Pour gérer l'Ignorance Based Medecine, le confinement

Le professeur Rodenstein et beaucoup d'autres avec lui se sont demandé pourquoi le gouvernement avait créé une panique qui va nous coûter cher. Jadis, la réaction classique en l'absence de moyens médicaux à opposer à la contagion était de confiner les personnes atteintes ou présentant les symptômes dans des endroits isolés : léproserie, pesthuizen, sanatoria. Le reste de la société continuait ses activités, la guerre et les processions. A l'ère de l'Etat providence, le risque est devenu insupportable s'il n'est pas assuré. L'Etat est mis en demeure d'éviter le risque en appliquant le principe de précaution. Celui-ci se traduit en mesures de barrage qui doivent cependant, et c'est le défi, rester proportionnées à la menace (1). L'acceptation sociale de ces mesures est liée à la confiance des citoyens dans l'autorité politique. En situation aussi incertaine, le Pouvoir se dédouane en s'appuyant sur l'autorité scientifique d'experts. Leurs assertions se retournent cependant contre le pouvoir si elles induisent hésitations et contradictions (...).

Résultat : La Belgique se classe avec une grande avance comme le champion mondial des dommages médicaux causés par le virus ; alors qu'on vilipende Trump pour sa mauvaise gestion de la crise sanitaire avec 5,2 décès par 10 000 habitants, nos gouvernants et nos experts se pavanent avec presque le double de décès, 8,7. Et ils pourront bientôt se targuer lors de l'évaluation finale des conséquences du confinement d'un maximum de dégâts collatéraux.

La comparaison du bilan des mesures prises dans les divers États ne semble pas indiquer au 20 août 2020 leur corrélation directe avec un confinement, son degré de sévérité ou son inexistence (2) (...).

Rationnement des soins et hécatombe en MR

Les experts comme les hommes politiques connaissaient certainement les dégâts que le confinement strict allait entraîner. Le contrôle de l'épidémie devait générer une catastrophe économique et financière. Il devait s'accompagner de l'endettement, du chômage, et de la perte de pouvoir d'achat avec explosion de la pauvreté et la disparition des petits indépendants. Les effets psychologiques devaient suivre. L'inquiétude, l'insécurité, la violence et l'hostilité ont été exacerbées dans une société centrée sur les droits de l'individu par une propagande culpabilisante. Chacun y était présenté comme un danger pour la vie de son voisin. Animés par une incitation au civisme rappelant les invitations à dénoncer d'il y a 70 ans, des gens se transformaient en gendarmes aboyant sur celui qui ne portait pas son masque ou appelant un hélicoptère de la gendarmerie pour verbaliser une réunion de famille dans un jardin voisin.

Cette approche suicidaire pour la société était- elle nécessaire au moins pour la survie de plus d'individus ? Le bilan ne semble pas aller dans ce sens puisque notre pays a le privilège d'avoir enregistré le plus de victimes, et de loin, le double de la France, pire encore par rapport aux Pays Bas ou à l'Autriche.

La politique choisie visait à empêcher la saturation des services de santé, et, particulièrement les hôpitaux, afin de garantir leur accès aux malades du Covid. Cette mesure aurait été une précaution répondant à l'exigence de proportionnalité si les hôpitaux avaient risqué d'être débordés. Ce ne fut jamais le cas. Le gouvernement se préparait à fermer 9.000 lits, soi-disant excédentaires à l'estime du centre d'expertise KCE et, donc par définition, disponibles au-delà des besoins normaux des patients. Les services de réanimation n'ont jamais été remplis à plus de la moitié. Cependant, les interventions et examens techniques ont dû être déprogrammés et les lits vidés de leurs patients ordinaires. Les consultations ont été supprimées. La Belgique est le seul pays, à ma connaissance, où on a interdit sous peine de sanctions aux médecins de soigner les autres pathologies que la Covid (...). Les patients qui ont postposé examens et traitements risquent de le payer. C'est un inventaire encore à faire puisque les experts se gardent de présenter le nombre de décès mensuels non covid qui normalement tourne autour de 9 à 11.000 par mois.

Ces mesures catastrophiques dans le futur n'ont même pas enrayé la vague de décès Covid. L'expérience des MR et MRS devra être examinée à la loupe, en tenant compte d'ailleurs que la situation aurait été pire si les médecins coordinateurs et traitants ainsi que le personnel n'avaient pas limité les dégâts comme ils pouvaient (3) (...)

Suspension du droit aux soins

Il faut le rappeler, le rationnement décidé par le gouvernement a été très profitable pour l'Inami, avec par exemple une diminution de 57 % des coûts médicaux pendant le mois d'avril, proportionnelle à l'augmentation des décès, mais a été catastrophique pour la médecine et les patients. On n'a pas compris l'absence d'actions des syndicats médicaux et surtout du principal d'entre eux implanté dans les hôpitaux, l'Absym : cet arrêt des soins considérés comme non essentiels violait pourtant un droit reconnu aux citoyens par la Constitution mais aussi par les Droits de l'homme qui s'imposent à la Loi, en l'espèce le droit aux soins. La continuité des soins en est l'application. Et les médecins se voulaient les protecteurs des patients (...).

Le gouvernement a atteint son objectif : Par la peur, faire partager la responsabilité des dégâts collatéraux par la population. Il l'a même amenée à demander le prolongement des mesures et l'aggravation des contraintes et sanctions, encourageant une avalanche de règlements tatillons pondus par une Bureaucratie ivre de ce nouveau pouvoir incontesté (...).

1. D. Bourg, Les conditions d'emploi du principe de précaution in La documentation française n° 941, octobre 2007

2. Par exemple, par million d'habitants au 24 aout : Belgique 873, RU : 624, USA : 529, France : 454, Suède 543, Pays Bas : 357, Autriche : 374 (Wikipedia, Pandemie de Covid 19, Bilan 2O. 8)

3. Michel Meganck, Il ne fallait pourtant pas être extra-lucide, Medi-sphère 7 mai 2020

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Le professeur Rodenstein et beaucoup d'autres avec lui se sont demandé pourquoi le gouvernement avait créé une panique qui va nous coûter cher. Jadis, la réaction classique en l'absence de moyens médicaux à opposer à la contagion était de confiner les personnes atteintes ou présentant les symptômes dans des endroits isolés : léproserie, pesthuizen, sanatoria. Le reste de la société continuait ses activités, la guerre et les processions. A l'ère de l'Etat providence, le risque est devenu insupportable s'il n'est pas assuré. L'Etat est mis en demeure d'éviter le risque en appliquant le principe de précaution. Celui-ci se traduit en mesures de barrage qui doivent cependant, et c'est le défi, rester proportionnées à la menace (1). L'acceptation sociale de ces mesures est liée à la confiance des citoyens dans l'autorité politique. En situation aussi incertaine, le Pouvoir se dédouane en s'appuyant sur l'autorité scientifique d'experts. Leurs assertions se retournent cependant contre le pouvoir si elles induisent hésitations et contradictions (...). Résultat : La Belgique se classe avec une grande avance comme le champion mondial des dommages médicaux causés par le virus ; alors qu'on vilipende Trump pour sa mauvaise gestion de la crise sanitaire avec 5,2 décès par 10 000 habitants, nos gouvernants et nos experts se pavanent avec presque le double de décès, 8,7. Et ils pourront bientôt se targuer lors de l'évaluation finale des conséquences du confinement d'un maximum de dégâts collatéraux. La comparaison du bilan des mesures prises dans les divers États ne semble pas indiquer au 20 août 2020 leur corrélation directe avec un confinement, son degré de sévérité ou son inexistence (2) (...). Les experts comme les hommes politiques connaissaient certainement les dégâts que le confinement strict allait entraîner. Le contrôle de l'épidémie devait générer une catastrophe économique et financière. Il devait s'accompagner de l'endettement, du chômage, et de la perte de pouvoir d'achat avec explosion de la pauvreté et la disparition des petits indépendants. Les effets psychologiques devaient suivre. L'inquiétude, l'insécurité, la violence et l'hostilité ont été exacerbées dans une société centrée sur les droits de l'individu par une propagande culpabilisante. Chacun y était présenté comme un danger pour la vie de son voisin. Animés par une incitation au civisme rappelant les invitations à dénoncer d'il y a 70 ans, des gens se transformaient en gendarmes aboyant sur celui qui ne portait pas son masque ou appelant un hélicoptère de la gendarmerie pour verbaliser une réunion de famille dans un jardin voisin. Cette approche suicidaire pour la société était- elle nécessaire au moins pour la survie de plus d'individus ? Le bilan ne semble pas aller dans ce sens puisque notre pays a le privilège d'avoir enregistré le plus de victimes, et de loin, le double de la France, pire encore par rapport aux Pays Bas ou à l'Autriche. La politique choisie visait à empêcher la saturation des services de santé, et, particulièrement les hôpitaux, afin de garantir leur accès aux malades du Covid. Cette mesure aurait été une précaution répondant à l'exigence de proportionnalité si les hôpitaux avaient risqué d'être débordés. Ce ne fut jamais le cas. Le gouvernement se préparait à fermer 9.000 lits, soi-disant excédentaires à l'estime du centre d'expertise KCE et, donc par définition, disponibles au-delà des besoins normaux des patients. Les services de réanimation n'ont jamais été remplis à plus de la moitié. Cependant, les interventions et examens techniques ont dû être déprogrammés et les lits vidés de leurs patients ordinaires. Les consultations ont été supprimées. La Belgique est le seul pays, à ma connaissance, où on a interdit sous peine de sanctions aux médecins de soigner les autres pathologies que la Covid (...). Les patients qui ont postposé examens et traitements risquent de le payer. C'est un inventaire encore à faire puisque les experts se gardent de présenter le nombre de décès mensuels non covid qui normalement tourne autour de 9 à 11.000 par mois. Ces mesures catastrophiques dans le futur n'ont même pas enrayé la vague de décès Covid. L'expérience des MR et MRS devra être examinée à la loupe, en tenant compte d'ailleurs que la situation aurait été pire si les médecins coordinateurs et traitants ainsi que le personnel n'avaient pas limité les dégâts comme ils pouvaient (3) (...) Il faut le rappeler, le rationnement décidé par le gouvernement a été très profitable pour l'Inami, avec par exemple une diminution de 57 % des coûts médicaux pendant le mois d'avril, proportionnelle à l'augmentation des décès, mais a été catastrophique pour la médecine et les patients. On n'a pas compris l'absence d'actions des syndicats médicaux et surtout du principal d'entre eux implanté dans les hôpitaux, l'Absym : cet arrêt des soins considérés comme non essentiels violait pourtant un droit reconnu aux citoyens par la Constitution mais aussi par les Droits de l'homme qui s'imposent à la Loi, en l'espèce le droit aux soins. La continuité des soins en est l'application. Et les médecins se voulaient les protecteurs des patients (...). Le gouvernement a atteint son objectif : Par la peur, faire partager la responsabilité des dégâts collatéraux par la population. Il l'a même amenée à demander le prolongement des mesures et l'aggravation des contraintes et sanctions, encourageant une avalanche de règlements tatillons pondus par une Bureaucratie ivre de ce nouveau pouvoir incontesté (...).