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Avec une population proche d'1,4 milliard d'habitants, la Chine recense proportionnellement plus de personnes touchées par des paralysies partielles du larynx. Des pathologies caractérisées par une voix faible et feutrée, causées par des anomalies ou des lésions du nerf récurrent. Pour y remédier, les chirurgiens chinois ont pour habitude de ré-innerver l'organe de la phonation. Procédure qui permet très rarement au patient de retrouver une mobilité normale.Une autre intervention chirurgicale, consistant à poser un implant sur la partie atonique du larynx, permet quant à elle d'améliorer la qualité de la voix: la thyroplastie. Une pratique inconnue en Chine jusqu'à il y peu. Alors que certains services ORL belges y recourent depuis plus de dix ans.Les Cliniques universitaires Saint-Luc figurent d'ailleurs parmi les centres qui réalisent le plus de thyroplasties. Voilà pourquoi leur expert en laryngologie et phoniatrie, le Pr Gauthier Desuter, a été convié par l'hôpital militaire n°2 de Shanghai, l'hôpital universitaire de Fuzhou et l'hôpital de l'université Tongren de Pékin, à venir enseigner la méthode." Ce type de chirurgie, assez délicate, a la particularité de s'effectuer sous sédation : le patient est tout à fait éveillé car il est nécessaire de tester sa voix durant l'intervention. On effectue une incision sur le cou afin de pouvoir travailler sur le larynx. Ensuite, on calcule l'endroit où l'on va clipper l'implant au niveau du cartilage ", détaille le Pr Desuter sur le site des Cliniques Saint-Luc. Un implant désormais synthétique, plus stable et durable, appelé implant de Montgomery, du nom du chirurgien américain qui l'a développé. Et, environ deux semaines après l'opération, la voix du patient a regagné une intensité normale.Cette première expérience chinoise s'est avérée enrichissante, selon le principal intéressé. " Il y a bien sûr la barrière de la langue, les différences de fonctionnement des hôpitaux, d'équipements et d'outils. J'espère que cela permettra d'établir une collaboration pérenne avec la Chine dans ce domaine ", conclut le Pr Desuter.