Voici les slogans que nous avons entendus lors de la manifestation organisée par les cercles de Wallonie picarde, une coalition regroupant les cercles médicaux des entités de Mouscron, Ath, Tournai et Mons. Avec un territoire aussi étendu (plus de 80 kilomètres !), l'ouverture d'un poste de garde la nuit imposerait des trajets allers-retours de plus de 50 kilomètres. Ils avaient bénéficié jusqu'alors du tri du 1733 qui permettait au médecin de ne se déplacer que pour les visites justifiées selon les critères de tri du 1733.

Bien au-delà du problème de la garde et du tri 1733, la manifestation a été l'occasion d'exprimer un malaise plus général, comme vous pouvez le voir ci-dessus. Ils rejoignent largement les préoccupations et le combat du GBO/Cartel.

" Médecin sous pression, gare à l'extinction "

Nous sommes tous débordés. Une étude européenne sur le burn-out révèle que 35 % des généralistes montraient des signes d'épuisement avant la crise covid, et plus de 40 % après la pandémie. La pression sur les généralistes est aggravée par la pénurie de soignants. Le GBO/Cartel se bat pour que les sous-quotas de généralistes soient respectés. Ce combat semble enfin aboutir, mais il faudra au moins dix ans pour combler le déficit actuel. Le GBO/Cartel a alerté depuis 2007 les autorités d'un risque de pénurie que d'autres se sont obstinés à nier. L'étude du KCE de 2008 (Médecine générale : comment promouvoir l'attraction et la rétention dans la profession?) a confirmé ces alertes. Le nombre d'abandons des généralistes risque encore d'augmenter. Plus grave encore est le risque de démission silencieuse avec un "désengagement" des prestataires vis-à-vis de leurs obligations envers la population.

" Plus de 24 heures sans dormir : pour vos soins craignez le pire "

Les études montrent que les risques d'erreurs médicales s'accroissent avec la fatigue des médecins, toutes spécialités confondues. La responsabilité individuelle a été mise en avant, le médecin doit avoir l'étoffe d'un héros. Qu'en est-il de la responsabilité des pouvoirs publics ? La garde est essentiellement un service public assuré par la médecine générale. Il est essentiel que l'État honore ses partenaires.

" Le serment d'Hippocrate c'est la vie - les quotas bureaucratiques non merci "

Si les services de gardes étaient organisés dans la bienveillance et une véritable concertation, on pourrait arriver à des solutions acceptables. Il est très différent d'organiser un service de garde dans une région rurale, semi-rurale ou en ville. Il est inacceptable que seuls des critères de rentabilité soient pris en considération, sans tenir compte des paramètres liés au contexte géographique des différents cercles. Il y avait deux organes de concertation : le conseil fédéral des cercles au SPF Santé publique et le groupe de travail " gardes " de l'Inami. Ils ont tous deux étés supprimés par la ministre de la Santé du gouvernement précédent, en partie à cause de la 6e réforme de l'État. La remise en place du groupe de travail " gardes " se heurte à la résistance de l'Inami, alors que c'est un instrument essentiel pour discuter sur le plan technique des réponses à apporter aux besoins spécifiques locaux sur tout le territoire belge.

" Notre combat = votre santé "

La motivation tient une place essentielle dans le bien-être d'une personne. Cela rentre dans le concept du Quintuple Aim et de la santé positive. Le sentiment d'être utile, lui, permet de passer outre les désagréments, inadéquations, pire... les drames. Un médecin ukrainien vient d'être honoré " MG 5 étoiles " à la WONCA-juin 2023 pour avoir ouvert un centre de médecine générale 24H/24, 7J/7, dans son village écrasé par la guerre. En d'autres termes, si les médecins ont le sentiment de faire un travail utile, ils parviendront à travailler dans un contexte défavorable. Mais ils demandent aux autorités soutien, respect et aide. Le risque de rupture de confiance est grand aujourd'hui. L'organisation doit être optimale, le soutien logistique doit être suffisant, les salaires se doivent d'être décents... Or, durant les gardes, les tarifs horaires feraient rire un plombier ou un électricien.

Le GBO/Cartel s'attache à ce que l'humanisation des soins reste au coeur de la profession. Éviter de réveiller pour rien un médecin à deux heures du matin fait partie de la conservation du sens de notre profession.

Voici les slogans que nous avons entendus lors de la manifestation organisée par les cercles de Wallonie picarde, une coalition regroupant les cercles médicaux des entités de Mouscron, Ath, Tournai et Mons. Avec un territoire aussi étendu (plus de 80 kilomètres !), l'ouverture d'un poste de garde la nuit imposerait des trajets allers-retours de plus de 50 kilomètres. Ils avaient bénéficié jusqu'alors du tri du 1733 qui permettait au médecin de ne se déplacer que pour les visites justifiées selon les critères de tri du 1733.Bien au-delà du problème de la garde et du tri 1733, la manifestation a été l'occasion d'exprimer un malaise plus général, comme vous pouvez le voir ci-dessus. Ils rejoignent largement les préoccupations et le combat du GBO/Cartel.Nous sommes tous débordés. Une étude européenne sur le burn-out révèle que 35 % des généralistes montraient des signes d'épuisement avant la crise covid, et plus de 40 % après la pandémie. La pression sur les généralistes est aggravée par la pénurie de soignants. Le GBO/Cartel se bat pour que les sous-quotas de généralistes soient respectés. Ce combat semble enfin aboutir, mais il faudra au moins dix ans pour combler le déficit actuel. Le GBO/Cartel a alerté depuis 2007 les autorités d'un risque de pénurie que d'autres se sont obstinés à nier. L'étude du KCE de 2008 (Médecine générale : comment promouvoir l'attraction et la rétention dans la profession?) a confirmé ces alertes. Le nombre d'abandons des généralistes risque encore d'augmenter. Plus grave encore est le risque de démission silencieuse avec un "désengagement" des prestataires vis-à-vis de leurs obligations envers la population. Les études montrent que les risques d'erreurs médicales s'accroissent avec la fatigue des médecins, toutes spécialités confondues. La responsabilité individuelle a été mise en avant, le médecin doit avoir l'étoffe d'un héros. Qu'en est-il de la responsabilité des pouvoirs publics ? La garde est essentiellement un service public assuré par la médecine générale. Il est essentiel que l'État honore ses partenaires.Si les services de gardes étaient organisés dans la bienveillance et une véritable concertation, on pourrait arriver à des solutions acceptables. Il est très différent d'organiser un service de garde dans une région rurale, semi-rurale ou en ville. Il est inacceptable que seuls des critères de rentabilité soient pris en considération, sans tenir compte des paramètres liés au contexte géographique des différents cercles. Il y avait deux organes de concertation : le conseil fédéral des cercles au SPF Santé publique et le groupe de travail " gardes " de l'Inami. Ils ont tous deux étés supprimés par la ministre de la Santé du gouvernement précédent, en partie à cause de la 6e réforme de l'État. La remise en place du groupe de travail " gardes " se heurte à la résistance de l'Inami, alors que c'est un instrument essentiel pour discuter sur le plan technique des réponses à apporter aux besoins spécifiques locaux sur tout le territoire belge.La motivation tient une place essentielle dans le bien-être d'une personne. Cela rentre dans le concept du Quintuple Aim et de la santé positive. Le sentiment d'être utile, lui, permet de passer outre les désagréments, inadéquations, pire... les drames. Un médecin ukrainien vient d'être honoré " MG 5 étoiles " à la WONCA-juin 2023 pour avoir ouvert un centre de médecine générale 24H/24, 7J/7, dans son village écrasé par la guerre. En d'autres termes, si les médecins ont le sentiment de faire un travail utile, ils parviendront à travailler dans un contexte défavorable. Mais ils demandent aux autorités soutien, respect et aide. Le risque de rupture de confiance est grand aujourd'hui. L'organisation doit être optimale, le soutien logistique doit être suffisant, les salaires se doivent d'être décents... Or, durant les gardes, les tarifs horaires feraient rire un plombier ou un électricien. Le GBO/Cartel s'attache à ce que l'humanisation des soins reste au coeur de la profession. Éviter de réveiller pour rien un médecin à deux heures du matin fait partie de la conservation du sens de notre profession.