Certains hôpitaux préparent, avec les moyens du bord, la résistance. À coup de changement d'ampoules, de chauffage, de plan mobilité, ils tentent de réduire la facture énergétique qui a été lourde en 2022. Mais ces actes, exemplatifs, sont des coups d'épée dans l'eau tant la tâche est lourde. "Les changements qui ont lieu actuellement dans le système de santé belge ne suffisent pas", explique David Hercot, médecin généraliste de formation, spécialiste en santé publique et conseiller politique de santé au sein du cabinet d'Alain Maron, ministre bruxellois de la Santé. "Ce que les hôpitaux mettent en place va permettre de réduire un petit peu la dépendance énergétique, d'améliorer la soutenabilité et la durabilité. Mais cela ne remet pas en cause les fondamentaux: le besoin d'énergie pour faire fonctionner notre système de santé reste équivalent, voire en croissance."

Quatre déterminants

L'expert en santé publique, rompu à l'exercice de l'analyse depuis de nombreuses années, estime que la résilience de notre système de santé ne peut être améliorée que si elle est pensée en amont. "Il faut avoir une réflexion systémique sur ce que l'on veut privilégier, ce que l'on veut maintenir. Il faut réfléchir à organiser le système de santé dans son ensemble et pas hôpital par hôpital pour qu'il soit plus durable, mais aussi plus résilient."

Pour ce faire, il faut des garanties de financement, d'approvisionnement, de formation et de savoirs. Malheureusement, à l'heure actuelle, nous avons des lacunes dans ces quatre déterminants.

"Le système de santé est sous-financé par un État lui-même extrêmement endetté qui peine à renouveler ses sources de financement. L'approvisionnement est compliqué, faute à un marché que nous avons autorisé à s'auto-organiser. Résultat: nous dépendons de l'Asie pour des produits essentiels. Nous l'avons constaté avec les masques pendant la pandémie et nous le constatons encore aujourd'hui avec la pénurie de médicaments, notamment le paracétamol qui n'est fabriqué que dans trois usines dans le monde. Tout cela fragilise notre système de santé."

Concernant la formation et les savoirs, David Hercot souligne la pénurie que la pandémie a tristement mise en valeur et les savoirs de plus en plus spécialisés, et donc de moins en moins agiles face aux changements. "Si demain, nous devons réorienter certaines priorités car nous avons moins de ressources, moins de moyens, il faudra repenser la manière dont nous formons le personnel de santé."

Pour améliorer la résilience de notre système de soins, il faut améliorer ces déterminants, analyser les risques et tenter de les réduire. "Nous nous dirigeons vers un monde en contraction énergétique, en contraction de matières premières disponibles. Il faut se demander quelles sont nos priorités, quelles sont les interventions essentielles et comment garantir des ressources suffisantes et stables pour parvenir à réaliser ces actions essentielles."

Les hôpitaux sont-ils démunis? Lire l'interview du Dr David Hercot

Certains hôpitaux préparent, avec les moyens du bord, la résistance. À coup de changement d'ampoules, de chauffage, de plan mobilité, ils tentent de réduire la facture énergétique qui a été lourde en 2022. Mais ces actes, exemplatifs, sont des coups d'épée dans l'eau tant la tâche est lourde. "Les changements qui ont lieu actuellement dans le système de santé belge ne suffisent pas", explique David Hercot, médecin généraliste de formation, spécialiste en santé publique et conseiller politique de santé au sein du cabinet d'Alain Maron, ministre bruxellois de la Santé. "Ce que les hôpitaux mettent en place va permettre de réduire un petit peu la dépendance énergétique, d'améliorer la soutenabilité et la durabilité. Mais cela ne remet pas en cause les fondamentaux: le besoin d'énergie pour faire fonctionner notre système de santé reste équivalent, voire en croissance."L'expert en santé publique, rompu à l'exercice de l'analyse depuis de nombreuses années, estime que la résilience de notre système de santé ne peut être améliorée que si elle est pensée en amont. "Il faut avoir une réflexion systémique sur ce que l'on veut privilégier, ce que l'on veut maintenir. Il faut réfléchir à organiser le système de santé dans son ensemble et pas hôpital par hôpital pour qu'il soit plus durable, mais aussi plus résilient."Pour ce faire, il faut des garanties de financement, d'approvisionnement, de formation et de savoirs. Malheureusement, à l'heure actuelle, nous avons des lacunes dans ces quatre déterminants. "Le système de santé est sous-financé par un État lui-même extrêmement endetté qui peine à renouveler ses sources de financement. L'approvisionnement est compliqué, faute à un marché que nous avons autorisé à s'auto-organiser. Résultat: nous dépendons de l'Asie pour des produits essentiels. Nous l'avons constaté avec les masques pendant la pandémie et nous le constatons encore aujourd'hui avec la pénurie de médicaments, notamment le paracétamol qui n'est fabriqué que dans trois usines dans le monde. Tout cela fragilise notre système de santé."Concernant la formation et les savoirs, David Hercot souligne la pénurie que la pandémie a tristement mise en valeur et les savoirs de plus en plus spécialisés, et donc de moins en moins agiles face aux changements. "Si demain, nous devons réorienter certaines priorités car nous avons moins de ressources, moins de moyens, il faudra repenser la manière dont nous formons le personnel de santé."Pour améliorer la résilience de notre système de soins, il faut améliorer ces déterminants, analyser les risques et tenter de les réduire. "Nous nous dirigeons vers un monde en contraction énergétique, en contraction de matières premières disponibles. Il faut se demander quelles sont nos priorités, quelles sont les interventions essentielles et comment garantir des ressources suffisantes et stables pour parvenir à réaliser ces actions essentielles."