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"L a loi du 28 février 2022 qui autorise les pharmaciens à prescrire et à administrer le vaccin corona viole, entre autres, l'article 23 de la Constitution qui garantit à chacun le droit à la protection de la santé. Ce droit peut être compromis si la vaccination est effectuée par un prestataire de soins, en l'occurrence ici le pharmacien, qui n'est pas qualifié pour détecter les problèmes médicaux consécutifs à la vaccination parce qu'il n'a pas bénéficié de la formation requise. La vaccination est un acte médical pour lequel seuls les médecins et les infirmiers sont suffisamment formés", justifie l'Association belge des syndicats médicaux. L'Absym met également en avant le manque de préparation des pharmaciens pour faire face aux éventuels effets secondaires et le risque de mise en péril du secret médical: "Le droit fondamental au droit à la protection de la santé est également compromis si la vaccination est effectuée par un prestataire de soins de santé qui ne dispose pas de l'infrastructure nécessaire pour faire face aux effets secondaires ou aux complications immédiatement après la vaccination." Le secret médical n'est pas non plus garanti en officine. Autre gêne: le fait que le pharmacien peut prescrire le vaccin et l'administrer: "Le pharmacien devient "auto-prescripteur" qui a un intérêt financier à prescrire un produit. Le conflit d'intérêts potentiel que cela crée est difficilement conciliable avec l'article 23 de la Constitution."Enfin, la loi viole-t-elle l'article 10 de la Constitution qui stipule que tous les Belges sont égaux devant la loi? Telle est la dernière question que pose l'Absym à la Cour constitutionnelle. "Le GBO/Cartel soutient qu'en cas de besoin urgent lors d'une crise on doit pouvoir faire appel à d'autres professionnels du soin pour pouvoir vacciner moyennant formation adéquate", précise le directeur du GBO, Jean-Noël Godin. "Mais il doit alors s'agir d'une loi qui ne peut être activée qu'en cas d'urgence sanitaire. Or cette urgence n'est plus présente pour le moment." C'est pourquoi le GBO/Cartel "demande de d'abord utiliser les structures existantes (centres de vaccination et cabinets de médecine générale) qui ont prouvé leur efficacité, plutôt que de mettre en place cette nouvelle possibilité qui sèmera la confusion chez les citoyens et compliquera la campagne de vaccination de rappel! En même temps, le GBO/Cartel souhaite continuer à développer la collaboration entre les métiers de la 1ère ligne de soins de santé en entamant un large débat sur une juste répartition des tâches entre les différents prestataires, afin que chacun puisse exprimer au mieux ses compétences essentielles dans l'intérêt des soins aux patients. Plutôt que de renforcer la coopération entre ces différentes professions des soins de santé, cette loi alimente les réflexes corporatistes, ce qui est regrettable." Parallèlement, le GBO/Cartel "craint aussi que cette loi constitue une première étape pour inciter le ministre actuel ou ses successeurs, à autoriser ensuite la vaccination par les pharmaciens contre d'autres pathologies. C'est alors toute la définition des compétences médicales qui s'en trouverait bouleversée." Plutôt que de réglementer certains actes ou certaines pratiques par voie d'autorité, le GBO/Cartel "demande au ministre de d'abord entamer un débat sur une plus juste répartition des tâches entre les différents prestataires. Elle est là l'urgence."