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Belfius Strategic Research a analysé les chiffres de 2022 de 86 hôpitaux généraux et a également réalisé une première estimation des chiffres semestriels jusqu'en juin 2023 inclus, après avoir effectué une enquête à laquelle trois quarts des hôpitaux ont participé. Résultat: tant la Flandre, la Wallonie que Bruxelles en prennent un coup. Il ne faut pas chercher la raison très loin. Malgré la forte hausse du chiffre d'affaires global du secteur, à savoir 6,6%, les coûts ont augmenté encore plus, soit 8%. Ce sont surtout l'indexation salariale et la hausse des prix de l'énergie qui pèsent lourd. Une légère amélioration est attendue en 2023 car un certain nombre de financements sont indexés avec un décalage. Cependant, selon les premières estimations de Belfius, le résultat restera négatif en 2023. "Ce qui est assez inquiétant, c'est l'évolution des fonds propres et du cash-flow disponible dans le secteur hospitalier", relèvent les analystes. "Tous deux se contractent en 2022, ce qui met à mal la solvabilité du secteur et, dès lors, les possibilités de maintenir les investissements nécessaires."Outre les difficultés financières, deux tendances se confirment. D'abord, l'évolution vers l'hospitalisation de jour se poursuit clairement en 2022 et 2023. Deux tiers des hospitalisations se font aujourd'hui en hôpital de jour. Ensuite, la politique RH demeure un défi de taille dans les hôpitaux. En dépit de toutes les mesures des pouvoirs publics visant à augmenter les recrutements et à améliorer l'attractivité des métiers de la santé grâce à une meilleure rémunération, les hôpitaux restent confrontés à un manque de personnel. L'absentéisme ne cesse de s'aggraver, avec plus de 11,4% d'absences pour cause de maladie en 2022. Quoique la situation se soit légèrement améliorée par rapport à 2021, les postes vacants sont encore difficiles à pourvoir.