies une période artistiquement faste, d'une abstraction dynamique, colorée, qui semble tournoyer autour d'un point d'ancrage au allures de danseuse: un arbre, un baobab, souvenir de sa jeunesse passée au Congo. Il y a dans ce mouvement un côté futuriste à la Schmalzigaug, qui comme le compagnon de Renée se suicida, ce dernier en 1973. Sa silhouette apparaît parfois dans les toiles posthumes, ensuite camouflée dans ces paysages qui s'enfoncent dans l'abstrait. Cette petite exposition se complète d'une vitrine de souvenirs (photos en compagnie de Mariën et Servranckx, cartes postales, bijoux... abstraits oeuvres de l'artiste) et de deux photographies blasphématoires et polissonnes qui mettent en scène la jeune Renée, immortalisée par cet incorrigible provocateur de Marcel Mariën.