Nouvelle extension du musée Horta, la maison Hannon de Saint-Gilles donne à voir une oeuvre totale Art nouveau qui ne doit rien à son maître incontesté. Enfin, rien... L'inspiration de Jules Brunfaut se situe tout de même dans la veine des réalisations de Horta (sa maison personnelle, les hôtels Tassel et Wessinger), de Henry van de Velde et Octave van Rysselberghe (hôtel Otlet) et d'Emile Gallé découvert à l'Exposition universelle de Paris 1900 par le couple Hannon. Il faut dire que madame née Debard est de Nancy, autre vivier du style Nouille.

C'est d'ailleurs elle qui est plutôt à la manoeuvre, inspirée par la botanique et la littérature, monsieur se passionnant pour la photographie en tant qu'art, puisqu'il est l'un des fondateurs du mouvement pictorialiste dont émarge notamment Léonard Misonne. D'ailleurs, après avoir échappé à la destruction au début des années 70, le lieu accueillit en 1983 la galerie Contretype, organisatrice d'expositions photos jusqu'en 2014, ce qui fut en quelque sorte un bel hommage in situ à la passion du premier propriétaire. On peut d'ailleurs admirer dans l'une des premières pièces ses photographies, de très grande qualité, et d'inspiration symboliste.

Le symboliste exsude également dans la grande fresque, unique à Bruxelles en ce qui concerne l'art nouveau, par Paul Baudouin, élève de Puvis de Chavannes. Outre une rénovation méticuleuse (qui se poursuivra jusqu'en 2030, date symbole pour ce style architectural très belge), au dehors de cette magnifique demeure, aux allures de vaisseau, située à l'angle de deux rues, un bas-relief du sculpteur Victor Rousseau, allégorie du temps suspendu au coucher de soleil, " l'heure dorée ".

Est restituée, à l'intérieur cette fois, dans une muséographie qui respecte l'esthétique de l'époque, l'ambiance et le mobilier qui décorait la maison, notamment des vases de l'école de Nancy arborant fièrement la Croix de Lorraine passée à l'époque côté allemand (excepté Nancy ou se sont réfugiés les nantis).

Le rez-de-chaussée est dévolu à la reconstitution fidèle historique, basée sur un travail de recherches approfondi et méticuleux, de ce portrait de famille, réalisé en collaboration avec le Musée des Arts Décoratifs de Paris, le musée des Beaux-arts de Reims, le musée de l'école de Nancy et des collectionneurs privés.

Au premier, au bout de l'escalier tournant autour duquel s'enroule la fresque de Paul Baudouin, quatre pièce propose la première expo intitulée Art(s) nouveau(x) belge(s) qui durera jusqu'au milieu de l'an prochain et consacrée en collaboration avec le musée du design de Gand e des collections privées, des oeuvres, mobiliers, cadres, vases, de Serrurier-Bovy (dont un cadre entourant un dessin de son ami Rassinfosse), Paul Hankar trop tôt disparu en 1901, de van de Velde, qui connut sa période art nouveau avant de fonder le Bauhaus, des affiches de Gisbert Combaz ou des vases du Val Saint-Lambert dont le dessin fut imaginé par Léon Ledru, directeur artistique qui s'inspirait de ce même Van de Velde.

Outre deux autres expositions déjà prévues les années suivantes, l'une sur le symbolisme, l'autre sur les liens entre France et Belgique, la campagne de rénovation se poursuivra donc avec la restauration de la serre et du jardin, ce qui est bien le moins dans le cadre de cet Art nouveau qui se voulait... floral.

La maison Hannon, Art(s) nouveau (x) belge(s), jusqu'au 5 juin 2024, avenue de la Jonction 1 à 1060 Bruxelles.

Infos: http://maisonhannon.be/fr

Nouvelle extension du musée Horta, la maison Hannon de Saint-Gilles donne à voir une oeuvre totale Art nouveau qui ne doit rien à son maître incontesté. Enfin, rien... L'inspiration de Jules Brunfaut se situe tout de même dans la veine des réalisations de Horta (sa maison personnelle, les hôtels Tassel et Wessinger), de Henry van de Velde et Octave van Rysselberghe (hôtel Otlet) et d'Emile Gallé découvert à l'Exposition universelle de Paris 1900 par le couple Hannon. Il faut dire que madame née Debard est de Nancy, autre vivier du style Nouille.C'est d'ailleurs elle qui est plutôt à la manoeuvre, inspirée par la botanique et la littérature, monsieur se passionnant pour la photographie en tant qu'art, puisqu'il est l'un des fondateurs du mouvement pictorialiste dont émarge notamment Léonard Misonne. D'ailleurs, après avoir échappé à la destruction au début des années 70, le lieu accueillit en 1983 la galerie Contretype, organisatrice d'expositions photos jusqu'en 2014, ce qui fut en quelque sorte un bel hommage in situ à la passion du premier propriétaire. On peut d'ailleurs admirer dans l'une des premières pièces ses photographies, de très grande qualité, et d'inspiration symboliste. Le symboliste exsude également dans la grande fresque, unique à Bruxelles en ce qui concerne l'art nouveau, par Paul Baudouin, élève de Puvis de Chavannes. Outre une rénovation méticuleuse (qui se poursuivra jusqu'en 2030, date symbole pour ce style architectural très belge), au dehors de cette magnifique demeure, aux allures de vaisseau, située à l'angle de deux rues, un bas-relief du sculpteur Victor Rousseau, allégorie du temps suspendu au coucher de soleil, " l'heure dorée ". Est restituée, à l'intérieur cette fois, dans une muséographie qui respecte l'esthétique de l'époque, l'ambiance et le mobilier qui décorait la maison, notamment des vases de l'école de Nancy arborant fièrement la Croix de Lorraine passée à l'époque côté allemand (excepté Nancy ou se sont réfugiés les nantis).Le rez-de-chaussée est dévolu à la reconstitution fidèle historique, basée sur un travail de recherches approfondi et méticuleux, de ce portrait de famille, réalisé en collaboration avec le Musée des Arts Décoratifs de Paris, le musée des Beaux-arts de Reims, le musée de l'école de Nancy et des collectionneurs privés. Au premier, au bout de l'escalier tournant autour duquel s'enroule la fresque de Paul Baudouin, quatre pièce propose la première expo intitulée Art(s) nouveau(x) belge(s) qui durera jusqu'au milieu de l'an prochain et consacrée en collaboration avec le musée du design de Gand e des collections privées, des oeuvres, mobiliers, cadres, vases, de Serrurier-Bovy (dont un cadre entourant un dessin de son ami Rassinfosse), Paul Hankar trop tôt disparu en 1901, de van de Velde, qui connut sa période art nouveau avant de fonder le Bauhaus, des affiches de Gisbert Combaz ou des vases du Val Saint-Lambert dont le dessin fut imaginé par Léon Ledru, directeur artistique qui s'inspirait de ce même Van de Velde.Outre deux autres expositions déjà prévues les années suivantes, l'une sur le symbolisme, l'autre sur les liens entre France et Belgique, la campagne de rénovation se poursuivra donc avec la restauration de la serre et du jardin, ce qui est bien le moins dans le cadre de cet Art nouveau qui se voulait... floral.