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"N ous savons depuis un certain temps que l'activité physique et la qualité de l'alimentation sont de très bons prédicteurs du poids et de l'IMC", explique le Pr Lauren Covington, qui a dirigé l'étude. " Notre étude met aussi en évidence le fait que le sommeil peut jouer un rôle plus important que ce que l'on imagine." Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont utilisé les données d'un essai de prévention de l'obésité pour les mères et leurs enfants vivant à Baltimore. Toutes les familles étaient éligibles à un programme spécial de nutrition supplémentaire et 70% d'entre elles vivaient au niveau du seuil de pauvreté ou en dessous. Dans le cadre de l'essai, 207 jeunes enfants (âge moyen = 20,2 mois) ont été évalués à trois moments sur douze mois. Ils ont porté un accéléromètre qui a mesuré jusqu'à une semaine à la fois leur sommeil et leur activité physique à chacun de ces moments. Les mères de famille, de leur côté, ont tenu un journal alimentaire dont les données ont été comparées à l'indice de saine alimentation, une mesure de la qualité de l'alimentation basées sur les recommandations des Dietary Guidelines for Americans. Les chercheurs voulaient examiner la relation entre la pauvreté et l'IMC, en cherchant spécifiquement si la constance du moment où les tout-petits se couchent, leur niveau d'activité physique et la qualité de leur régime alimentaire peuvent expliquer l'association. Ils ont utilisé les normes de l'OMS pour calculer les scores z de l'IMC pour l'âge à partir du poids/taille des tout-petits, et évalué le ratio de pauvreté à partir du revenu déclaré par les parents et de la taille de la famille. Les résultats montrent que les bambins issus des ménages les plus pauvres ont des heures de sommeil plus irrégulières et les tout-petits dont les heures d'apparition du sommeil sont plus inconstantes ont des percentiles d'IMC plus élevés à tous les moments, même en tenant compte de l'activité physique et de la qualité de l'alimentation. Des horaires de sommeil irréguliers pourraient donc contribuer à expliquer l'association entre la pauvreté et l'IMC. Les auteurs plaident pour l'élaboration de stratégies qui aideraient les familles à faibles revenus à établir et maintenir un horaire de sommeil constant pour les tout-petits de manière à prévenir l'obésité et réduire les disparités. Annals of Behavioral Medicine, 16 novembre 2020, doi: org/10.1093/abm/kaaa100