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Le Dr Stijn Indeherberge (généraliste et médecin sportif à Genk, cabinet Heideveld) a accepté de parcourir les résultats de notre enquête et de les commenter. L'intéressé le confirme : la peur du Covid-19 a frappé ses patients au cours de la première vague. Le témoignage du Dr Indeherberge est d'autant plus intéressant que sa patientèle est composée à 80% de (jeunes) sportifs et de sportifs de haut niveau1, et à 20% de personnes lambda de première ligne. On aurait pu s'attendre à ce que ces 80% de consultations liées à la médecine sportive révéleraient une relative sérénité chez les patients. Il n'en est rien : " les sportifs se sont montrés extrêmement angoissés et posaient beaucoup de questions ", explique-t-il. " Ai-je le droit de participer aux entraînements ? Quelles mesures dois-je prendre en dehors du sport pour ne pas tomber malade ? Tous étaient paniqués à l'idée de voir leur carrière s'écrouler. Surtout parce que la presse parlait d'atteintes aux poumons sur le long terme. Dans ce petit groupe, j'ai donc reçu d'innombrables coups de téléphone et de demandes de consultation en ligne. Il s'agissait moins d'une peur de l'hospitalisation ou de la mort, comme chez les autres patients, mais leurs inquiétudes étaient bien réelles. " Comme bon nombre de prestataires de soins, le Dr Indeherberge a lui aussi craint d'infecter ses proches. " Bien sûr, c'était une vraie tension pour moi aussi. Dans mon cabinet, un de mes collègues était entièrement accaparé par son boulot de MCC dans l'une des plus grandes maisons de retraite du Limbourg. Une autre a été écartée suite à sa grossesse et notre quatrième médecin vient de terminer ses études. J'ai donc vu beaucoup de patients. Toutefois, j'étais surtout anxieux à l'idée de contaminer ma femme, mes enfants et mes parents. Je craignais aussi pour mes patients, surtout parce que j'allais dans la maison de retraite pour faire passer des tests PCR. J'avais surtout peur d'infecter ces personnes âgées, plus que pour moi-même. C'est humain non, de se sentir plus responsable pour les autres que pour soi-même ? "