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Finalement, après avoir envisagé différentes alliances, le Centre de santé des Fagnes (CSF) a décidé de s'unir avec l'ISPPC dans un réseau hospitalier 100% public. Ces deux institutions ont en commun d'être " publiques " mais n'ont pas du tout la même taille, par exemple, le CSF réalise 6.500 admissions par an et le CHU de Charleroi 45.000, le premier hôpital compte 80 médecins et 550 travailleurs et le deuxième 600 médecins et 4.000 travailleurs." En première intention, sur base des relations historiques entretenues avec l'ISPPC et de la logique des territoires et des déplacements de notre population, le conseil d'administration du CSF envisageait naturellement d'intégrer le réseau carolo que l'on imaginait alors, constitué avec l'ISPPC, le GHDC et la Clinique Notre-Dame de Gosselies ", rappelle Willy Decuir, président du CA de l'hôpital. " Par la suite, l'absence d'un projet médical préalable à la constitution du réseau, a remis en question cette option et nous avons alors planché sur un rapprochement avec le groupe Jolimont qui nous proposait une fusion avec l'hôpital de Lobbes avant intégration dans leur groupe. C'est finalement le 18 novembre 2019 que l'ISPPC est revenu vers nous avec un projet de constitution d'un réseau public constitué des hôpitaux du CHU de Charleroi et du CSF. "Le président du CSF souligne que le choix ne fut pas facile. Après, " d'âpres discussions " le CA du CSF a décidé le 19 décembre 2019 de retenir la proposition de l'ISPPC (par sept voix pour Charleroi et quatre pour Jolimont).Plusieurs éléments ont emporté le vote des sept administrateurs. " Le réseau proposé par l'ISPPC est 100% public et nous avons considéré le statut public plus intéressant, tant pour le personnel que pour la garantie de soins de qualité pour tous. La gouvernance paritaire proposée par l'ISPPC est nettement plus favorable et présente des garanties quand il s'agira par exemple de finaliser le projet médical commun ou de prendre toute décision impactant notre structure. De plus, notre intercommunale conserve son indépendance et son numéro d'agrément. Les logiques de territoire et de déplacements de la population qui font que les habitants de notre région (particulièrement ceux de Couvin et Viroinval) vont plus naturellement vers Charleroi que vers La Louvière. La construction d'un nouvel hôpital (envisagée par le groupe Jolimont) nous aurait éloignés des hôpitaux de Fourmies et de Wignehies, avec lesquels nous sommes occupés à élaborer un projet transfrontalier. Accessoirement, les transports urgents effectués par le service 112 (cardio, AVC, polytraumatismes) ne conduisent pas les patients de la région vers Lobbes ou Jolimont mais bien vers Charleroi. "Le CSF compte sur son nouveau partenaire pour continuer à remplir ses missions de base, voire étoffer certains services. " Au-delà, il est évident que l'ISPPC en tant qu'hôpital universitaire dispose de technologies pointues et propose des pôles d'excellence dans les secteurs de la médecine hypers-pécialisée tels que AVC nécessitant un centre S2, le polytrauma, la neurochirurgie, l'hémato-oncologie ou encore la chirurgie cardio-pulmonaire. Dans ces disciplines, nous devrons mettre en place progressivement des trajets de soins sur lesquels pourront s'appuyer nos médecins et qui seront tout profit pour nos patients. "Du côté de l'ISPPC, Daniel Vanderlick, explique que l'appellation " Humani " reflète les valeurs de cet accord : un partenariat 100% public et équitable en terme de gouvernance pour consolider et élargir l'offre de soins aux patients. " Bref, maintenir l'humain au coeur des préoccupations dans ce secteur de la santé sans cesse en évolution. " Pour le président de l'ISPPC - intercommunale qui regroupe le CHU de Charleroi et un secteur non-hospitalier - la collaboration " qui se consolide avec le Centre de Santé des Fagnes découle de la pure logique en termes de trajet de soins, avec la E420 qui relie Charleroi à la Botte du Hainaut, mais aussi à la France avec qui des collaborations existent déjà. "Rappelons que le CSF, qui est proche de la frontière française, a également noué des liens étroits avec l'Hôpital de Fourmies, la Polyclinique de la Thiérache à Wignehies et l'Hôpital d'Hirson. " L'hinterland de ces institutions hospitalières présentant les mêmes caractéristiques que les nôtres, la volonté des partenaires est d'aboutir à un projet médical structuré en commun, visant à améliorer l'offre de soins tant quantitativement que qualitativement ", précise Willy Decuir.Le nouveau réseau, qui s'étend de Pont-à-Celles à Couvin en passant par Charleroi et Philippeville, devrait attirer 495.586 habitants. Ceux-ci sont évidemment encore libres de se faire soigner où ils veulent, par exemple, dans le Réseau hospitalier namurois voisin ou le futur réseau Groupe Jolimont-CHU Tivoli.