"Nous ne reculerons devant rien pour sauver des vies", prévenait Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, s'adressant au Parlement européen le 26 mars 2020, au début de la crise. Une crise qui constitue le plus grand défi auquel l'Union européenne (UE) ait été confrontée depuis la Seconde guerre mondiale.

C'est dans cet esprit que, le 27 mai dernier, la Commission européenne présentait sa proposition de grand plan de relance. À la clef, un budget de 1,85 billion d'euros sera déployé entre 2021 et 2027. " Le plan de relance transforme l'immense défi auquel nous sommes confrontés en une opportunité, non seulement en soutenant la reprise, mais aussi en investissant dans notre avenir : le pacte vert pour l'Europe et la numérisation stimuleront l'emploi et la croissance, la résilience de nos sociétés et la santé de notre environnement ", déclare Ursula von der Leyen. " C'est l'heure de l'Europe. Notre volonté d'agir doit être à la hauteur des défis auxquels nous sommes tous confrontés. Grâce à Next Generation EU , nous apportons une réponse ambitieuse. "

Ce Next Generation EU est l'instrument de relance de l'UE, doté de 750 milliards d'euros, dont 5,5 milliards d'euros pour la Belgique. Très complexe et très complet, il repose sur trois piliers : soutenir les États-membres en matière d'investissements et de réformes, relancer l'économie de l'Union et tirer les enseignements de la crise. C'est à l'ombre de ce troisième pilier que l'on retrouve le programme " l'UE pour la santé " (UE4Health), doté d'un budget de 9,4 milliards d'euros. 94,4 milliards d'euros seront également débloqués en faveur d'Horizon Europe, afin de financer des activités de recherche essentielles dans les domaines de la santé, de la résilience et des transitions écologique et numérique.

EU4Health

La Commission européenne a entendu les (nombreuses) critiques à l'encontre du rôle de l'UE dans la crise. " La pandémie de Covid-19 a montré la nécessité de renforcer considérablement la préparation et la capacité de l'UE à répondre efficacement aux principales menaces sanitaires transfrontalières ", reconnaît la Commission. " Elle a notamment démontré que l'UE a besoin de plus de coordination entre les États membres, de plus de capacité au niveau de l'UE pour se préparer et combattre les crises sanitaires ; et davantage d'investissements dans les systèmes de santé pour être prêts à relever les défis de demain. "

Pour répondre à ce défi, la Commission européenne mise sur le plan EU4Health. Ses 9,4 milliards d'euros représentent un investissement 23 fois plus élevé que les 413 millions prévus précédemment pour le volet santé. Mais également sept fois inférieur à ce que préconise la même Commission qui a évalué les besoins actuels des systèmes de santé dans l'UE à 70 milliards d'euros.

" Le plan de relance et le budget révisé de l'UE pour les sept prochaines années présentent une stratégie pour faire face à la situation actuelle et aux défis de demain ", résume Stella Kyriakides, commissaire à la Santé . " Dans ce cadre, le nouveau programme EU4Health constitue un véritable changement de paradigme dans la manière dont l'UE traite des sujets liés à la santé. Il montre clairement que la santé des citoyens constitue plus que jamais l'une de nos priorités. "

Plus concrètement, le plan permettra d'investir dans la constitution de réserves de fournitures médicales en cas de crise ; de créer une réserve de personnel de santé et d'experts pouvant être mobilisés pour prévenir ou répondre aux crises sanitaires dans toute l'UE ; de former le professionnel de la santé au déploiement dans toute l'UE ; d'intensifier la surveillance des menaces pour la santé, et d'améliorer la résilience des systèmes de santé pour garantir de meilleurs résultats sanitaires pour tous.

On notera par exemple que la Commission propose de renforcer le rôle de l'Agence européenne des médicaments en ce qui concerne le suivi de la production et de la fourniture de médicaments essentiels dans l'Union afin d'éviter les pénuries. Elle suggère également de consolider le rôle du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) en matière de coordination de la surveillance et des capacités de préparation et de réaction en temps de crise.

À noter que ce plan à l'horizon 2021-2027 ne se concentre pas que sur les crises sanitaires. EU4Health abordera d'autres défis importants à long terme pour les systèmes de santé, en particulier les inégalités en santé, la santé numérique, la santé environnementale et le fardeau des maladies non transmissibles. Un programme ambitieux donc.

Un accord n'est pas encore trouvé

Toutes ces bonnes intentions de la Commission européenne ne sont pour l'heure qu'hypothétiques. Il faudra parvenir à un accord politique rapide sur l'instrument Next Generation EU et le budget global de l'UE pour 2021-2027 au niveau du Conseil européen d'ici à juillet pour donner une nouvelle dynamique à la relance et doter l'UE d'un outil puissant pour remettre l'économie sur pied et se racheter une conduite.

Le pari n'est pas gagné d'avance, la faute aux quatre " pays frugaux " (ou radins, c'est selon), surnommés de la sorte depuis le refus du plan de relance franco-allemand de 500 milliards d'euros datant de la mi-mai. Pays-Bas, Autriche, Danemark et Suède (10% de la population totale de l'UE) seront effectivement difficiles à convaincre.

La position wallonne

Comment la Wallonie compte s'intégrer dans la dynamique ? Comment compte-t-elle bénéficier de ce plan mis sur la table ? Bref, que défendra la Wallonie dans le débat immanquable interne à la Belgique d'abord et à l'échelle européenne sur le renforcement des compétences sanitaires européennes ? Ce sont les questions posées en séance plénière du Parlement wallon à Christie Morreale, ministre régionale de la Santé.

" Je vais commencer par de l'optimisme en disant qu'Ursurla von der Leyen souhaite faire avancer les choses au niveau de la communauté européenne et des États membres. Je me réjouis que l'on essaye de trouver des solutions pour agir, parce qu'à chaque fois qu'il y aura des projets sur la table pour améliorer l'état de santé des Européens et des Européennes, pour avoir un accès à la santé plus fort, accessible à tous et coordonné, je serai soutenante ", répond dans un premier temps l'intéressée.

Mais la ministre n'a pas oublié les couacs qui ont rythmé les commandes de matériels sanitaires à travers toute l'UE. " Je sais que lors de la crise H1N1, l'Europe a traversé les mêmes travers, et ce sont des travers que l'on regrette. Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais il y a eu des moments très peu glorieux où les États-membres ont bloqué du matériel sanitaire qui devait arriver dans nos institutions, et cela a compliqué les choses de manière très importante. Derrière, il y avait évidemment la sécurité d'un certain nombre de soignants et de malades. Ces périodes ont été des périodes de crise intenses qui ont été résolues en partie avec des rencontres entre ministres de la Santé au niveau fédéral et au niveau des pays membres. "

Au sein de la Conférence interministérielle Santé, un groupe de travail international devait se pencher sur le sujet et une réaction était attendue pour le 8 juin. " Des messages de prévention peuvent-ils être envoyés sur l'ensemble de l'Europe ? Peut-on travailler sur une application commune ? Je pense que cela aurait tout son sens ", conclut la ministre régionale. " L'acheminement de matériel et sur les stocks stratégiques et tout ce qui concerne le volet de transformation numérique de nos systèmes de santé sont autant de points qui feront l'objet d'une attention au niveau de notre Région. "

"Nous ne reculerons devant rien pour sauver des vies", prévenait Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, s'adressant au Parlement européen le 26 mars 2020, au début de la crise. Une crise qui constitue le plus grand défi auquel l'Union européenne (UE) ait été confrontée depuis la Seconde guerre mondiale. C'est dans cet esprit que, le 27 mai dernier, la Commission européenne présentait sa proposition de grand plan de relance. À la clef, un budget de 1,85 billion d'euros sera déployé entre 2021 et 2027. " Le plan de relance transforme l'immense défi auquel nous sommes confrontés en une opportunité, non seulement en soutenant la reprise, mais aussi en investissant dans notre avenir : le pacte vert pour l'Europe et la numérisation stimuleront l'emploi et la croissance, la résilience de nos sociétés et la santé de notre environnement ", déclare Ursula von der Leyen. " C'est l'heure de l'Europe. Notre volonté d'agir doit être à la hauteur des défis auxquels nous sommes tous confrontés. Grâce à Next Generation EU , nous apportons une réponse ambitieuse. "Ce Next Generation EU est l'instrument de relance de l'UE, doté de 750 milliards d'euros, dont 5,5 milliards d'euros pour la Belgique. Très complexe et très complet, il repose sur trois piliers : soutenir les États-membres en matière d'investissements et de réformes, relancer l'économie de l'Union et tirer les enseignements de la crise. C'est à l'ombre de ce troisième pilier que l'on retrouve le programme " l'UE pour la santé " (UE4Health), doté d'un budget de 9,4 milliards d'euros. 94,4 milliards d'euros seront également débloqués en faveur d'Horizon Europe, afin de financer des activités de recherche essentielles dans les domaines de la santé, de la résilience et des transitions écologique et numérique. La Commission européenne a entendu les (nombreuses) critiques à l'encontre du rôle de l'UE dans la crise. " La pandémie de Covid-19 a montré la nécessité de renforcer considérablement la préparation et la capacité de l'UE à répondre efficacement aux principales menaces sanitaires transfrontalières ", reconnaît la Commission. " Elle a notamment démontré que l'UE a besoin de plus de coordination entre les États membres, de plus de capacité au niveau de l'UE pour se préparer et combattre les crises sanitaires ; et davantage d'investissements dans les systèmes de santé pour être prêts à relever les défis de demain. "Pour répondre à ce défi, la Commission européenne mise sur le plan EU4Health. Ses 9,4 milliards d'euros représentent un investissement 23 fois plus élevé que les 413 millions prévus précédemment pour le volet santé. Mais également sept fois inférieur à ce que préconise la même Commission qui a évalué les besoins actuels des systèmes de santé dans l'UE à 70 milliards d'euros. " Le plan de relance et le budget révisé de l'UE pour les sept prochaines années présentent une stratégie pour faire face à la situation actuelle et aux défis de demain ", résume Stella Kyriakides, commissaire à la Santé . " Dans ce cadre, le nouveau programme EU4Health constitue un véritable changement de paradigme dans la manière dont l'UE traite des sujets liés à la santé. Il montre clairement que la santé des citoyens constitue plus que jamais l'une de nos priorités. "Plus concrètement, le plan permettra d'investir dans la constitution de réserves de fournitures médicales en cas de crise ; de créer une réserve de personnel de santé et d'experts pouvant être mobilisés pour prévenir ou répondre aux crises sanitaires dans toute l'UE ; de former le professionnel de la santé au déploiement dans toute l'UE ; d'intensifier la surveillance des menaces pour la santé, et d'améliorer la résilience des systèmes de santé pour garantir de meilleurs résultats sanitaires pour tous. On notera par exemple que la Commission propose de renforcer le rôle de l'Agence européenne des médicaments en ce qui concerne le suivi de la production et de la fourniture de médicaments essentiels dans l'Union afin d'éviter les pénuries. Elle suggère également de consolider le rôle du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) en matière de coordination de la surveillance et des capacités de préparation et de réaction en temps de crise. À noter que ce plan à l'horizon 2021-2027 ne se concentre pas que sur les crises sanitaires. EU4Health abordera d'autres défis importants à long terme pour les systèmes de santé, en particulier les inégalités en santé, la santé numérique, la santé environnementale et le fardeau des maladies non transmissibles. Un programme ambitieux donc. Toutes ces bonnes intentions de la Commission européenne ne sont pour l'heure qu'hypothétiques. Il faudra parvenir à un accord politique rapide sur l'instrument Next Generation EU et le budget global de l'UE pour 2021-2027 au niveau du Conseil européen d'ici à juillet pour donner une nouvelle dynamique à la relance et doter l'UE d'un outil puissant pour remettre l'économie sur pied et se racheter une conduite. Le pari n'est pas gagné d'avance, la faute aux quatre " pays frugaux " (ou radins, c'est selon), surnommés de la sorte depuis le refus du plan de relance franco-allemand de 500 milliards d'euros datant de la mi-mai. Pays-Bas, Autriche, Danemark et Suède (10% de la population totale de l'UE) seront effectivement difficiles à convaincre.