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Le thème général de l'ERS 2019 était la prévention ce qui explique sans doute le nombre important de communications consacrées à la pollution environnementale et à ses conséquences sur la santé pulmonaire aux différents âges de la vie, période intra-utérine comprise.Dans ce cadre, nous avons sélectionné une analyse portant sur le bénéfice à attendre d'une diminution de moitié du tabagisme actif. Cette analyse a été faite à partir des données de l'étude Tromsø dans lesquelles a été recherché l'impact d'une diminution du tabagisme (auto-déclaration) sur les résultats spirométriques et à partir de là sur la prévalence de la BPCO modérée à sévère.Les données recueillies ont été utilisées sur les périodes 2001-2002, 2007-2008 et 2015-2016 et sur la durée totale envisagée (2001-2016) une diminution de 50% de la prévalence du tabagisme actif a été enregistrée laquelle est passée pour toutes les classes d'âge confondues (40 à 84 ans) de 27,3% à 13,5%. Dans le même intervalle de temps, les investigateurs (HJ Melbye & A Langhammer. Changes in smoking and lung function between 2001 and 2016. The Tromsø Study.PA4423 e-Poster) ont constaté au cours des trois périodes concernées, une augmentation du VEMS moyen (respectivement 89,8 ; 95,5 et 97,2%, valeurs prédites) et de la CVF moyenne (respectivement 96,2 ; 100,2 et 101,7, valeurs prédites).Ils rapportent que la prévalence des VEMS se situant en dessous de la limite inférieure de la normale a diminué d'environ 40% chez les hommes (13,8% - 8,3%) et de près des 2/3 chez les femmes (17,8% 6,6%).La prévalence des rapports de Tiffeneau (VEMS/CVF) inférieurs à la normale (< 0,70) n'a pas diminué, ce qui est probablement du à l'amélioration concomitante de la CVF.A noter cependant que la prévalence de la concomitance d'un rapport de Tiffeneau et d'un VEMS inférieurs à la normale est passée de 5,5 à 3,4% chez les femmes (p < 0,001) et de 5,2 à 4,6% chez les hommes (p = 0,01), ce qui témoigne donc d'une réduction modeste mais bien réelle du degré d'obstruction bronchique.Parallèlement à l'amélioration des paramètres spirométriques les investigateurs rapportent une amélioration de la saturation pulsée en oxygène (oxymétrie de pouls) attestée par une diminution significative du pourcentage de sujets ayant une SpO2 <95%, 7,5% - 2,5% chez les femmes et 8,3% - 4,5% chez les hommes.