Les candidoses liées à ce champignon multirésistant ne sont plus uniquement des cas importés, prévient le Centre national de référence (NCR) pour les mycoses. Voici ses recommandations pour les tests.
Selon l'agence Belga qui cite un article de Het Nieuwsblad de ce week-end, les cas d'infections au champignon Candida auris sont en augmentation partout dans le monde, et notamment en Belgique (14 cas depuis 2016), où il est question de devoir bientôt rapporter systématiquement toutes les infections. Le Conseil supérieur de la santé (CSS) préparerait un avis à ce sujet, selon la Pre Katrien Lagrou (KULeuven).
C'est au Japon, en 2009, que ce "super champignon" aurait été découvert. Ces dernières années, les cas sont en augmentation un peu partout dans le monde et en 2022, l'OMS l'a classé en haut de sa liste des champignons à surveiller "en priorité".
Vigilance accrue
Ainsi, 77 cas ont été signalés l'an dernier en Allemagne (84 millions d'habitants), soit six fois plus qu'auparavant. Chez nous, selon Sciensano, 14 cas de candida auris ont été isolés depuis 2016, dont six l'an dernier. Jusqu'à fin 2021, il s'agissait toujours de cas importés mais depuis lors (un cas fin 2021, un début 2022 et un fin 2023), chez trois patients, aucun lien avec un séjour hospitalier à l'étranger n'a pu être trouvé. Pr la Pre Lagrou, citée dans la presse flamande, c'est le signe que "la maladie est là et qu'elle va apparaître plus souvent".
De son côté, le National Reference Center (NRC) for Mycosis souligne que "cette constatation, associée au signalement d'un nombre croissant de cas de Candida auris et d'épidémies dans d'autres pays d'Europe, nécessite une vigilance accrue pour la détection et le suivi des cas."
Et de détailler: "Pour toutes les souches de C. auris, une détermination de la sensibilité ainsi qu'un typage sont effectués pour déterminer le type de clade. Jusqu'à présent, toutes les souches, à l'exception de deux cas, ont été classées dans le clade I (Asie du Sud). Sur la base des points de rupture provisoires du CDC (car il n'existe pas de points de rupture cliniques établis pour l'interprétation de C. auris), toutes les souches, sauf une, sont résistantes au fluconazole. À l'exception de deux souches, toutes les autres souches sont sensibles à l'amphotéricine B et aux échinocandines."
Potentiellement multirésistante, la levure C. auris peut provoquer des candidoses mortelles. La plupart des porteurs du champignon ne développeront aucun symptôme, mais les personnes immunodéprimées sont particulièrement à risque d'une forme grave. "C. auris a une capacité inhabituelle à persister dans la zone environnante et chez les patients asymptomatiques, ce qui a contribué à des épidémies dans différents hôpitaux", explique encore le NCR pour les mycoses. "Des mesures d'isolement adéquates sont importantes pour les cas cliniques confirmés."
Recommandations du Groupe belge d'évaluation des risques et du Centre national de référence:
-Identifiez toujours les levures à partir d'échantillons normalement stériles. En cas de problèmes d'identification, les isolats peuvent être envoyés au Centre national de référence pour les mycoses (UZ Leuven ou CHU Liège).
-Envoyez toutes les levures identifiées C. auris au CNR pour confirmation de l'identification et détermination de la sensibilité.
-Envoyez toutes les levures identifiées comme Candida haemulonii ou Candida pseudohaemuloniii au CNR.
-Envoyez au CNR toutes les levures résistantes au fluconazole (sauf Candida glabrata et Candida stool).
-Les hôpitaux confrontés à une épidémie de C. auris (= deux cas ou plus avec un lien potentiel dans le temps, le lieu ou la personne) sont invités à faire appel à l'Outbreak Support Team. Le contact peut être établi par l'intermédiaire des équipes régionales de lutte contre les infections.
Selon l'agence Belga qui cite un article de Het Nieuwsblad de ce week-end, les cas d'infections au champignon Candida auris sont en augmentation partout dans le monde, et notamment en Belgique (14 cas depuis 2016), où il est question de devoir bientôt rapporter systématiquement toutes les infections. Le Conseil supérieur de la santé (CSS) préparerait un avis à ce sujet, selon la Pre Katrien Lagrou (KULeuven).C'est au Japon, en 2009, que ce "super champignon" aurait été découvert. Ces dernières années, les cas sont en augmentation un peu partout dans le monde et en 2022, l'OMS l'a classé en haut de sa liste des champignons à surveiller "en priorité". Ainsi, 77 cas ont été signalés l'an dernier en Allemagne (84 millions d'habitants), soit six fois plus qu'auparavant. Chez nous, selon Sciensano, 14 cas de candida auris ont été isolés depuis 2016, dont six l'an dernier. Jusqu'à fin 2021, il s'agissait toujours de cas importés mais depuis lors (un cas fin 2021, un début 2022 et un fin 2023), chez trois patients, aucun lien avec un séjour hospitalier à l'étranger n'a pu être trouvé. Pr la Pre Lagrou, citée dans la presse flamande, c'est le signe que "la maladie est là et qu'elle va apparaître plus souvent".De son côté, le National Reference Center (NRC) for Mycosis souligne que "cette constatation, associée au signalement d'un nombre croissant de cas de Candida auris et d'épidémies dans d'autres pays d'Europe, nécessite une vigilance accrue pour la détection et le suivi des cas."Et de détailler: "Pour toutes les souches de C. auris, une détermination de la sensibilité ainsi qu'un typage sont effectués pour déterminer le type de clade. Jusqu'à présent, toutes les souches, à l'exception de deux cas, ont été classées dans le clade I (Asie du Sud). Sur la base des points de rupture provisoires du CDC (car il n'existe pas de points de rupture cliniques établis pour l'interprétation de C. auris), toutes les souches, sauf une, sont résistantes au fluconazole. À l'exception de deux souches, toutes les autres souches sont sensibles à l'amphotéricine B et aux échinocandines."Potentiellement multirésistante, la levure C. auris peut provoquer des candidoses mortelles. La plupart des porteurs du champignon ne développeront aucun symptôme, mais les personnes immunodéprimées sont particulièrement à risque d'une forme grave. "C. auris a une capacité inhabituelle à persister dans la zone environnante et chez les patients asymptomatiques, ce qui a contribué à des épidémies dans différents hôpitaux", explique encore le NCR pour les mycoses. "Des mesures d'isolement adéquates sont importantes pour les cas cliniques confirmés."Recommandations du Groupe belge d'évaluation des risques et du Centre national de référence:-Identifiez toujours les levures à partir d'échantillons normalement stériles. En cas de problèmes d'identification, les isolats peuvent être envoyés au Centre national de référence pour les mycoses (UZ Leuven ou CHU Liège). -Envoyez toutes les levures identifiées C. auris au CNR pour confirmation de l'identification et détermination de la sensibilité. -Envoyez toutes les levures identifiées comme Candida haemulonii ou Candida pseudohaemuloniii au CNR.-Envoyez au CNR toutes les levures résistantes au fluconazole (sauf Candida glabrata et Candida stool). -Les hôpitaux confrontés à une épidémie de C. auris (= deux cas ou plus avec un lien potentiel dans le temps, le lieu ou la personne) sont invités à faire appel à l'Outbreak Support Team. Le contact peut être établi par l'intermédiaire des équipes régionales de lutte contre les infections.