La moyenne montagne surtout, bordée d'arbres de pins mais aussi de bouleaux, est la région la plus " fertile " à ce genre d'embrasement. Le massif des Bauges, dans la région Savoie Mont Blanc, par exemple, losange situé entre Annecy, Albertville, Aix-les-Bains et Chambéry, est le lieu idéal pour un séjour automnal.

Situé devant la table calcaire du mont Margériaz qui culmine à 1845 mètres, La Féclaz, paradis des skieurs de fond à 1300, compte notamment le panorama du mont Revard, haut lieu de la résistance et première station de ski créée en France à 1.500 mètres: il offre une vue spectaculaire à 360 degrés sur le lac du Bourget, Aix la thermale, Chambéry en bas d'une part, et, de l'autre, sur la chaîne du Mont Blanc qui lui conserve sa blancheur toute l'année durant. Le Belvédère de Chambotte en chemin vers Aix offre, lui, un panorama plus précis, mais tout aussi époustouflant sur le lac du Bourget, qui inspira Le Lac à Lamartine.

© @ Savoie Mont Blanc

Si le ski n'est pas de mise à cette époque de l'année, les distractions ne manquent pas dans le parc naturel régional des Bauges : en voici un aperçu.

Le VTT électrique dans le massif des Bauges permet d'appréhender une diversité impressionnante de paysages en famille pour des ballades commentées, passant par des zones boisées, la tourbière des Creusates aux allures de Fagnes, alpages et écroulement calcaire dont est fait le massif. Les randonnées sont légion, l'une des plus sympathiques et abordables à entreprendre en cette saison est celle de la croix du Nivolet (1.547m) qui, au départ du Sire (comptez deux heures en tout), autre point sur le lac du Bourget, permet depuis un autre panorama grandiose d'admirer les Alpes et l'ancienne capitale des Ducs de Savoie: Chambéry.

Sylvothérapie

Les forêts de ce massif karstique troué de grottes impressionnantes sont le lieu de " bains de forêt ", ou plutôt la pratique de la sylvothérapie qui prône le bien-être par la ballade au milieu et au contact des arbres, thérapie dispensée par un photographe, accompagnateur en montagne et naturopathe, Fabien Lamborot.

© @ Savoie Mont Blanc/Arnaud

L'un des plus beaux villages de ce parc régional, même s'ils le sont souvent, est sans doute La Compôte ,qui n'a pas de charmant que son nom. A l'approche de ce village situé à 700 mètres d'altitude, l'on remarque que les prés pentus sont piquetés de petites cabanes, semblables à de grandes cabines de plage non peintes perdues au milieu des prairies en pente: préservées et au nombre de 89, les " grangettes " en bois servaient autrefois au stockage du foin.

Autre atout du village compact et regroupé, ce qui est unique dans le massif, l'homogénéité de son bâti de bois, assemblage de petites fermes au balcon dont les montants gracieux ont la forme d'une clé de fa, les tavalans, balcon qui sert à La Compôte à stocker les fagots... et non les pommes.

Autre village d'exception, Chanaz situé un peu au-delà du lac du Bourget aux abords du canal du Rhône et non loin du fleuve lui-même ; village anciennement frontière entre la Savoie et la France, il a conservé nombre de belles maisons du 16e siècle, et une belle cohérence, ainsi qu'un antique moulin à aube où l'on fabrique encore aujourd'hui de l'huile de noix et noisette.

Ce joli village, un peu trop carte postale, s'enorgueillit du titre de "Petite Venise savoyarde". Première référence à un passé " trans-alpin ".

Bella cita

Un si joli village donne envie de belle ville, et n'en déplaise à la thermale et rivale Aix-les-Bains, Chambéry est sans doute la plus séduisante cité alpestre de France. Ancienne capitale du royaume de Savoie qui préféra déménager à Turin au 16e siècle, par peur d'une nouvelle occupation française après celle de François Ier, cette ville de plaine bâtie sur un marécage entre les rivières Albanne, Leysse et l'Hyères, a, au fil des époques et jusqu'à l'intégration de la partie française de ce royaume alpestre en remerciement à la France pour son aide dans le Risorgimento italien initié par le Roi de Piémont-Sardaigne, a en effet des allures et possède le charme des villes du nord de l'Italie.

© Savoie Mont Blanc

Comme sa jumelle et successeur Turin, elle possède ses hauts bâtiments à arcades accueillant boutiques et badauds, les couleurs sardes de ses grandes demeures aux allures transalpines aux entrées d'une prestance italienne imposante, évoque à la fois les Cinque Terre, la capitale du Piémont bien sûr, et par son jaune pâle... la couleur vaticane : normal, dans une cité symbole de la Contre-réforme qui compta jusqu'à la révolution nombre d'ordres religieux ; la cathédrale par sa forme trapue à l'extérieur évoque celle de Milan, alors que l'intérieur, élancé, de trois nefs et aussi d'un gothique tardif, est un chef-d'oeuvre baroque notamment dans l'utilisation du trompe-l'oeil, les deux styles s'enchevêtrant harmonieusement. Un trompe-l'oeil que Casimir Vicario a cultivé jusqu'au sublime dans la Sainte Chapelle du château, qui accueillit longtemps, et avant Turin, le Saint-Suaire...

Aux détours des traboules, ces allées couvertes qui permettaient aux souverains savoyards de circuler sans se mouiller par temps de pluie selon la légende, les cours intérieures et leurs galeries ouvertes évoquent la Renaissance italienne, les escaliers monumentaux (qui remplacèrent les colimaçons du Moyen-âge au 18e) des hôtels particuliers, l'entrée de palais romains ou napolitains.

La ville est ponctuée par quelques tours d'orgueil comme à San Geminiano, le théâtre Charles Dullin à tout du théâtre à... l'italienne. Jean-Jacques Rousseau qui vécut à Chambéry et aima y vivre devait sans doute en tant qu'austère calviniste de naissance apprécié cette ville que la contre-réforme et sa sororité avec Turin a dotée d'un charme et d'une pétulance aujourd'hui encore transalpine.

Face au château des Ducs, daté du 14e siècle et partiellement conservé, se dresse un imposant bâtiment de la fin du 18e , un hôtel particulier dit Montfalcon d'inspiration une fois encore Turinoise, puisque les frontons qui coiffent les grandes fenêtres sont alternativement de forme triangulaire ou en demi-lune. Sans nul doute, cette bella cita a des affinités électives... " trans-alpine "

Aix... fan de la royauté

Le côté nord-italien émerge encore chez la rivale des bords de massif de Bauges, Aix-les-Bains. La cité thermale porte le nom de riviera (terme au départ italien qui désigne une région côtière) et son bord de lac rappelle un peu la majesté de ceux du Nord de la péninsule. Outre les sports nautiques l'été, elle propose des promenades le long des rives aménagées et préservées du lac (" au fil de l'eau ") avec notamment ses roselières abritant diverses espèces d'oiseaux ou sur la côte sauvage pour une randonnée vers l'abbaye d'Hautecombe. Des croisières sur le lac permettent d' "arpenter " le plus grand lac naturel de France, long de 18 km sur trois de large, et de se mirer ses eaux émeraude, alimentées par trois rivières des bauges, la Leysse, le Sierroz et le Tillet.

© @Savoie Mont Blanc

De nombreux touristes italiens empruntent ses embarcations afin de visiter l'abbaye, dernière demeure de trente membres de la maison de Savoie qui avait notamment investi cette congrégation cistercienne il y a un millénaire. Repose notamment dans la chapelle des Princes, devenue nécropole, Marie-José de Belgique épouse d'Umberto II mort en 83 et décédée pour sa part en 2001. Racheté par Charles-Félix de Piémont-Sardaigne après la révolution, l'abbaye arbore désormais, à l'opposé du style sobre de l'ordre de saint Bernard, un style gothique troubadour fleuri et flamboyant, une véritable dentelle où stuc, pierre locale (la molasse) et marbre alternent dans les diverses chapelles latérales notamment qui accueillent les différents cénotaphes.

Plus vivant, les appartements des souverains lors de leurs séjours à l'abbaye (aujourd'hui encore la Communauté du Chemin Neuf l'a investi), se visite également hors-saison, et arbore également le style raffiné d'un palais... italien.

© @Savoie Mont Blanc

A partir de Chambéry et de la gare cette fois, l'on peut louer un vélo électrique (vélostation 15 euros la journée) et partir à la découverte des vignobles de Savoie, en passant par le petit lac Saint-André qui s'ouvre sur les vignes en surplomb et l'imposante du Mont Granier. Un massif calcaire à la forme carré qui, au treizième siècle, vit tout un pan de montagne s'écrouler emportant avec lui les villages à ses pieds, tuant au passage plus de mille personnes.

C'est sur cet éboulement qu'aujourd'hui des appellations ( en AOC et AOP) mythiques de la Savoie correspondant à des villages comme Abymes, Apremont ou Chignin prospèrent depuis.

Dans le premier d'entre eux, Julia et Arnaud Cochet exploitent une petite propriété sise dans une ancienne ferme bordée d'une maison praticienne située face aux bâtiments des métayers, l'ensemble faisant face à ce paysage de vignes et de coteaux alpestres dominé par l'ombre imposante et un brin menaçante, vu son passé, du fameux Granier. Cette troisième génération de viticulteurs indépendants, propose avec le Domaine des Granges Longes de 4Hectares 50, une production de blanc plus importante (70% en Savoie) dont le Maltaverne en jacquère agrume et la roussette de Savoie aux notes florales, le rouge de plus petite production (sur la région 20%, le reste se partageant entre rosé 6 et crémant 4. Un pinot 2020 somptueux à la note kirschée montre la belle évolution de cette confrérie - pardon fratrie - passionnée qui compte prochainement remettre au goût du jour des cépages savoyards anciens oubliés.

A l'instar de ces vins, les activités proposées en montagne, et notamment dans le massif des Bauges, ne cessent, l'automne venu, de se bonifier.

Nos bonnes adresses

- A La Féclaz, le Baille à Berre est certainement l'adresse la plus chaleureuse et sympathique, proposant avec une grande générosité et à un prix raisonnable des plats traditionnels montagnards de grande qualité.

- Le Château Brachet, un quatre étoile aux abords d'Aix, est une demeure historique réhabilitée par Jean-Michel Belin, Suisse tombé amoureux du lieu et de son passé, qui en a fait une perle sur 6 Ha proposant tennis, golf, padel, croquet, badminton, wellness, qui cultive sa propre vigne (la cuvée Léon, en l'honneur de Léon Brachet) et qui en a exhumé toute l'histoire. Visité par la reine victoria, cet ancien pavillon de chasse devenu la demeure du Dr Brachet, devenu syndic (maire en royaume savoyard) d'Aix au 19e. Y vécut également une aristocrate anglaise, parente de Virginia Woolf notamment, d'où cette royale visite de la souveraine anglaise venue prendre les eaux aixoises. D'autres célébrités, comme Coquelin, premier interprète de Cyrano, le général Bazaine ou la famille royale de Grèce ont arpenté cette demeure, à laquelle sou nouveau propriétaire a donné un charme de club anglais, y apportant toute la cosyness requise, une bibliothèque remarquable, un fumoir, des chambres thématiques, le tout égayé dans les couloirs de vitrines évoquant l'histoire du lieu et de ces gens célèbres ou moins qui y contribuèrent.

- Gîte Le Nordique près de La Féclaz chez Elaine et Hugo Loewert, un charmant couple d'Alsaciens installés depuis plus de dix ans. Lui est un fondu de ski de fond (La Féclaz en est le paradis) qui a raflé titres médailles au niveau régional, national et international, elle est infirmière de profession. Leur gîte est tout aussi charmant d'un confort moelleux et dispose de tout le confort moderne et le matériel indispensable dans cette région, dont l'appareil à raclette !

- Afin de découvrir la richesse fromagère du massif, une visite à la fromagerie du Val d'Aillon - fruitière coeur des Bauges à Aillon-le-Jeune, coopérative de producteur vieille de plus d'un siècle, s'impose : elle... propose le bleu local, le val bleu, le galopion, l'abondance du massif, la boudane (tome plus forte), la tome des Bauges et enfin le Margeriaz, version indigène du gruyère entre comté et beaufort. Un petit musée charmant, un peu désuet, mais didactique, tactile permet également via une galerie en surplomb de découvrir la fabrication en directe des différents fromages. Le lieu propose également un atelier de fabrication de tome et une visite de la ferme de la Correrie toute proche

Infos: www.savoie-mont-blanc.com/

La moyenne montagne surtout, bordée d'arbres de pins mais aussi de bouleaux, est la région la plus " fertile " à ce genre d'embrasement. Le massif des Bauges, dans la région Savoie Mont Blanc, par exemple, losange situé entre Annecy, Albertville, Aix-les-Bains et Chambéry, est le lieu idéal pour un séjour automnal.Situé devant la table calcaire du mont Margériaz qui culmine à 1845 mètres, La Féclaz, paradis des skieurs de fond à 1300, compte notamment le panorama du mont Revard, haut lieu de la résistance et première station de ski créée en France à 1.500 mètres: il offre une vue spectaculaire à 360 degrés sur le lac du Bourget, Aix la thermale, Chambéry en bas d'une part, et, de l'autre, sur la chaîne du Mont Blanc qui lui conserve sa blancheur toute l'année durant. Le Belvédère de Chambotte en chemin vers Aix offre, lui, un panorama plus précis, mais tout aussi époustouflant sur le lac du Bourget, qui inspira Le Lac à Lamartine. Si le ski n'est pas de mise à cette époque de l'année, les distractions ne manquent pas dans le parc naturel régional des Bauges : en voici un aperçu.Le VTT électrique dans le massif des Bauges permet d'appréhender une diversité impressionnante de paysages en famille pour des ballades commentées, passant par des zones boisées, la tourbière des Creusates aux allures de Fagnes, alpages et écroulement calcaire dont est fait le massif. Les randonnées sont légion, l'une des plus sympathiques et abordables à entreprendre en cette saison est celle de la croix du Nivolet (1.547m) qui, au départ du Sire (comptez deux heures en tout), autre point sur le lac du Bourget, permet depuis un autre panorama grandiose d'admirer les Alpes et l'ancienne capitale des Ducs de Savoie: Chambéry.Les forêts de ce massif karstique troué de grottes impressionnantes sont le lieu de " bains de forêt ", ou plutôt la pratique de la sylvothérapie qui prône le bien-être par la ballade au milieu et au contact des arbres, thérapie dispensée par un photographe, accompagnateur en montagne et naturopathe, Fabien Lamborot.L'un des plus beaux villages de ce parc régional, même s'ils le sont souvent, est sans doute La Compôte ,qui n'a pas de charmant que son nom. A l'approche de ce village situé à 700 mètres d'altitude, l'on remarque que les prés pentus sont piquetés de petites cabanes, semblables à de grandes cabines de plage non peintes perdues au milieu des prairies en pente: préservées et au nombre de 89, les " grangettes " en bois servaient autrefois au stockage du foin.Autre atout du village compact et regroupé, ce qui est unique dans le massif, l'homogénéité de son bâti de bois, assemblage de petites fermes au balcon dont les montants gracieux ont la forme d'une clé de fa, les tavalans, balcon qui sert à La Compôte à stocker les fagots... et non les pommes.Autre village d'exception, Chanaz situé un peu au-delà du lac du Bourget aux abords du canal du Rhône et non loin du fleuve lui-même ; village anciennement frontière entre la Savoie et la France, il a conservé nombre de belles maisons du 16e siècle, et une belle cohérence, ainsi qu'un antique moulin à aube où l'on fabrique encore aujourd'hui de l'huile de noix et noisette. Ce joli village, un peu trop carte postale, s'enorgueillit du titre de "Petite Venise savoyarde". Première référence à un passé " trans-alpin ". Un si joli village donne envie de belle ville, et n'en déplaise à la thermale et rivale Aix-les-Bains, Chambéry est sans doute la plus séduisante cité alpestre de France. Ancienne capitale du royaume de Savoie qui préféra déménager à Turin au 16e siècle, par peur d'une nouvelle occupation française après celle de François Ier, cette ville de plaine bâtie sur un marécage entre les rivières Albanne, Leysse et l'Hyères, a, au fil des époques et jusqu'à l'intégration de la partie française de ce royaume alpestre en remerciement à la France pour son aide dans le Risorgimento italien initié par le Roi de Piémont-Sardaigne, a en effet des allures et possède le charme des villes du nord de l'Italie. Comme sa jumelle et successeur Turin, elle possède ses hauts bâtiments à arcades accueillant boutiques et badauds, les couleurs sardes de ses grandes demeures aux allures transalpines aux entrées d'une prestance italienne imposante, évoque à la fois les Cinque Terre, la capitale du Piémont bien sûr, et par son jaune pâle... la couleur vaticane : normal, dans une cité symbole de la Contre-réforme qui compta jusqu'à la révolution nombre d'ordres religieux ; la cathédrale par sa forme trapue à l'extérieur évoque celle de Milan, alors que l'intérieur, élancé, de trois nefs et aussi d'un gothique tardif, est un chef-d'oeuvre baroque notamment dans l'utilisation du trompe-l'oeil, les deux styles s'enchevêtrant harmonieusement. Un trompe-l'oeil que Casimir Vicario a cultivé jusqu'au sublime dans la Sainte Chapelle du château, qui accueillit longtemps, et avant Turin, le Saint-Suaire... Aux détours des traboules, ces allées couvertes qui permettaient aux souverains savoyards de circuler sans se mouiller par temps de pluie selon la légende, les cours intérieures et leurs galeries ouvertes évoquent la Renaissance italienne, les escaliers monumentaux (qui remplacèrent les colimaçons du Moyen-âge au 18e) des hôtels particuliers, l'entrée de palais romains ou napolitains. La ville est ponctuée par quelques tours d'orgueil comme à San Geminiano, le théâtre Charles Dullin à tout du théâtre à... l'italienne. Jean-Jacques Rousseau qui vécut à Chambéry et aima y vivre devait sans doute en tant qu'austère calviniste de naissance apprécié cette ville que la contre-réforme et sa sororité avec Turin a dotée d'un charme et d'une pétulance aujourd'hui encore transalpine. Face au château des Ducs, daté du 14e siècle et partiellement conservé, se dresse un imposant bâtiment de la fin du 18e , un hôtel particulier dit Montfalcon d'inspiration une fois encore Turinoise, puisque les frontons qui coiffent les grandes fenêtres sont alternativement de forme triangulaire ou en demi-lune. Sans nul doute, cette bella cita a des affinités électives... " trans-alpine "Le côté nord-italien émerge encore chez la rivale des bords de massif de Bauges, Aix-les-Bains. La cité thermale porte le nom de riviera (terme au départ italien qui désigne une région côtière) et son bord de lac rappelle un peu la majesté de ceux du Nord de la péninsule. Outre les sports nautiques l'été, elle propose des promenades le long des rives aménagées et préservées du lac (" au fil de l'eau ") avec notamment ses roselières abritant diverses espèces d'oiseaux ou sur la côte sauvage pour une randonnée vers l'abbaye d'Hautecombe. Des croisières sur le lac permettent d' "arpenter " le plus grand lac naturel de France, long de 18 km sur trois de large, et de se mirer ses eaux émeraude, alimentées par trois rivières des bauges, la Leysse, le Sierroz et le Tillet. De nombreux touristes italiens empruntent ses embarcations afin de visiter l'abbaye, dernière demeure de trente membres de la maison de Savoie qui avait notamment investi cette congrégation cistercienne il y a un millénaire. Repose notamment dans la chapelle des Princes, devenue nécropole, Marie-José de Belgique épouse d'Umberto II mort en 83 et décédée pour sa part en 2001. Racheté par Charles-Félix de Piémont-Sardaigne après la révolution, l'abbaye arbore désormais, à l'opposé du style sobre de l'ordre de saint Bernard, un style gothique troubadour fleuri et flamboyant, une véritable dentelle où stuc, pierre locale (la molasse) et marbre alternent dans les diverses chapelles latérales notamment qui accueillent les différents cénotaphes. Plus vivant, les appartements des souverains lors de leurs séjours à l'abbaye (aujourd'hui encore la Communauté du Chemin Neuf l'a investi), se visite également hors-saison, et arbore également le style raffiné d'un palais... italien. A partir de Chambéry et de la gare cette fois, l'on peut louer un vélo électrique (vélostation 15 euros la journée) et partir à la découverte des vignobles de Savoie, en passant par le petit lac Saint-André qui s'ouvre sur les vignes en surplomb et l'imposante du Mont Granier. Un massif calcaire à la forme carré qui, au treizième siècle, vit tout un pan de montagne s'écrouler emportant avec lui les villages à ses pieds, tuant au passage plus de mille personnes. C'est sur cet éboulement qu'aujourd'hui des appellations ( en AOC et AOP) mythiques de la Savoie correspondant à des villages comme Abymes, Apremont ou Chignin prospèrent depuis. Dans le premier d'entre eux, Julia et Arnaud Cochet exploitent une petite propriété sise dans une ancienne ferme bordée d'une maison praticienne située face aux bâtiments des métayers, l'ensemble faisant face à ce paysage de vignes et de coteaux alpestres dominé par l'ombre imposante et un brin menaçante, vu son passé, du fameux Granier. Cette troisième génération de viticulteurs indépendants, propose avec le Domaine des Granges Longes de 4Hectares 50, une production de blanc plus importante (70% en Savoie) dont le Maltaverne en jacquère agrume et la roussette de Savoie aux notes florales, le rouge de plus petite production (sur la région 20%, le reste se partageant entre rosé 6 et crémant 4. Un pinot 2020 somptueux à la note kirschée montre la belle évolution de cette confrérie - pardon fratrie - passionnée qui compte prochainement remettre au goût du jour des cépages savoyards anciens oubliés. A l'instar de ces vins, les activités proposées en montagne, et notamment dans le massif des Bauges, ne cessent, l'automne venu, de se bonifier.