Salford Lung Study (SLS) est en grande partie son enfant et c'est pourquoi il nous a semblé incontournable de rencontrer le Dr David Leather afin de mieux comprendre les raisons qui ont présidé à ce changement de cap, ce glissement, d'études cliniques randomisées traditionnelles, les fameuses phases III, vers des études en conditions de vie et de pratique réelle (Real World Study) pour évaluer d'emblée un nouveau médicament en voie d'approbation.

A 17 ans de distance, deux enquêtes, menées auprès de patients asthmatiques, leurs proches et leurs prestataires de soins dans plusieurs pays européens, aux USA, au Brésil et au Japon, ne montrent que peu d'évolution en termes de prise en charge, d'amélioration de leurs symptômes quotidiens et de qualité de vie. Tous ces patients sont encore et toujours profondément limités dans leur vie sociale, familiale et professionnelle.

Le recours à l'e-cigarette pour cesser de fumer constitue un sujet hautement controversé comme on a pu s'en rendre compte tout au long des quatre jours du congrès milanais. Le Dr Linnea Hedman (Umea University, Suède) résume pour nous les nouvelles pièces à charge car, soyons honnête, les pièces à décharge sont actuellement bien rares.

On l'oublie souvent mais les fumeurs tentés par le passage de la cigarette vers sa version électronique ont encore le choix entre des versions contenant de la nicotine, certes moins que la cigarette, et la version exempte de nicotine. Une étude suédoise au design novateur démontre que même un peu de nicotine a déjà des effets cardiovasculaires importants.

Les femmes asthmatiques semblent nécessiter plus souvent un recours aux traitements pour la fertilité afin de devenir maman comparativement aux femmes non asthmatiques selon les premiers résultats d'une étude danoise, ce qui pourrait signifier qu'obtenir un meilleur contrôle de l'asthme permettrait aux femmes asthmatiques de procréer sans avoir besoin de suivre des traitements pour la fertilité.

Etre enceinte ou fumer, il faut choisir ! Nombreuses sont les futures mères fumeuses qui se tournent vers la cigarette électronique à l'annonce de leur grossesse pour protéger le bébé des méfaits du tabac, mais est-ce vraiment le cas ? Une étude australienne, menée sur des souris de laboratoire, montre une augmentation importante du risque d'asthme allergique ainsi que des altérations importantes du fonctionnement des cellules respiratoires chez les enfants dont les mamans ont cru bien faire en vapotant durant leur grossesse.

L'étude, publiée simultanément dans le New England Journal of Medecine, a fait grand bruit à Milan et constitue une des rares véritables avancées dans un congrès globalement calme. Le tezepelumab réduit les exacerbations chez les patients présentant un asthme modéré à sévère insuffisamment contrôlé par l'association corticoïdes et LABA inhalés et ce, indépendamment du taux d'éosinophiles. Et c'est ce point qui donne tout son intérêt au tezepelumab car les experts y voient une première opportunité d'élargir le spectre des patients traités que l'asthme soit éosinophilique ou neutrophilique. Une biothérapie à plus large spectre en fait.

Pour les petits asthmatiques qui vivent en milieu urbain, rien de mieux que de vivre à proximité d'un parc ou d'une zone boisée pour espérer réduire les symptômes quotidiens liés à un asthme persistant. D'autant que le parc favorise l'exercice quotidien, un autre facteur d'amélioration bien connu des symptômes asthmatiques et de la fonction respiratoire.

Le Pr. Guy Joos (UZ Gent), Président belge de l'ERS 2016-2017, est un homme heureux. Alors qu'on attendait 20.000 participants pour l'édition 2017 du congrès de l'ERS à Milan, le compteur des inscrits affichait déjà 21.000 à l'ouverture des portes, preuves renouvelée de l'intérêt grandissant pour les pathologies respiratoires et de la qualité du programme scientifique et des activités pratiques proposées lors de cette édition.

Alors qu'il n'existe aucune recommandation à prescrire des antibiotiques aux enfants asthmatiques en cas d'exacerbations, une méta-analyse hollandaise met en évidence, qu'en conditions réelles, ces enfants se voient prescrire significativement plus de traitements antibiotiques tout à fait inutiles ce qui augmente le risque de résistances.

Un traitement hormonal substitutif (THS) permet de réduire le déclin " naturel " de la fonction respiratoire chez les femmes passé la cinquantaine selon les résultats d'une étude de cohorte prospective réalisée par une équipe norvégienne laquelle a suivi des femmes de l'Europe entière durant plus de vingt ans pour évaluer les changements en terme de fonction respiratoire lorsque la femme arrive au cap de la ménopause.

Les enfants qui ont présenté de fréquentes infections respiratoires basses avant l'âge de 5 ans courent un double risque à l'âge adulte, celui de voir leur fonction respiratoire diminuer et celui de développer une pathologie asthmatique. Par contre, en cas de fréquentes infections respiratoires hautes, seul subsiste, à l'âge adulte, le risque d'asthme alors que la fonction respiratoire est, pour sa part, épargnée.

Selon une étude pan-européenne menée par une équipe anglaise (avant le Brexit, quand le sort de l'Europe les préoccupaient) et présentée aux premières heures de l'ERS 2017, 25% des individus travaillant dans des espaces fermés (bureaux, magasins, etc.) sont directement exposés au tabagisme passif et risquent d'en subir les conséquences pulmonaires et cardiaque.