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Le président du Groupement belge des spécialistes (GBS), le Dr Jean-Luc Demeere, constate que selon un rapport récent du Comité Hospital & Transport Surge Capacity (HTSC), il faudra plusieurs mois (huit mois ou plus) pour résorber le retard de soins essentiels et plusieurs années pour le retard de soins non essentiels. "Les médecins spécialistes intra-ou extrahospitaliers, comme les médecins généralistes et autres soignants sont au contact direct avec des patients infectés par le Covid-19, qu'ils soient symptomatiques ou asymptomatiques, vaccinés ou non-vaccinés. Il serait donc regrettable que les soins aux patients, intra et extrahospitaliers soient freinés par des infections Covid-19 chez les médecins et soignants. Dans un souci de santé publique, nous vous demandons d'élargir l'offre d'une troisième dose aux médecins spécialistes, médecins généralistes et autres soignants, qu'ils travaillent à hôpital ou en dehors des institutions hospitalières", argumente l'anesthésiste .À la Chambre, la députée cdH Catherine Fonck a interpellé le ministre de la Santé: "Permettrez-vous d'administrer au personnel soignant une troisième dose du vaccin contre le Covid-19? En effet, l'efficacité vaccinale baisse à partir du sixième mois. Une dose de rappel permet de relever l'efficacité vaccinale et de réduire la contagiosité. Il est indispensable de protéger le personnel soignant, les patients vulnérables et la santé de tous. Il y a quelques jours, un médecin généraliste de Lembeek, doublement vacciné et contaminé après avoir réanimé un patient souffrant du Covid-19, est décédé. Allez-vous autoriser une troisième dose de vaccin pour les soignants?" Et la néphrologue de souligner qu' "avec une dose de rappel, le risque de contamination est onze fois inférieur (dix-neuf fois pour les formes graves). En outre, nous disposons d'un stock de six millions de doses, ce qui nous permettra d'avancer rapidement."Frank Vandenbroucke a répondu jeudi aux députées Fonck et Depoorter qu'il attend un avis au Conseil Supérieur de la Santé sur toutes les étapes suivantes concernant les doses de rappel, en particulier pour le personnel soignant et les patients chroniques. "Je ne peux être affirmatif avant de l'avoir reçu et j'espère donc qu'il ne tardera pas." Le CMG, qui a discuté de ce sujet mardi, estime pour sa part qu'on manque de données scientifiques et de recul pour décider d'administrer une troisième dose à tous les soignants. "Ce n'est pas recommandé actuellement dans la littérature pour les personnes immunocompétentes et pour toute une catégorie professionnelle. Par contre, nous savons que l'immunité procurée par la vaccination diminue après six mois. Se pose dès lors la question de la protection du soignant qui est en contact avec des patients positifs au Covid. Nous ne réclamons pas la 3e dose de vaccin pour tous les soignants et médecins comme le GBS, mais nous considérons que tous les professionnels de soins qui veulent bénéficier d'une troisième dose doivent pouvoir en avoir une", commente Christophe Barbut, président du CMG.