L'obésité est une maladie chronique préoccupante touchant toutes les tranches d'âge de la population mondiale. Elle constitue un véritable enjeu de santé publique car son étiologie est multifactorielle et elle expose à de nombreuses pathologies ayant des conséquences à long terme sur la santé de chacun. En 2018, 19% des enfants belges âgés de 2 à 17 ans étaient en surpoids, dont 5,8% en obésité. Ces chiffres sont préoccupants sachant que si l'obésité survient avant la puberté, le risque qu'elle se maintienne à l'âge adulte est de 20 à 50% ; et de 50 à 70% si elle se déclare après la puberté. Quant à lui, le manque de sommeil pourrait être un facteur de risque cardiovasculaire en favorisant l'obésité, le diabète et l'hypertension artérielle. Or la durée de sommeil décroît selon l'âge: près de 20% des enfants en 5e-6e primaire n'atteignent pas les recommandations en heures de sommeil, tandis que ce taux grimpe à 40% lors du passage en secondaires, pour atteindre une valeur proche de 80% à la fin des secondaires. Le mécanisme liant le manque de sommeil à l'obésité n'est pas encore totalement élucidé mais plusieurs hypothèses sont actuellement à l'étude.

Objectifs

Au vu de l'évolution alarmante de l'obésité infantile, le but de ce travail était de réaliser une revue systématique des connaissances actuelles et ensuite d'étudier, par l'intermédiaire d'une étude observationnelle transversale, l'association entre le manque de sommeil et le surpoids ou l'obésité chez les enfants bruxellois fréquentant l'école primaire.

Méthodes

La revue de la littérature a permis de retenir sept méta-analyses et six revues systématiques. L'étude transversale a été menée en mars 2021 par le biais d'une enquête.

Résultats

Tout comme les méta-analyses et revues systématiques consultées, nos analyses statistiques supportent le lien entre le manque de sommeil et le surpoids/obésité, dont la relation est statistiquement significative après ajustement pour les variables confondantes (OR ajusté 3.2 IC95% (1.6-6.3) ; p = 0,001). Nous mettons également en évidence une relation statistiquement significative entre la corpulence et le temps d'exposition total aux écrans (ORa 3.2 IC95% (1.3-7.9) p=0,03), l'activité physique (ORa 3.6 IC95% (1.9-6.9) p<0,001) et la qualité du sommeil (ORa 3.3 IC95% (1.7-6.4) p<0,001).

Conclusion

Au vu des résultats de la littérature internationale et de cette enquête, il est primordial de sensibiliser et former les médecins de première ligne à la prévention, au dépistage et à la prise en charge précoce de l'excès pondéral infantile et ses comorbidités. Plus nous intervenons tôt dans le développement du surpoids, mieux nous pouvons en limiter les complications futures. Il est également important de pouvoir inclure des recommandations sur la durée du sommeil et le temps d'exposition aux écrans dans les programmes de promotion de la santé pédiatrique. Le médecin généraliste et le pédiatre occupent dès lors une place centrale dans l'éducation de sa patientèle pour un mode de vie sain dès le plus jeune âge (alimentation, activité physique, exposition aux écrans, durée et qualité du sommeil, bien-être psycho-social).

Titre complet du TFE: Étude transversale sur le lien entre le manque de sommeil et le surpoids/obésité chez l'enfant

Auteur: Dr Florence Devuyst (ULB)

Promoteur: Pr Marco Schetgen

Co-Promotrice: Dr Sophia Hall Prezado Alves

Master de spécialisation en médecine générale

Année académique 2020-2011

L'obésité est une maladie chronique préoccupante touchant toutes les tranches d'âge de la population mondiale. Elle constitue un véritable enjeu de santé publique car son étiologie est multifactorielle et elle expose à de nombreuses pathologies ayant des conséquences à long terme sur la santé de chacun. En 2018, 19% des enfants belges âgés de 2 à 17 ans étaient en surpoids, dont 5,8% en obésité. Ces chiffres sont préoccupants sachant que si l'obésité survient avant la puberté, le risque qu'elle se maintienne à l'âge adulte est de 20 à 50% ; et de 50 à 70% si elle se déclare après la puberté. Quant à lui, le manque de sommeil pourrait être un facteur de risque cardiovasculaire en favorisant l'obésité, le diabète et l'hypertension artérielle. Or la durée de sommeil décroît selon l'âge: près de 20% des enfants en 5e-6e primaire n'atteignent pas les recommandations en heures de sommeil, tandis que ce taux grimpe à 40% lors du passage en secondaires, pour atteindre une valeur proche de 80% à la fin des secondaires. Le mécanisme liant le manque de sommeil à l'obésité n'est pas encore totalement élucidé mais plusieurs hypothèses sont actuellement à l'étude. Au vu de l'évolution alarmante de l'obésité infantile, le but de ce travail était de réaliser une revue systématique des connaissances actuelles et ensuite d'étudier, par l'intermédiaire d'une étude observationnelle transversale, l'association entre le manque de sommeil et le surpoids ou l'obésité chez les enfants bruxellois fréquentant l'école primaire. La revue de la littérature a permis de retenir sept méta-analyses et six revues systématiques. L'étude transversale a été menée en mars 2021 par le biais d'une enquête. Tout comme les méta-analyses et revues systématiques consultées, nos analyses statistiques supportent le lien entre le manque de sommeil et le surpoids/obésité, dont la relation est statistiquement significative après ajustement pour les variables confondantes (OR ajusté 3.2 IC95% (1.6-6.3) ; p = 0,001). Nous mettons également en évidence une relation statistiquement significative entre la corpulence et le temps d'exposition total aux écrans (ORa 3.2 IC95% (1.3-7.9) p=0,03), l'activité physique (ORa 3.6 IC95% (1.9-6.9) p<0,001) et la qualité du sommeil (ORa 3.3 IC95% (1.7-6.4) p<0,001). Au vu des résultats de la littérature internationale et de cette enquête, il est primordial de sensibiliser et former les médecins de première ligne à la prévention, au dépistage et à la prise en charge précoce de l'excès pondéral infantile et ses comorbidités. Plus nous intervenons tôt dans le développement du surpoids, mieux nous pouvons en limiter les complications futures. Il est également important de pouvoir inclure des recommandations sur la durée du sommeil et le temps d'exposition aux écrans dans les programmes de promotion de la santé pédiatrique. Le médecin généraliste et le pédiatre occupent dès lors une place centrale dans l'éducation de sa patientèle pour un mode de vie sain dès le plus jeune âge (alimentation, activité physique, exposition aux écrans, durée et qualité du sommeil, bien-être psycho-social).