La semaine dernière, mon pouce a ripé sur la télécommande et je suis tombé sur un débat lunaire entre Didier Raoult et Géraldine Maillet, chroniqueuse de l'émission de C8 "Touche pas à mon poste". J'entends déjà les réactions: cet homme se laisse aller s'il regarde un tel vide culturel. Vous n'auriez pas tort, ce pourquoi la précision sur le doigt qui ripe est importante.
Bref, le célèbre infectiologue, une pointure dans son domaine il fut un temps, ne se contente pas de regarder de la merde, il participe à sa fabrication activement. Pour promouvoir un livre, certes, mais très vite, le débat s'oriente sur le contenu d'un article publié début janvier dans la revue Biomedicine & Pharmacotherapy. Des chercheurs français ont estimé que près de 17.000 morts dans six pays (Italie, Belgique, Espagne, États-Unis, Turquie et France) sont imputables à l'administration de l'hydroxychloroquine.
"C'est échec et mat sur le covid, c'est un bide intersidéral", a tancé Géraldine Maillet. Et, dans un jeu d'échanges de plus en plus tendu dont l'émission a le secret, le Professeur Raoult a vite pris de haut la chroniqueuse, puis méprisé le plateau entier et les téléspectateurs, estimant, grosso modo, qu'il n'avait rien à dire aux cons. Ces cons en question, ce sont les gens qui le soutiennent depuis bientôt quatre ans contre vents et marées et qui vont acheter son livre, mais ce sont aussi tous ceux qui ne comprennent pas - qui ne le cautionnent pas. C'est-à-dire la grande majorité des médecins, de ses pairs chercheurs.
Comédie ou non, ses certitudes et sa vision binaire font peur, d'autant plus que le doute est l'apanage de tout chercheur, de tout homme de science. En se montrant de la sorte, d'une arrogance crasse, refusant l'effort de la vulgarisation - qui est pour moi l'une des missions la plus importante d'un chercheur - et prônant un scientisme malhonnête, Didier Raoult manque d'élégance, pour rester sobre et courtois. Après tout, l'heure de la retraite a déjà sonné pour cet ancien infectiologue à succès. Il est temps d'éteindre la télé.
Bref, le célèbre infectiologue, une pointure dans son domaine il fut un temps, ne se contente pas de regarder de la merde, il participe à sa fabrication activement. Pour promouvoir un livre, certes, mais très vite, le débat s'oriente sur le contenu d'un article publié début janvier dans la revue Biomedicine & Pharmacotherapy. Des chercheurs français ont estimé que près de 17.000 morts dans six pays (Italie, Belgique, Espagne, États-Unis, Turquie et France) sont imputables à l'administration de l'hydroxychloroquine. "C'est échec et mat sur le covid, c'est un bide intersidéral", a tancé Géraldine Maillet. Et, dans un jeu d'échanges de plus en plus tendu dont l'émission a le secret, le Professeur Raoult a vite pris de haut la chroniqueuse, puis méprisé le plateau entier et les téléspectateurs, estimant, grosso modo, qu'il n'avait rien à dire aux cons. Ces cons en question, ce sont les gens qui le soutiennent depuis bientôt quatre ans contre vents et marées et qui vont acheter son livre, mais ce sont aussi tous ceux qui ne comprennent pas - qui ne le cautionnent pas. C'est-à-dire la grande majorité des médecins, de ses pairs chercheurs. Comédie ou non, ses certitudes et sa vision binaire font peur, d'autant plus que le doute est l'apanage de tout chercheur, de tout homme de science. En se montrant de la sorte, d'une arrogance crasse, refusant l'effort de la vulgarisation - qui est pour moi l'une des missions la plus importante d'un chercheur - et prônant un scientisme malhonnête, Didier Raoult manque d'élégance, pour rester sobre et courtois. Après tout, l'heure de la retraite a déjà sonné pour cet ancien infectiologue à succès. Il est temps d'éteindre la télé.