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La dilatation de la racine de l'aorte peut être due à un anévrisme, avec ou sans dissection. Un anévrisme de l'aorte thoracique survient généralement suite à de l'hypertension. Plus rarement, on l'observe chez des patients atteints du syndrome de Marfan (voir encadré). En cas de fuite importante au niveau de la valve aortique, environ 50% du volume pompé vers l'aorte pendant la systole retourne vers le ventricule gauche pendant la diastole. Il en résulte une forte augmentation des pressions intracardiaques. Si la fuite s'installe de manière aiguë, le patient développera très rapidement une insuffisance cardiaque. Si la fuite se développe progressivement, le coeur a l'occasion de s'adapter. Dans une première phase, il se dilate principalement, mais reste suffisamment puissant pour générer un débit suffisant. Cliniquement, la régurgitation de la valve aortique se manifeste par une pression diastolique basse, souvent inférieure à 70 mm Hg, tandis que la pression systolique est normale ou légèrement élevée. À l'auscultation, on entend un souffle diastolique de tonalité aiguë. En cas de régurgitation modérée de la valve aortique, il est parfois difficile à entendre. Le reflux du sang vers le coeur entraîne une augmentation des pressions non seulement dans le ventricule gauche et l'oreillette gauche, mais aussi dans la circulation pulmonaire, ce qui explique pourquoi le patient développe un essoufflement à l'effort. Parallèlement, la réduction de la capacité d'effort - ainsi que les symptômes de fatigue du patient - peuvent s'expliquer par la diminution de la quantité de sang entrant dans la circulation sanguine, ce qui entraîne une diminution de la perfusion des organes périphériques. Cependant, comme le coeur peut s'adapter suffisamment, on constate que les patients souffrant de régurgitation de la valve aortique restent longtemps asymptomatiques. L'échocardiographie constitue la pierre angulaire du diagnostic. Le doppler couleur permet de visualiser le reflux et d'estimer la gravité de la régurgitation. En cas de régurgitation de la valve aortique, il est important de maintenir un bon contrôle de la pression artérielle, parce que des pressions systémiques élevées augmentent la fuite diastolique, ce qui entraîne une augmentation supplémentaire de la pression dans le ventricule gauche, avec un impact négatif sur le pronostic. Une intervention sur la valve est envisagée si le patient présente des symptômes, principalement un essoufflement. Une autre raison peut être que le coeur se dilate trop ou que la fonction cardiaque décline trop fortement, avec en corollaire un risque de décompensation cardiaque. L'intervention consiste en une réparation ou un remplacement de la valve (par une valve biologique ou mécanique) par voie chirurgicale. La pose percutanée n'est pas recommandée car l'ensemble stent + valve peut moins bien se fixer dans une racine aortique dilatée sans calcification de la valve.