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La médiation interculturelle en milieu hospitalier est de plus en plus au coeur de la réflexion médicale. " C'est un sujet brûlant d'actualité que l'on ne peut éluder lorsque l'on voit ce qu'il se passe notamment dans les services d'urgences aujourd'hui... cela ne fera qu'augmenter pour les futurs médecins. Pour rappel, on compte actuellement 90 médiateurs interculturels temps-plein en Belgique " note le député-chirurgien, MR, Jaques Brotchi, au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.Pour lui, le médiateur interculturel en milieu hospitalier est quelqu'un que l'on ne connaît pas toujours bien... mais qui est indispensable : " La pratique quotidienne des médecins est impactée notamment dans les services d'urgences par des questions d'ordre religieux. A titre d'exemple, il est impossible d'avoir à 'disposition' des femmes médecins dans ces services lorsque le mari d'une femme ne souhaite pas, pour un motif religieux, qu'un homme ausculte son épouse. " Le député MR se veut clair : " les médecins sont là pour sauver des vies et leur travail ne peut pas être perturbé ou entravé. Evidemment, on doit respecter les convictions de chacun mais avec des balises claires dans le cadre d'une bonne pratique médicale pour les médecins mais aussi pour les infirmières et les infirmiers. "Cette réflexion, selon Jacques Brotchi, doit se faire dès les premières années d'étude de médecine : " Il y a une vraie éducation médicale à faire. Concrètement, s'il n'y a pas d'urgence vitale pour le patient, on peut mieux tenir compte des convictions religieuses. Si le médecin se trouve devant une urgence vitale, c'est la santé du patient qui prime. Pour moi, il faut des cours spécifiques sur l'interculturalité dans les soins de santé et pas seulement des cours à l'intérieur du cours de déontologie. "De son côté, le ministre de l'enseignement supérieur, Jean-Claude Marcourt, PS, pense que l'intégration de cette question dans les études est suffisante actuellement : " Dans le cursus des études de médecine, cette réflexion est abordée à de nombreuses reprises dans les cours de déontologie ou de médecine générale, ainsi qu'au cours de séminaires consacrés à la communication patients/médecins ou de séminaires transversaux regroupant les étudiants de médecine, pharmacie, kiné, infirmiers et santé publique. Enfin, les futurs médecins y sont aussi confrontés lors des stages dont bon nombre se déroulent dans des hôpitaux ou auprès de maîtres de stage généralistes travaillant dans des quartiers multiculturels. "Enfin, le ministre ajoute que le bachelier en soins infirmiers ne comprend pas d'activité d'apprentissage consacrée uniquement à l'interculturalité. " Cette dimension est abordée de façon transversale tout au long du cursus, ainsi qu'au cours des stages pour permettre l'écoute et à la prise en charge des patients de toutes cultures. "