La politique sanitaire de la Belgique face à la plus grande pandémie depuis 1918, telle que décrite par les représentants des médecins devant la Commission spéciale Covid-19 de la Chambre est à la fois kafkaïenne et orwellienne.
Dans Le Procès ou La Métamorphose, Franz Kafka met son héros principal en butte à une situation ubuesque à laquelle il ne comprend rien. L'angoisse dans le chef du lecteur croît à mesure que la situation s'aggrave: il n'y aura pas de happy end. D'où l'adjectif "kafkaïen" qui s'est imposé dans le langage courant. Dans les dystopies d'Orwell, les héros sont des pions soumis au bon vouloir de régimes totalitaires et perdus dans les méandres d'administrations opaques. Les dissidents finissent dans un trou de mémoire...
Dans les deux cas, la logique a disparu.
Toutes proportions gardées, c'est un peu ce monde-là que les médecins ont décrit, répondant vendredi dernier à une série de questions sur la pandémie posées par les parlementaires.
Flou intégral, manque d'anticipation, sous-estimation du danger, mise en place d'une structure de combat trop complexe avec une multitude de groupes de travail, fédéralisme mal pensé, trop d'échelons décisionnels (Aviq, Inami, Santé publique, Sciensano, RMG et autre RAG, provinces, etc.), manque criant d'information, dilution des responsabilités, retards à l'allumage, pas de communication aux médecins et à la population, changements décisionnels incessants...
En dépit de la bonne volonté évidente d'acteurs individuels, il faut sans doute voir dans cette désorganisation, la raison des très mauvaises performances de la Belgique face à la pandémie Covid-19. Notre pays a longtemps été n°1 mondial en morts par habitant, loin devant les États-Unis, et 4e en surmortalité, l'argument de "comptages trop généreux" ne tenant pas vraiment la route.
L'absence d'un gouvernement de plein exercice en pleine guerre sanitaire pendant des centaines de jours fait également de la Belgique une triste exception dans le monde développé.
Le plus navrant est la persévérance dans l'erreur puisque, malgré un ministre de choc, la Belgique fait figure de parent pauvre dans la logistique vaccinale.
Dans Le Procès ou La Métamorphose, Franz Kafka met son héros principal en butte à une situation ubuesque à laquelle il ne comprend rien. L'angoisse dans le chef du lecteur croît à mesure que la situation s'aggrave: il n'y aura pas de happy end. D'où l'adjectif "kafkaïen" qui s'est imposé dans le langage courant. Dans les dystopies d'Orwell, les héros sont des pions soumis au bon vouloir de régimes totalitaires et perdus dans les méandres d'administrations opaques. Les dissidents finissent dans un trou de mémoire... Dans les deux cas, la logique a disparu. Toutes proportions gardées, c'est un peu ce monde-là que les médecins ont décrit, répondant vendredi dernier à une série de questions sur la pandémie posées par les parlementaires. Flou intégral, manque d'anticipation, sous-estimation du danger, mise en place d'une structure de combat trop complexe avec une multitude de groupes de travail, fédéralisme mal pensé, trop d'échelons décisionnels (Aviq, Inami, Santé publique, Sciensano, RMG et autre RAG, provinces, etc.), manque criant d'information, dilution des responsabilités, retards à l'allumage, pas de communication aux médecins et à la population, changements décisionnels incessants... En dépit de la bonne volonté évidente d'acteurs individuels, il faut sans doute voir dans cette désorganisation, la raison des très mauvaises performances de la Belgique face à la pandémie Covid-19. Notre pays a longtemps été n°1 mondial en morts par habitant, loin devant les États-Unis, et 4e en surmortalité, l'argument de "comptages trop généreux" ne tenant pas vraiment la route. L'absence d'un gouvernement de plein exercice en pleine guerre sanitaire pendant des centaines de jours fait également de la Belgique une triste exception dans le monde développé. Le plus navrant est la persévérance dans l'erreur puisque, malgré un ministre de choc, la Belgique fait figure de parent pauvre dans la logistique vaccinale.