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Le cdH, par la voix d'André du Bus (portrait) souhaite un éclaircissement, l'accord de gouvernement ne prévoyant pas que soient abordées les questions éthiques. " Actuellement, il n'est pas question d'accepter ou de refuser (une majorité de rechange) puisqu'il n'y a pas de proposition de consensus sur la question ", a indiqué André du Bus interrogé par l'agence Belga à l'issue des travaux des Commissions réunies des Affaires sociales et de la Justice du Sénat, qui se penche sur l'extension de la loi sur l'euthanasie. " Mais je rappelle que ces questions ne font pas partie de la déclaration de politique générale et qu'il y avait - mon président me l'a dit - un consensus entre présidents de partis pour ne pas aborder le bioéthique. Maintenant, la chose a été abordée, il faut voir quelles seront les conséquences sur la majorité ", a averti M. du Bus, assurant cependant " ne pas vouloir mettre en péril " cette majorité. Pour le sénateur cdH, " il faut voir comment les présidents de partis peuvent trouver une solution ". De son côté, le CD&V, également marginalisé au sein de la majorité fédérale sur l'extension de la loi euthanasie, a choisi de voir comment évoluera le débat. Il est prêt à soutenir certaines modifications à la loi actuelle, sur l'assouplissement de la déclaration préalable d'euthanasie voire - à condition qu'on ne descende pas en dessous de quinze ans - sur l'extension aux mineurs d'âge. Mais pas de " polarisation ", a indiqué Els Van Hoof, " attendons de voir comment évolue le débat ". Lors des discussions, les sénateurs Guy Swennen (SP.A) et Jean-Jacques De Gucht( Open VLD) ont insisté sur le timing serré. " Il est maintenant midi moins sept, nous devons trancher, sinion nous perdrons des années ", a averti Guy Swennen. Les textes doivent en effet être votés en commission plénière du sénat avant les vacances parlementaires. Mineurs d'âge : un dossier symboliqueIl ressort en tous cas des auditions qu'il n'apparaît pas souhaitable de fixer un âge à partir duquel l'euthanasie des mineurs serait possible. C'est ce qu'ont affirmé Christine Defraigne (MR) et Elke Sleurs (N-VA). Il s'agirait plutôt de se baser sur la faculté de jugement des mineurs, qui doit également être évaluée par un tiers - une équipe multidisciplinaire , un(e) pédopsychiatre ou un(e) psychologue. Les parents devraient bien entendu être impliqués dans la décision, mais cette dernière reviendrait en définitive au mineur. La durée de la déclaration anticipative a également été discutée, et la limitation de la validité de celle-ci à 5 ans ne semble pas avoir été plébiscitée par tous. La plupart plaident pour une durée illimitée, tandis que d'autres, comme Cécile Thibault (Ecolo) ont proposé qu'un rappel soit envoyé après un temps déterminé aux personnes ayant fait une déclaration anticipative. Quant à la problématique de l'extension de la loi aux personnes souffrant de démence ou d'affections neurologiques, il est ressorti des auditions que la situation ne semble pas suffisamment mûre pour envisager une adaptation de la loi à ce stade. En ce qui concerne l'obligation du médecin traitant opposé à l'euthanasie de renvoyer le patient à un confrère, les points de vue restent très divergents, et il est peu probable que l'on parvienne à une modification de la loi à ce sujet. Les Verts ont insisté sur le fait qu'ils étaient partisans d'un cadre législatif entourant la fin de vie. " Mais cela ne peut être obtenu qu'à long terme ", a indiqué Freya Piryns (Groen), qui se dit néanmoins prête à travailler à des adaptations ponctuelles de la loi.La Commission se réunira le 19 juin pour fixer l'ordre de ses futurs travaux.