Grâce à l'expédition antarctique d'Adrien de Gerlache à la fin du 19e siècle, la découverte du continent de glace par notre compatriote a permis à la Belgique d'y disposer une base depuis la fin des années cinquante. Depuis lors, 35 missions ont été menées au Pôle Sud, un lieu hélas privilégié pour constater les changements climatiques en cours, puisqu'il a parmi les premiers à en subir les conséquences et à en être touché : il pleut par exemple de plus en plus en antarctique, or le duvet des manchots n'est pas conçu pour la pluie.

Ces missions permettent également de mieux comprendre la naissance de notre Terre, et de découvrir une biodiversité notamment sous-marine encore largement inconnue.

Et même s'il est situé à 15.666 km du Pôle Sud, le musée parvient dans cette expo à nous plonger de façon immersive dans l'univers polaire. Plonger est le mot puisque la cabine des plongeurs de la base française Dumont d'Urville est reconstituée, et cette activité, récemment développée grâce aux nouvelles techniques a un matériel dernier cri qui donne lieu à des images absolument somptueuses de la faune et de la flore sous-marine.

Très didactique et sans trop de longs textes, l'expo se veut à la portée de tous et sur de grands panneaux, souvent blancs bien sûr, qui révèlent notamment que le manchot passe d'un rythme cardiaque de 200 ans sur la banquise à cinq en plongée. À l'aide de bornes, elle explique comment le courant circumpolaire constitue une barrière naturelle, permettant le développement en son sein de plus de 9.000 espèces endémiques : un courant mis en danger tous les cinq ans par le phénomène d'El Niño.

Les images et films splendides de manchots et de phoques en plongée, de banquises vues depuis les profondeurs font place à celles de la flore sous marine, il y en a une même par deux degrés dans l'eau, de prise de vue d'une qualité exceptionnelle d'invertébrés dans l'eau (ils sont plus de 8.000 espèces).

Le tout est balisé d'informations, comme celle selon laquelle si les espèces de poissons sont peu nombreuses, elles comptent de nombreux individus dont certains sont équipés de protéine antigel, tandis que d'autres respirent par la peau.

Le roi de ces images également terrestres, parfois proposées dans une projection en 360 degrés, reste le manchot... royal justement : le seul animal parmi les espèces non totalement aquatiques, à mettre bas durant l'hiver austral. Les autres, les oiseaux comme la pétrel des neiges le font durant l'été et dans les rochers de l'archipel, ou sur la banquise dans le cas des phoques.

Une banquise qui, il ne faut pas l'oublier, malgré les photographies et séquences merveilleuses de Luc Jacquet (auteur de La marche de l'Empereur) n'a pas connu l'homme avant les années 50, et ne fait que se réduire : 85 jours de banquise en moins dorénavant, pour 87 % des glaciers en recul.

La situation est donc critique : raison de plus comme le fait cette exposition, grand public et didactique, d'en conscientiser les jeunes générations...

Antarctica, jusqu'au 30 août 2020 au Musée des Sciences naturelles, rue Vautier 29 à 1000 Bruxelles. Renseignements : 02 627 42 11 www.naturalsciences.be info@sciencesnaturelles.be

Ouvert du mardi au vendredi de 9H 30 à 17H en période scolaire, du vendredi au dimanche de 10 à 18H le week-end et les semaines de congé scolaire.

Grâce à l'expédition antarctique d'Adrien de Gerlache à la fin du 19e siècle, la découverte du continent de glace par notre compatriote a permis à la Belgique d'y disposer une base depuis la fin des années cinquante. Depuis lors, 35 missions ont été menées au Pôle Sud, un lieu hélas privilégié pour constater les changements climatiques en cours, puisqu'il a parmi les premiers à en subir les conséquences et à en être touché : il pleut par exemple de plus en plus en antarctique, or le duvet des manchots n'est pas conçu pour la pluie.Ces missions permettent également de mieux comprendre la naissance de notre Terre, et de découvrir une biodiversité notamment sous-marine encore largement inconnue.Et même s'il est situé à 15.666 km du Pôle Sud, le musée parvient dans cette expo à nous plonger de façon immersive dans l'univers polaire. Plonger est le mot puisque la cabine des plongeurs de la base française Dumont d'Urville est reconstituée, et cette activité, récemment développée grâce aux nouvelles techniques a un matériel dernier cri qui donne lieu à des images absolument somptueuses de la faune et de la flore sous-marine.Très didactique et sans trop de longs textes, l'expo se veut à la portée de tous et sur de grands panneaux, souvent blancs bien sûr, qui révèlent notamment que le manchot passe d'un rythme cardiaque de 200 ans sur la banquise à cinq en plongée. À l'aide de bornes, elle explique comment le courant circumpolaire constitue une barrière naturelle, permettant le développement en son sein de plus de 9.000 espèces endémiques : un courant mis en danger tous les cinq ans par le phénomène d'El Niño.Les images et films splendides de manchots et de phoques en plongée, de banquises vues depuis les profondeurs font place à celles de la flore sous marine, il y en a une même par deux degrés dans l'eau, de prise de vue d'une qualité exceptionnelle d'invertébrés dans l'eau (ils sont plus de 8.000 espèces).Le tout est balisé d'informations, comme celle selon laquelle si les espèces de poissons sont peu nombreuses, elles comptent de nombreux individus dont certains sont équipés de protéine antigel, tandis que d'autres respirent par la peau.Le roi de ces images également terrestres, parfois proposées dans une projection en 360 degrés, reste le manchot... royal justement : le seul animal parmi les espèces non totalement aquatiques, à mettre bas durant l'hiver austral. Les autres, les oiseaux comme la pétrel des neiges le font durant l'été et dans les rochers de l'archipel, ou sur la banquise dans le cas des phoques.Une banquise qui, il ne faut pas l'oublier, malgré les photographies et séquences merveilleuses de Luc Jacquet (auteur de La marche de l'Empereur) n'a pas connu l'homme avant les années 50, et ne fait que se réduire : 85 jours de banquise en moins dorénavant, pour 87 % des glaciers en recul.La situation est donc critique : raison de plus comme le fait cette exposition, grand public et didactique, d'en conscientiser les jeunes générations...