Résumé

Six mois et des milliers de victimes évitables plus tard, il semblerait que la Belgique soit prête à répéter ses erreurs et à foncer à nouveau droit dans le mur. Pourquoi ?

Une rentrée scolaire dans les conditions proposées GARANTIT, tôt ou tard, une deuxième vague substantielle de contaminations qui exercera une pression difficilement supportable sur notre personnel soignant, sur notre système hospitalier, sur notre économie et, donc, sur toute la population.

Erreur #1 : Attendre avant de prendre les mesures qui s'imposent, et souvent ne prendre que des demi-mesures. C'est très lentement que le gouvernement a étendu l'obligation du port du masque et elle reste incomplète.

Correctif #1 : Sauf exception médicale, il faut imposer le masque partout, dans les lieux publics et privés clos (hors du domicile), dans les bureaux et dans les écoles, pour tous les enfants, y compris dans les classes maternelles et primaires.

Erreur #2 : Sciensano continue d'imposer ses " décisions arbitraires et opaques " qui " mettent notre pays en danger " : Sciensano (1) recommande de remettre à l'école les enfants contaminés à un moment où ils sont pourtant encore porteurs du virus ; (2) limite le dépistage des adultes asymptomatiques ; (3) recommande le port du masque seulement pour les enfants de plus de 12 ans sans justification sensée ; (4) étend le principe de l'absence de dépistage des enfants de moins de trois ans aux enfants de moins de 6 ans, hors hospitalisation ! Ces mesures, en contradiction flagrante avec les principes de santé publique les plus élémentaires, garantissent la propagation du virus dans notre pays.

Correctif #2 : La difficulté principale avec la rentrée scolaire dans ces conditions, c'est le rôle moteur des écoles dans la transmission du virus : on passe effectivement d'une " bulle à 5 " à une " bulle à 11 millions d'individus " ! Outre l'imposition du masque, il faut tester très largement autour de chaque foyer d'infection, y compris dans les écoles et à tout âge, si l'on veut parvenir à contrôler la propagation du virus et, ainsi, sauver l'économie de notre pays.

Erreur #3 : Le gouvernement opère comme s'il fallait trouver un compromis entre les mesures pour résoudre la crise sanitaire et celles pour relancer l'économie, alors que la meilleure manière de réparer l'économie est de contrôler d'abord la propagation du virus.

Correctif #3 : La solution à la crise économique est simple, écoutons Madame Esther Duflo, Prix Nobel d'Économie en 2019 : pour prévenir les ravages sociaux et économiques dus à la pandémie, il suffit d'ouvrir les vannes des dépenses publiques pour tous les individus et tous les secteurs en difficulté, et ce, sans s'inquiéter de la facture.

Sauf exception médicale, il faut imposer le masque partout, dans les lieux publics et privés clos (hors du domicile), dans les bureaux et dans les écoles

LETTRE OUVERTE

Chers dirigeants, chers concitoyens,

En février et mars derniers, c'était un supplice de voir la Belgique paralysée dans l'inaction alors que la pandémie se répandait dans le monde et s'apprêtait à traverser l'Europe. Les réalistes qui alertaient sur la nature du danger ont alors été ignorés et la mauvaise gestion de cette crise sanitaire a eu les conséquences catastrophiques que l'on sait désormais.

Six mois et des milliers de victimes évitables plus tard, il semblerait que la Belgique soit prête à répéter ses erreurs et à foncer à nouveau droit dans le mur. Pourquoi ? Dans un état qui se dit de droit et démocratique, cela serait intolérable et doit être évité à tout prix.

Le plan du gouvernement pour la rentrée scolaire, en particulier pour les sections des maternelles et des primaires, fait froid dans le dos : tout le monde en classe quelles que soient les conditions sanitaires, pas de port du masque par les enfants, et des classes pleines même si, comme c'est le cas dans beaucoup d'écoles, la distanciation ne peut pas y être respectée !

Une rentrée scolaire dans les conditions proposées garantit une deuxième vague.

Pourquoi ce plan fait-il froid dans le dos ? Parce que cette approche GARANTIT tôt ou tard une deuxième vague substantielle qui exercera une pression difficilement supportable sur notre personnel soignant, sur notre système hospitalier, sur notre économie et, partant, sur toute la population.

Pour quel motif, dès lors, nos autorités gouvernementales choisissent-elles une approche qui favorise la transmission du virus ? C'est à elles de répondre à cette question, mais les déclarations publiques indiquent que le gouvernement et d'autres instances officielles ne reconnaissent pas, ou ne veulent pas reconnaître, les erreurs très sérieuses qui ont été commises lors de la première vague, ni ne veulent en tirer les leçons qui s'imposent. Ce qui nous condamne à répéter ces mêmes erreurs, comme le démontre le plan pour la rentrée scolaire.

Ne pas reconnaître ses erreurs conduit à leur répétition

D'après les dires de la Première ministre, madame Wilmès, il serait trop tôt pour faire un bilan ; pour la ministre de la Santé, madame De Block, " on a pris les bonnes mesures au bon moment " ; nous avons aussi le Directeur scientifique de Sciensano, Monsieur Van Gucht, l'auteur du " Worst Case Scenario " début mars qui évaluait à seulement 13.000 le nombre de personnes qui seraient infectées pour le 4 mai, qui pense toujours que les réalistes, comme le Docteur Devos ou moi-même, avaient fait preuve d'exagération dans leurs alertes du mois de février ; et nous avons encore le Directeur général de Sciensano, Monsieur Léonard, qui se persuade que " la Belgique a bien géré la crise ".

Certes, si nous avions si bien géré la crise, il n'y aurait pas lieu de trop s'inquiéter pour la suite des événements. Cependant, il semblerait que cette perception d'une bonne gestion ne soit que très peu partagée en Belgique, hors du gouvernement et de Sciensano. De fait, plusieurs instances internationales indépendantes placent la Belgique dans le peloton de queue pour sa gestion de la crise sanitaire.

La pseudo-science de la Task force pédiatrique

L'idée qu'il serait acceptable d'organiser une rentrée scolaire sans masque et sans distanciation pour les primaires et les maternelles nous vient de la Task force pédiatrique, dont la mission initiale avait apparemment été d'offrir une excuse pseudo-scientifique pour permettre au gouvernement de justifier un retour des enfants à l'école en juin.

Après avoir martelé au début de la pandémie le risque de contamination d'autrui - en particulier les personnes âgées, plus vulnérables au virus - par les enfants, le gouvernement et leurs experts ont fait volte-face quand il est apparu que continuer de soutenir la contagiosité des enfants poserait un problème pour la réouverture des écoles telle que souhaitée pour le mois de juin.

Quand des médecins mélangent science et considérations politiques

Que faire alors quand on veut que les enfants retournent dans les écoles, alors que la science nous dit que les enfants sont contagieux et que les écoles sont des moteurs de transmission pour les maladies respiratoires infectieuses ? Eh bien, on fait appel à la pseudo-science ! Au lieu de suivre les évidences là où elles nous mènent comme en science, on commence avec une conclusion - aucun souci pour les enfants dans les écoles - et on cherche des évidences qui la supporteraient.

Ainsi, au mois de mai, différents experts et la Task force pédiatrique ont décidé qu'après tout, les enfants ne transmettaient pas le virus ! Pratique pour convaincre que les écoles pouvaient rouvrir et que les enfants de moins de 12 ans ne devaient pas porter de masque ! Et ce, en prétendant que la littérature scientifique soutenait ce point de vue, ce qui n'était pas du tout le cas, comme je l'ai démontré à plusieurs reprises. https://tinyurl.com/yd5pk4n6 https://tinyurl.com/yafolc4a https://tinyurl.com/y5jmdbzo

Devant les protestations, le message de ces pédiatres s'est alors discrètement infléchi, passant de " les enfants ne transmettent absolument pas " à " les enfants transmettent peu ", puis enfin à " les enfants ne sont pas super-contagieux ", pour être bien sûrs de ne pas s'exposer à la critique. Mais quelle que fût leur définition de la contagiosité des enfants, la conclusion est restée la même, à savoir " pas de soucis pour rouvrir les écoles ". De la pseudo-science dans toute sa splendeur !

Pour pouvoir suivre la démonstration scientifique de la turpitude de ceux qui affirmaient que les enfants ne transmettent pas du tout ou très peu le virus, il faut pouvoir lire et comprendre les articles scientifiques en question, ce que tout le monde ne peut pas faire. Cependant, trois mois plus tard, nous avons maintenant quelques " expériences naturelles " qui peuvent être comprises par tout le monde, même par les pédiatres de la Task force et les membres du gouvernement.

Une " expérience naturelle " dans une église dans l'Ohio, États-Unis

Le 14 juin, un homme âgé de 56 ans et porteur du virus participe à une messe dans une église. On a retracé 91 contaminations, en trois cercles de transmission, à partir de ce cas : d'abord, 53 personnes infectées à l'église ; ensuite, 18 d'entre elles transmettant le virus dans un deuxième cercle ; et enfin, 3 individus transmettant le virus à 5 autres à la date du 4 juillet.

Et, dans ces chaînes de transmission, on trouve des adultes infectant des enfants et des adultes, ainsi que des enfants infectant des adultes et des enfants, ce qui ne devrait surprendre personne vu qu'une particule virale est un objet inanimé qui se déplace avec des mouvements d'air et n'obéit à aucune injonction politique ! https://tinyurl.com/yy7qpy7d

Une " expérience naturelle " dans la province autonome de Trento, Italie

Un logiciel de traçage a permis à cette province italienne de suivre l'épidémie de près sur son territoire depuis la fin du mois de février. Pour les mois de mars et avril, 2.812 cas ont été détectés et 6.690 de leurs contacts ont été identifiés, dont 13,3% ont développé des symptômes. À partir du 10 mars, l'Italie était en lockdown, et donc la plupart des transmissions ont eu lieu entre cohabitants. Il a été observé que la contagiosité était la plus grande pour les 0-14 ans (à 22,4%), par comparaison avec la proportion de 10,6% à 17,1% pour les autres tranches d'âge. https://tinyurl.com/y5k3ym8l

Une expérience naturelle en Israël

Israël a très bien géré la première vague de COVID-19. Puis, contre l'avis de ses experts, le gouvernement israélien a décidé de rouvrir toutes les écoles le 17 mai, à un moment où il y avait seulement 10 nouveaux cas par jour sur son territoire. Avec quels résultats ?

Les chiffres semblent assez clairs : parmi les 1.400 nouveaux cas détectés en juin dans ce pays de 9 millions d'habitants, on dénombre 657 transmissions dans les écoles, soit 47% ! Et par la suite, cela a conduit à 2.026 élèves et personnels scolaires infectés, et 28.147 autres mis en quarantaine. https://tinyurl.com/y7fm88z2

C'est exactement ce genre d'épisode qui conduit à la caractérisation des écoles comme moteurs de transmission pour les maladies contagieuses.

Qu'oppose-t-on à ces expériences naturelles ?

La Task force pédiatrique et les autres experts du gouvernement choisissent tout simplement d'ignorer ces évidences indiscutables quant à la contagiosité des enfants et au rôle moteur des écoles dans la transmission des virus respiratoires, en ce compris le nouveau coronavirus.

La difficulté avec la rentrée scolaire dans les conditions proposées n'est pas le risque intrinsèque pour la santé des enfants. Il est effectivement particulièrement faible, bien heureusement. La difficulté, c'est le rôle moteur des écoles dans la transmission des virus respiratoires, comme le montre notamment l'expérience israélienne.

Le concept de silos

Au sein de la population coexistent différents segments qui, par leurs activités, n'entrent pas en contact les uns avec les autres : on parle de silos ou, à plus petite échelle, de bulles. Il est impératif de maintenir les bulles et les silos séparés pour limiter la transmission. Or, quand les écoles sont ouvertes, tous ces silos se retrouvent en contact direct via la contamination des enfants dans les écoles. On passe effectivement d'une bulle à 5 individus à une bulle à 11 millions d'individus quand on rouvre les écoles dans les conditions proposées par les autorités, et c'est bien là le problème !

Quelles conditions sanitaires pour la réouverture des écoles ?

Une pandémie est une crise majeure, surtout quand elle est mal gérée comme en Belgique. Il est donc inévitable qu'elle entraîne des choix inconfortables et des changements dans nos habitudes, il faut pouvoir l'accepter. Dans ce contexte difficile, s'il est impératif que les enfants puissent poursuivre leur éducation, le retour à l'école ne peut toutefois s'effectuer que dans des conditions sanitaires décentes.

Nous admettons (enfin !) en Belgique que le port du masque soit un outil supplémentaire pour limiter la transmission d'un virus qui se propage principalement par voies d'aérosols. L'obligation de son usage a finalement été étendue le 11 puis le 25 juillet dernier. On en voit l'efficacité quand la recrudescence des cas ralenti suite à l'extension de l'obligation du port du masque.

Marc Wathelet joignant la parole à l'acte..., /
Marc Wathelet joignant la parole à l'acte... © /

Les enfants peuvent-ils porter un masque ?

Les pédiatres de la Task force s'opposent aussi bien à la distanciation qu'au port du masque pour les enfants de moins de douze ans, et ce, sans aucune justification sensée.

Pourtant, le port du masque est obligatoire pour les enfants à partir de l'âge de six ans dans les transports aériens en Europe, alors que l'air respiré y est constamment filtré, contrairement à la situation dans les écoles. De nombreux pays imposent le port du masque dès l'âge de 6 ans, y compris en Europe (l'Espagne). Aux États-Unis et au Canada, le port du masque est même recommandé à partir de l'âge de deux ans.

Beaucoup de parents et d'enseignants semblent, eux aussi, penser que de jeunes enfants ne peuvent pas porter un masque à l'école, qu'ils en sont incapables. Toutefois, ce n'est pas l'expérience des pays où le port du masque est imposé dans les écoles. Et même chez nous, les enfants qui doivent séjourner dans des services d'oncologie et que les traitements médicaux exposent à un risque accru d'infections nosocomiales portent un masque sans difficulté. https://tinyurl.com/yysrjwcp Il en est de même pour les enfants souffrant de mucoviscidose : ils portent un masque, et ils le portent bien. Il s'agit d'un apprentissage comme un autre pour les enfants.

Donc, sauf exception médicale, le port à l'école d'un masque pour tout enfant en maternelle et en primaire doit être imposé pour la santé de tous et afin d'éviter la catastrophe que constituerait une deuxième vague substantielle pour la population, le personnel soignant et l'économie du pays.

Il faut encore plus étendre l'obligation du port du masque

Outre les écoles, c'est à l'ensemble des lieux de travail que doit être étendue l'obligation du port du masque. Beaucoup d'entreprises se contentent de ne veiller qu'à la distanciation en leur sein, ce qui est insuffisant pour un virus à transmission par aérosol. Plus l'obligation du port du masque sera étendue, plus la transmission du virus sera ralentie. Chaque effort compte.

Il aurait fallu imposer le port du masque, dès le début du déconfinement, à toute la population, dans tous les contextes à l'intérieur, à l'exception du domicile, et dans toutes les situations de foules à l'extérieur, comme je l'avais proposé dans mon plan rationnel de déconfinement à la mi-mai. https://tinyurl.com/y5jmdbzo Cette seule mesure aurait permis alors de réduire plus rapidement le nombre des contaminations et aussi d'empêcher leur recrudescence actuelle.

Si vous doutez de cette affirmation, considérez la ville de Iéna en Allemagne, la première ville en Europe à avoir contraint ses habitants depuis le 6 avril à porter un masque dans les commerces et les transports : près de 9 cas de Covid-19 sur 10 enregistrés l'ont été avant que les masques ne deviennent obligatoires et, avec seulement 165 personnes déclarées positives et de 3 décès, cette ville de 108.232 habitants affiche un bilan très favorable qui prouve l'utilité des masques à ceux qui en douteraient encore.

Bien sûr, il n'est pas nécessaire d'imposer le port du masque au milieu d'une forêt ou dans une rue déserte, mais il ne faut absolument plus attendre pour généraliser le port du masque dans toute la Belgique et sur tous les lieux de travail (22 % des infections cet été en France ont eu lieu dans les entreprises privées !). Oui, chaque effort compte.

Les décisions absurdes de Sciensano et du RAG (Risk Assessment Group, qui prend nombre des décisions publiées par Sciensano)

Malgré toutes les évidences qui nous disent le contraire, Sciensano maintient que "contrairement aux autres virus des voies respiratoires, il semblerait que le virus du SARS-CoV-2 ne soit pas facilement transmis par les enfants " (notons l'usage du conditionnel pour éviter toute responsabilité ; s'il n'était pas sûr, Sciensano devrait appliquer le principe de précaution et considérer les enfants contagieux comme les adultes). De plus, même si c'était vrai que les enfants étaient moins contagieux, le long temps passé ensemble dans les espaces clos que sont les écoles suffirait à compenser cette soi-disant moindre contagiosité.

Sciensano, sachant bien que la fable des enfants non contagieux entrera tôt ou tard en collision avec la réalité, s'empresse d'empêcher le dépistage pour que ce mensonge ne soit révélé que le plus tard possible

Mais Sciensano ne s'arrête pas là : (1) il recommande de remettre à l'école les enfants contaminés beaucoup trop tôt, à un moment où ils seront porteur du virus en moyenne encore 13 jours de plus ! https://tinyurl.com/y5jmdbzo (2) il limite le dépistage des adultes asymptomatiques ; (3) il recommande le port du masque seulement pour les enfants de plus de 12 ans sans justification rationnelle; (4) il étend le principe de l'absence de dépistage des enfants de moins de trois ans aux enfants de moins de 6 ans, hors hospitalisation !

Je me dois de marquer ici une pause admirative devant le génie de Sciensano qui, sachant bien que la fable des enfants non contagieux entrera tôt ou tard en collision avec la réalité pour le public belge, s'empresse donc d'empêcher le dépistage pour que ce mensonge ne soit révélé que le plus tard possible...

La seule justification admissible contre le dépistage des jeunes enfants est la petite douleur associée au frottis (une objection que Sciensano ne risque pas de soulever contre la piqûre nécessaire à une vaccination), mais le dépistage par la salive vient à la rescousse même s'il est un peu moins sensible que celui basé sur un frottis.

Collectivement, les mesures de Sciensano garantissent que le virus se propage dans la population des moins de 12 ans et que cette propagation soit largement indétectable chez les moins de six ans, en contradiction flagrante avec les principes de santé publique les plus élémentaires. Et bien entendu, cette diffusion du virus dans les crèches et les écoles se transmettra au reste de la population par l'intermédiaire des parents de ces enfants.

Steven Van Gucht (Sciensano)., belga
Steven Van Gucht (Sciensano). © belga

Les décisions absurdes du gouvernement

Dans mes lettres ouvertes, déjà depuis le 10 mars, j'ai dénoncé l'idée consistant à mettre en concurrence les considérations économiques avec les considérations sanitaires. Imposer des comportements adéquats pour garantir la santé publique est tout à fait conforme aux nécessités économiques, car, inversement, plus il y a de personnes infectées, plus les coûts économiques sont importants. https://tinyurl.com/yxdjgaf7 Cette position est partagée par des économistes à travers le monde, comme par exemple Austan Goolsbee, un économiste de l'administration Obama pour qui la meilleure manière de réparer l'économie est de contrôler la propagation du virus. https://tinyurl.com/y6zf7df6

Ce n'est pas le bien-être psychosocial de nos enfants qui motive la reprise de l'école pour tous le 1er septembre, arrêtons cette hypocrisie quand les budgets alloués à l'Enseignement sont négligés années après années et le nombre d'élèves par enseignant est trop élevé, un frein à un bon apprentissage, en particulier pour les enfants défavorisés.

Oui, ce sont bien des considérations économiques, permettre le retour des parents à leur travail, qui poussent les autorités à imposer la réouverture complète des écoles. Et alors que les conditions sanitaires proposées garantissent une recrudescence importante de la propagation de la Covid 19 dans notre pays et, donc, des conséquences négatives pour notre économie ! Une politique absurde !

La myopie du gouvernement rappelle l'expérience à l'Université de Stanford de W. Mischel, qui en 1972 testait la capacité de jeunes enfants à supprimer l'impulsion de gratification immédiate, manger une friandise, en faveur d'une gratification supérieure, deux friandises, s'ils sont capables de différer leur désir de gratification. Il semblerait que nos dirigeants soient incapables de différer leur désir pour une gratification immédiate, tous au boulot tout de suite, et donc tous à l'école tout de suite, ce qui compromet la gratification supérieure d'une reprise économique certes un peu plus lente mais beaucoup plus stable et robuste.

Ce sont bien des considérations économiques, permettre le retour des parents à leur travail, qui poussent les autorités à imposer la réouverture complète des écoles

Une solution saine à la crise économique

La solution à la crise économique est simple, il faut ouvrir les vannes des dépenses publiques pour tous les individus et tous les secteurs en difficulté (sans oublier les pédiatres en manque de clientèle), en prévention des ravages sociaux et économiques dus à la pandémie et ce, sans s'inquiéter de la facture dans le contexte d'une crise sanitaire. C'est en tous cas ce que recommande Madame Esther Duflo (du Massachusetts Institute of Technology), Prix Nobel d'économie en 2019.

Communication, désinformation et contrôle de la population

Nous avons eu droit à la saga des masques, à la saga du dépistage, à la saga de la contagiosité des enfants, à la saga du traçage, à la saga des voyages à l'étranger, et à la saga du mode de transmission du virus, lors desquelles, à chaque fois on nous a dit tout et son contraire ! Les avis scientifiques officiels ressemblent à des girouettes contrôlées par des vents politiques.

Un exemple récent : nous avions ce 5 août d'un côté Monsieur Steven Van Gucht, porte-parole interfédéral, qui nous dit que nous sommes dans une deuxième vague et de l'autre nous avions Madame Frédérique Jacobs, porte-parole interfédéral, qui nous dit que nous ne sommes pas du tout dans une deuxième vague... De telles contradictions entre les porte-paroles officiels sont inacceptables.

Et Madame Jacobs d'en profiter même pour nous rappeler que le virus se transmet surtout par gouttelettes et surfaces contaminées, contrairement à ce qu'on sait depuis au moins le mois de mars, à savoir que le virus se propage surtout par aérosol, comme le prouve notamment " l'expérience naturelle " dans la ville de Iéna où le port du masque s'est révélé si efficace pour contrôler le virus.

Hannah Arendt a parfaitement décrit la stratégie des régimes totalitaires. Leur propagande ne consiste pas à simplement "mentir" aux citoyens, en présentant une version "officielle" des faits, parce que cette version aurait pu être critiquée. Non, la propagande est plus subtile et efficace, il s'agit de ballotter le citoyen entre des informations contradictoires, de l'assommer d'un déluge continu d'informations incohérentes, sans qu'il n'ait plus aucun moyen de savoir qui dit vrai, et ainsi de le décourager et de lui ôter tout moyen d'agir.

La confusion de la population

Voulue ou non, la confusion règne : non seulement le citoyen lambda ne sait plus quoi croire et penser, mais beaucoup de professionnels de la santé et autres universitaires ne s'y retrouvent plus non plus, comme en témoignent diverses cartes blanches et autres lettres ouvertes qui trahissent une incompréhension de la situation sanitaire et de la dynamique de propagation du virus.

Le masque est devenu, pour certains, un symbole de toutes les mesures incohérentes et un objet de rébellion : le masque serait liberticide, alors qu'ironiquement c'est le moyen le plus efficace pour limiter la transmission par aérosol et, ce faisant, pour préserver la liberté de chacun d'aller et venir à sa guise https://tinyurl.com/y3z8sv9f. Si d'aucuns parlent du masque comme d'une muselière ou d'une laisse, c'est bien parce que les autorités sont incohérentes et sourdes à la population, et qu'elles font porter le poids des mesures drastiques aux individus (bulle de 5) et pas aux entreprises (ne comptons surtout pas la bulle, bien plus grande, des collègues...).

Les mesures coercitives qui ont accompagné cette pandémie, et la pandémie elle-même, ont fait découvrir aux citoyens appartenant à la classe moyenne et aux classes plus aisées une insécurité quant à l'avenir, sinon un sentiment de panique, ainsi que des privations et des frustrations auxquelles ils ne sont habituellement pas confrontés alors qu'elles sont vécues en permanence par les classes moins privilégiées de notre pays pour d'autres raisons que la pandémie. Quant aux ménages pauvres, le stress de la pandémie s'ajoute à tous les autres malheurs liés aux injustices sociales.

Dans notre société, l'individu ne compte que s'il est productif économiquement, tant pis pour les pauvres ! Et tant pis aussi pour ceux qui ne produisent plus, les personnes âgées. On juge, cependant, de la grandeur morale d'une société d'après la manière dont ses membres les plus vulnérables sont traités, et il n'y a pas vraiment de quoi être fier du traitement, ou plutôt de l'absence de traitement, réservé aux personnes vulnérables dans cette crise en Belgique, tant elles ont été discriminées sur la base d'un âgisme non avoué.

Les conditions sanitaires de la rentrée scolaire sont injustifiables

Oui, je dénonce les recommandations formulées par la Task force pédiatrique, Sciensano et le RAG.

Oui, je dénonce la mise en oeuvre par le gouvernement d'une série de mesures qui collectivement garantissent que le virus se propage parmi la population des moins de 12 ans au sein des écoles et que cette propagation soit largement indétectable chez les moins de 6 ans, de quoi il résultera une résurgence du virus à travers toute la population.

Oui, j'affirme que la stratégie proposée par toutes ces instances est en contradiction flagrante avec les principes de santé publique les plus élémentaires. Comment osent-ils ?

Le gouvernement s'apprête à mener, en fait, une expérience d'immunité collective qui ne dit pas son nom, et sans le consentement éclairé de la population. Un concept, du reste, tout à fait bancal que j'ai dénoncé à la mi-mars dans une lettre ouverte aux députés européens. https://tinyurl.com/y9vd55vv Comment osent-ils ?

Rappelons que nous parlons ici d'un virus :

(1) pour lequel il n'y a, à cette heure, ni traitement efficace, ni vaccin validé ;

(2) qui a nécessité l'hospitalisation d'environ 20% des personnes symptomatiques, soit 100 fois plus que pour la grippe, et même si ce chiffre diminue avec le changement du profil démographique des infectés, le danger de saturation du système hospitalier persiste ;

(3) qui a d'ores et déjà ôté la vie à quelque 9.900 personnes, alors que des mesures de santé publique prises à temps auraient pu éviter la plupart de ces décès ;

(4) qui laisse des séquelles importantes chez environ 60% des hospitalisés et 30% des non-hospitalisés.

Sciensano ne fonctionne pas comme un institut de santé publique

Sciensano est souvent présenté comme le successeur de l'Institut scientifique de santé publique. Toutefois, s'il en est dérivé, il poursuit également désormais des intérêts commerciaux et a donc des clients, lesquels introduisent des conflits d'intérêts. Les divers comités d'experts indépendants ont été absorbés et, donc, neutralisés dans Sciensano. Sa faillite complète dans la gestion de cette crise sanitaire doit être sanctionnée, Sciensano doit être complètement réformé, ses décisions sont clairement contraires à la santé publique et constituent au minimum de la négligence criminelle.

Le danger associé à la réouverture des écoles est clair

Des scientifiques à travers le monde ont identifié le danger associé à la réouverture des écoles. En voici quelques exemples près de chez nous :

Un collectif de professionnels de la santé lance un appel pour rendre obligatoire le port du masque dans tous les lieux clos collectifs, dans les classes comme dans les bureaux en entreprises.

https://tinyurl.com/yyrtpnsb

Le Haut Conseil français de la santé publique a publié une étude sur les contaminations de ces dernières semaines dans plusieurs types d'espaces, à la suite de quoi il préconise de porter un masque dans les lieux publics et privés clos (hors domicile). https://tinyurl.com/yxehmanq

La commission ad hoc SARS-CoV-2 de la Société allemande de Virologie recommande le port généralisé des masques grand public pour tous les niveaux scolaires, y compris pendant les cours. Elle recommande une explication, adaptée à l'âge des enfants, sur la nécessité et l'importance de ces mesures de prévention.

https://tinyurl.com/y27bfdma

Rappelons-nous de notre héritage culturel, des principes issus du siècle des Lumières, qui a vu le triomphe de la raison sur l'irrationnel, l'arbitraire et l'obscurantisme. La sobre analyse détaillée ci-dessus triomphera-t-elle de l'obscurantisme de la Task force pédiatrique, de Sciensano, du RAG et de notre gouvernement ?

Ou les avis des réalistes seront-ils à nouveau ignorés ? Les Académies royales de médecine et des sciences sont sorties de leur réserve habituelle pour critiquer Sciensano, ses " décisions arbitraires et opaques " qui " mettent notre pays en danger ", sans le moindre effet : pour nos dirigeants, les chiens aboient et la caravane passe, la caravane d'une technocratie mensongère et dictatoriale responsable de morts et de souffrances évitables.

Le gouvernement s'apprête à mener, en fait, une expérience d'immunité collective qui ne dit pas son nom

Comment sortir de l'impasse et éviter de foncer droit dans le mur ?

Ce n'est pas un secret, c'est simplement une question de volonté politique, de courage politique. Il faut (1) imposer le masque partout, dans les lieux publics et privés clos, dans les bureaux et les écoles, pour tous les enfants y compris dans les classes maternelles et primaires, et il faut (2) tester très largement autour de chaque foyer d'infection y compris dans les écoles, à tout âge. Ainsi seulement on parviendra à contrôler la propagation du virus et à sauver l'économie du pays.

Notons que les installations de ventilation, de climatisation et de chauffage peuvent servir de moteur de propagation du virus. Ici encore, aucun effort de la part des autorités pour pallier ce danger n'a été annoncé ni dans les écoles ni ailleurs, malgré les avertissements émis sur ce sujet déjà depuis le début du mois d'avril. https://tinyurl.com/yxhrrn4e https://tinyurl.com/yd5pk4n6 Advienne que pourra, semble être le motto. Pourtant, chaque effort compte.

Si nos gouvernements, fédéral, régionaux ou communautaires sont incapables de prendre les décisions nécessaires pour contenir la propagation du virus, j'appelle tous nos bourgmestres à imposer le port du masque sur leur territoire, dans les entreprises, bureaux et écoles, à tout âge. Nous aurons alors une " expérience naturelle " à l'échelle de la Belgique et la réalité du bénéfice du port du masque constaté à Iéna deviendra si évidente que les communes qui ne l'auraient pas imposé finiront par suivre.

Et j'appelle tous les enseignants à exercer leur droit de faire la grève aussi longtemps que leurs conditions de travail ne seront pas adéquates d'un point de vue sanitaire, avec un masque pour chaque élève et des classes d'une taille conforme au respect des mesures de distanciation qui doivent accompagner le port du masque, ces deux mesures étant d'autant plus efficaces qu'elles sont combinées.

Marc Wathelet (19 août 2020)

LETTRE OUVERTEChers dirigeants, chers concitoyens,En février et mars derniers, c'était un supplice de voir la Belgique paralysée dans l'inaction alors que la pandémie se répandait dans le monde et s'apprêtait à traverser l'Europe. Les réalistes qui alertaient sur la nature du danger ont alors été ignorés et la mauvaise gestion de cette crise sanitaire a eu les conséquences catastrophiques que l'on sait désormais.Six mois et des milliers de victimes évitables plus tard, il semblerait que la Belgique soit prête à répéter ses erreurs et à foncer à nouveau droit dans le mur. Pourquoi ? Dans un état qui se dit de droit et démocratique, cela serait intolérable et doit être évité à tout prix.Le plan du gouvernement pour la rentrée scolaire, en particulier pour les sections des maternelles et des primaires, fait froid dans le dos : tout le monde en classe quelles que soient les conditions sanitaires, pas de port du masque par les enfants, et des classes pleines même si, comme c'est le cas dans beaucoup d'écoles, la distanciation ne peut pas y être respectée !Pourquoi ce plan fait-il froid dans le dos ? Parce que cette approche GARANTIT tôt ou tard une deuxième vague substantielle qui exercera une pression difficilement supportable sur notre personnel soignant, sur notre système hospitalier, sur notre économie et, partant, sur toute la population.Pour quel motif, dès lors, nos autorités gouvernementales choisissent-elles une approche qui favorise la transmission du virus ? C'est à elles de répondre à cette question, mais les déclarations publiques indiquent que le gouvernement et d'autres instances officielles ne reconnaissent pas, ou ne veulent pas reconnaître, les erreurs très sérieuses qui ont été commises lors de la première vague, ni ne veulent en tirer les leçons qui s'imposent. Ce qui nous condamne à répéter ces mêmes erreurs, comme le démontre le plan pour la rentrée scolaire.D'après les dires de la Première ministre, madame Wilmès, il serait trop tôt pour faire un bilan ; pour la ministre de la Santé, madame De Block, " on a pris les bonnes mesures au bon moment " ; nous avons aussi le Directeur scientifique de Sciensano, Monsieur Van Gucht, l'auteur du " Worst Case Scenario " début mars qui évaluait à seulement 13.000 le nombre de personnes qui seraient infectées pour le 4 mai, qui pense toujours que les réalistes, comme le Docteur Devos ou moi-même, avaient fait preuve d'exagération dans leurs alertes du mois de février ; et nous avons encore le Directeur général de Sciensano, Monsieur Léonard, qui se persuade que " la Belgique a bien géré la crise ".Certes, si nous avions si bien géré la crise, il n'y aurait pas lieu de trop s'inquiéter pour la suite des événements. Cependant, il semblerait que cette perception d'une bonne gestion ne soit que très peu partagée en Belgique, hors du gouvernement et de Sciensano. De fait, plusieurs instances internationales indépendantes placent la Belgique dans le peloton de queue pour sa gestion de la crise sanitaire.L'idée qu'il serait acceptable d'organiser une rentrée scolaire sans masque et sans distanciation pour les primaires et les maternelles nous vient de la Task force pédiatrique, dont la mission initiale avait apparemment été d'offrir une excuse pseudo-scientifique pour permettre au gouvernement de justifier un retour des enfants à l'école en juin.Après avoir martelé au début de la pandémie le risque de contamination d'autrui - en particulier les personnes âgées, plus vulnérables au virus - par les enfants, le gouvernement et leurs experts ont fait volte-face quand il est apparu que continuer de soutenir la contagiosité des enfants poserait un problème pour la réouverture des écoles telle que souhaitée pour le mois de juin.Que faire alors quand on veut que les enfants retournent dans les écoles, alors que la science nous dit que les enfants sont contagieux et que les écoles sont des moteurs de transmission pour les maladies respiratoires infectieuses ? Eh bien, on fait appel à la pseudo-science ! Au lieu de suivre les évidences là où elles nous mènent comme en science, on commence avec une conclusion - aucun souci pour les enfants dans les écoles - et on cherche des évidences qui la supporteraient.Ainsi, au mois de mai, différents experts et la Task force pédiatrique ont décidé qu'après tout, les enfants ne transmettaient pas le virus ! Pratique pour convaincre que les écoles pouvaient rouvrir et que les enfants de moins de 12 ans ne devaient pas porter de masque ! Et ce, en prétendant que la littérature scientifique soutenait ce point de vue, ce qui n'était pas du tout le cas, comme je l'ai démontré à plusieurs reprises. https://tinyurl.com/yd5pk4n6 https://tinyurl.com/yafolc4a https://tinyurl.com/y5jmdbzo Devant les protestations, le message de ces pédiatres s'est alors discrètement infléchi, passant de " les enfants ne transmettent absolument pas " à " les enfants transmettent peu ", puis enfin à " les enfants ne sont pas super-contagieux ", pour être bien sûrs de ne pas s'exposer à la critique. Mais quelle que fût leur définition de la contagiosité des enfants, la conclusion est restée la même, à savoir " pas de soucis pour rouvrir les écoles ". De la pseudo-science dans toute sa splendeur !Pour pouvoir suivre la démonstration scientifique de la turpitude de ceux qui affirmaient que les enfants ne transmettent pas du tout ou très peu le virus, il faut pouvoir lire et comprendre les articles scientifiques en question, ce que tout le monde ne peut pas faire. Cependant, trois mois plus tard, nous avons maintenant quelques " expériences naturelles " qui peuvent être comprises par tout le monde, même par les pédiatres de la Task force et les membres du gouvernement.Le 14 juin, un homme âgé de 56 ans et porteur du virus participe à une messe dans une église. On a retracé 91 contaminations, en trois cercles de transmission, à partir de ce cas : d'abord, 53 personnes infectées à l'église ; ensuite, 18 d'entre elles transmettant le virus dans un deuxième cercle ; et enfin, 3 individus transmettant le virus à 5 autres à la date du 4 juillet.Et, dans ces chaînes de transmission, on trouve des adultes infectant des enfants et des adultes, ainsi que des enfants infectant des adultes et des enfants, ce qui ne devrait surprendre personne vu qu'une particule virale est un objet inanimé qui se déplace avec des mouvements d'air et n'obéit à aucune injonction politique ! https://tinyurl.com/yy7qpy7d Un logiciel de traçage a permis à cette province italienne de suivre l'épidémie de près sur son territoire depuis la fin du mois de février. Pour les mois de mars et avril, 2.812 cas ont été détectés et 6.690 de leurs contacts ont été identifiés, dont 13,3% ont développé des symptômes. À partir du 10 mars, l'Italie était en lockdown, et donc la plupart des transmissions ont eu lieu entre cohabitants. Il a été observé que la contagiosité était la plus grande pour les 0-14 ans (à 22,4%), par comparaison avec la proportion de 10,6% à 17,1% pour les autres tranches d'âge. https://tinyurl.com/y5k3ym8l Israël a très bien géré la première vague de COVID-19. Puis, contre l'avis de ses experts, le gouvernement israélien a décidé de rouvrir toutes les écoles le 17 mai, à un moment où il y avait seulement 10 nouveaux cas par jour sur son territoire. Avec quels résultats ?Les chiffres semblent assez clairs : parmi les 1.400 nouveaux cas détectés en juin dans ce pays de 9 millions d'habitants, on dénombre 657 transmissions dans les écoles, soit 47% ! Et par la suite, cela a conduit à 2.026 élèves et personnels scolaires infectés, et 28.147 autres mis en quarantaine. https://tinyurl.com/y7fm88z2 C'est exactement ce genre d'épisode qui conduit à la caractérisation des écoles comme moteurs de transmission pour les maladies contagieuses.La Task force pédiatrique et les autres experts du gouvernement choisissent tout simplement d'ignorer ces évidences indiscutables quant à la contagiosité des enfants et au rôle moteur des écoles dans la transmission des virus respiratoires, en ce compris le nouveau coronavirus.La difficulté avec la rentrée scolaire dans les conditions proposées n'est pas le risque intrinsèque pour la santé des enfants. Il est effectivement particulièrement faible, bien heureusement. La difficulté, c'est le rôle moteur des écoles dans la transmission des virus respiratoires, comme le montre notamment l'expérience israélienne.Au sein de la population coexistent différents segments qui, par leurs activités, n'entrent pas en contact les uns avec les autres : on parle de silos ou, à plus petite échelle, de bulles. Il est impératif de maintenir les bulles et les silos séparés pour limiter la transmission. Or, quand les écoles sont ouvertes, tous ces silos se retrouvent en contact direct via la contamination des enfants dans les écoles. On passe effectivement d'une bulle à 5 individus à une bulle à 11 millions d'individus quand on rouvre les écoles dans les conditions proposées par les autorités, et c'est bien là le problème !Une pandémie est une crise majeure, surtout quand elle est mal gérée comme en Belgique. Il est donc inévitable qu'elle entraîne des choix inconfortables et des changements dans nos habitudes, il faut pouvoir l'accepter. Dans ce contexte difficile, s'il est impératif que les enfants puissent poursuivre leur éducation, le retour à l'école ne peut toutefois s'effectuer que dans des conditions sanitaires décentes.Nous admettons (enfin !) en Belgique que le port du masque soit un outil supplémentaire pour limiter la transmission d'un virus qui se propage principalement par voies d'aérosols. L'obligation de son usage a finalement été étendue le 11 puis le 25 juillet dernier. On en voit l'efficacité quand la recrudescence des cas ralenti suite à l'extension de l'obligation du port du masque.Les pédiatres de la Task force s'opposent aussi bien à la distanciation qu'au port du masque pour les enfants de moins de douze ans, et ce, sans aucune justification sensée.Pourtant, le port du masque est obligatoire pour les enfants à partir de l'âge de six ans dans les transports aériens en Europe, alors que l'air respiré y est constamment filtré, contrairement à la situation dans les écoles. De nombreux pays imposent le port du masque dès l'âge de 6 ans, y compris en Europe (l'Espagne). Aux États-Unis et au Canada, le port du masque est même recommandé à partir de l'âge de deux ans.Beaucoup de parents et d'enseignants semblent, eux aussi, penser que de jeunes enfants ne peuvent pas porter un masque à l'école, qu'ils en sont incapables. Toutefois, ce n'est pas l'expérience des pays où le port du masque est imposé dans les écoles. Et même chez nous, les enfants qui doivent séjourner dans des services d'oncologie et que les traitements médicaux exposent à un risque accru d'infections nosocomiales portent un masque sans difficulté. https://tinyurl.com/yysrjwcp Il en est de même pour les enfants souffrant de mucoviscidose : ils portent un masque, et ils le portent bien. Il s'agit d'un apprentissage comme un autre pour les enfants.Donc, sauf exception médicale, le port à l'école d'un masque pour tout enfant en maternelle et en primaire doit être imposé pour la santé de tous et afin d'éviter la catastrophe que constituerait une deuxième vague substantielle pour la population, le personnel soignant et l'économie du pays.Outre les écoles, c'est à l'ensemble des lieux de travail que doit être étendue l'obligation du port du masque. Beaucoup d'entreprises se contentent de ne veiller qu'à la distanciation en leur sein, ce qui est insuffisant pour un virus à transmission par aérosol. Plus l'obligation du port du masque sera étendue, plus la transmission du virus sera ralentie. Chaque effort compte.Il aurait fallu imposer le port du masque, dès le début du déconfinement, à toute la population, dans tous les contextes à l'intérieur, à l'exception du domicile, et dans toutes les situations de foules à l'extérieur, comme je l'avais proposé dans mon plan rationnel de déconfinement à la mi-mai. https://tinyurl.com/y5jmdbzo Cette seule mesure aurait permis alors de réduire plus rapidement le nombre des contaminations et aussi d'empêcher leur recrudescence actuelle.Si vous doutez de cette affirmation, considérez la ville de Iéna en Allemagne, la première ville en Europe à avoir contraint ses habitants depuis le 6 avril à porter un masque dans les commerces et les transports : près de 9 cas de Covid-19 sur 10 enregistrés l'ont été avant que les masques ne deviennent obligatoires et, avec seulement 165 personnes déclarées positives et de 3 décès, cette ville de 108.232 habitants affiche un bilan très favorable qui prouve l'utilité des masques à ceux qui en douteraient encore.Bien sûr, il n'est pas nécessaire d'imposer le port du masque au milieu d'une forêt ou dans une rue déserte, mais il ne faut absolument plus attendre pour généraliser le port du masque dans toute la Belgique et sur tous les lieux de travail (22 % des infections cet été en France ont eu lieu dans les entreprises privées !). Oui, chaque effort compte.Malgré toutes les évidences qui nous disent le contraire, Sciensano maintient que "contrairement aux autres virus des voies respiratoires, il semblerait que le virus du SARS-CoV-2 ne soit pas facilement transmis par les enfants " (notons l'usage du conditionnel pour éviter toute responsabilité ; s'il n'était pas sûr, Sciensano devrait appliquer le principe de précaution et considérer les enfants contagieux comme les adultes). De plus, même si c'était vrai que les enfants étaient moins contagieux, le long temps passé ensemble dans les espaces clos que sont les écoles suffirait à compenser cette soi-disant moindre contagiosité.Mais Sciensano ne s'arrête pas là : (1) il recommande de remettre à l'école les enfants contaminés beaucoup trop tôt, à un moment où ils seront porteur du virus en moyenne encore 13 jours de plus ! https://tinyurl.com/y5jmdbzo (2) il limite le dépistage des adultes asymptomatiques ; (3) il recommande le port du masque seulement pour les enfants de plus de 12 ans sans justification rationnelle; (4) il étend le principe de l'absence de dépistage des enfants de moins de trois ans aux enfants de moins de 6 ans, hors hospitalisation !Je me dois de marquer ici une pause admirative devant le génie de Sciensano qui, sachant bien que la fable des enfants non contagieux entrera tôt ou tard en collision avec la réalité pour le public belge, s'empresse donc d'empêcher le dépistage pour que ce mensonge ne soit révélé que le plus tard possible...La seule justification admissible contre le dépistage des jeunes enfants est la petite douleur associée au frottis (une objection que Sciensano ne risque pas de soulever contre la piqûre nécessaire à une vaccination), mais le dépistage par la salive vient à la rescousse même s'il est un peu moins sensible que celui basé sur un frottis.Collectivement, les mesures de Sciensano garantissent que le virus se propage dans la population des moins de 12 ans et que cette propagation soit largement indétectable chez les moins de six ans, en contradiction flagrante avec les principes de santé publique les plus élémentaires. Et bien entendu, cette diffusion du virus dans les crèches et les écoles se transmettra au reste de la population par l'intermédiaire des parents de ces enfants.Dans mes lettres ouvertes, déjà depuis le 10 mars, j'ai dénoncé l'idée consistant à mettre en concurrence les considérations économiques avec les considérations sanitaires. Imposer des comportements adéquats pour garantir la santé publique est tout à fait conforme aux nécessités économiques, car, inversement, plus il y a de personnes infectées, plus les coûts économiques sont importants. https://tinyurl.com/yxdjgaf7 Cette position est partagée par des économistes à travers le monde, comme par exemple Austan Goolsbee, un économiste de l'administration Obama pour qui la meilleure manière de réparer l'économie est de contrôler la propagation du virus. https://tinyurl.com/y6zf7df6 Ce n'est pas le bien-être psychosocial de nos enfants qui motive la reprise de l'école pour tous le 1er septembre, arrêtons cette hypocrisie quand les budgets alloués à l'Enseignement sont négligés années après années et le nombre d'élèves par enseignant est trop élevé, un frein à un bon apprentissage, en particulier pour les enfants défavorisés.Oui, ce sont bien des considérations économiques, permettre le retour des parents à leur travail, qui poussent les autorités à imposer la réouverture complète des écoles. Et alors que les conditions sanitaires proposées garantissent une recrudescence importante de la propagation de la Covid 19 dans notre pays et, donc, des conséquences négatives pour notre économie ! Une politique absurde !La myopie du gouvernement rappelle l'expérience à l'Université de Stanford de W. Mischel, qui en 1972 testait la capacité de jeunes enfants à supprimer l'impulsion de gratification immédiate, manger une friandise, en faveur d'une gratification supérieure, deux friandises, s'ils sont capables de différer leur désir de gratification. Il semblerait que nos dirigeants soient incapables de différer leur désir pour une gratification immédiate, tous au boulot tout de suite, et donc tous à l'école tout de suite, ce qui compromet la gratification supérieure d'une reprise économique certes un peu plus lente mais beaucoup plus stable et robuste.La solution à la crise économique est simple, il faut ouvrir les vannes des dépenses publiques pour tous les individus et tous les secteurs en difficulté (sans oublier les pédiatres en manque de clientèle), en prévention des ravages sociaux et économiques dus à la pandémie et ce, sans s'inquiéter de la facture dans le contexte d'une crise sanitaire. C'est en tous cas ce que recommande Madame Esther Duflo (du Massachusetts Institute of Technology), Prix Nobel d'économie en 2019.Nous avons eu droit à la saga des masques, à la saga du dépistage, à la saga de la contagiosité des enfants, à la saga du traçage, à la saga des voyages à l'étranger, et à la saga du mode de transmission du virus, lors desquelles, à chaque fois on nous a dit tout et son contraire ! Les avis scientifiques officiels ressemblent à des girouettes contrôlées par des vents politiques.Un exemple récent : nous avions ce 5 août d'un côté Monsieur Steven Van Gucht, porte-parole interfédéral, qui nous dit que nous sommes dans une deuxième vague et de l'autre nous avions Madame Frédérique Jacobs, porte-parole interfédéral, qui nous dit que nous ne sommes pas du tout dans une deuxième vague... De telles contradictions entre les porte-paroles officiels sont inacceptables.Et Madame Jacobs d'en profiter même pour nous rappeler que le virus se transmet surtout par gouttelettes et surfaces contaminées, contrairement à ce qu'on sait depuis au moins le mois de mars, à savoir que le virus se propage surtout par aérosol, comme le prouve notamment " l'expérience naturelle " dans la ville de Iéna où le port du masque s'est révélé si efficace pour contrôler le virus.Hannah Arendt a parfaitement décrit la stratégie des régimes totalitaires. Leur propagande ne consiste pas à simplement "mentir" aux citoyens, en présentant une version "officielle" des faits, parce que cette version aurait pu être critiquée. Non, la propagande est plus subtile et efficace, il s'agit de ballotter le citoyen entre des informations contradictoires, de l'assommer d'un déluge continu d'informations incohérentes, sans qu'il n'ait plus aucun moyen de savoir qui dit vrai, et ainsi de le décourager et de lui ôter tout moyen d'agir.Voulue ou non, la confusion règne : non seulement le citoyen lambda ne sait plus quoi croire et penser, mais beaucoup de professionnels de la santé et autres universitaires ne s'y retrouvent plus non plus, comme en témoignent diverses cartes blanches et autres lettres ouvertes qui trahissent une incompréhension de la situation sanitaire et de la dynamique de propagation du virus.Le masque est devenu, pour certains, un symbole de toutes les mesures incohérentes et un objet de rébellion : le masque serait liberticide, alors qu'ironiquement c'est le moyen le plus efficace pour limiter la transmission par aérosol et, ce faisant, pour préserver la liberté de chacun d'aller et venir à sa guise https://tinyurl.com/y3z8sv9f. Si d'aucuns parlent du masque comme d'une muselière ou d'une laisse, c'est bien parce que les autorités sont incohérentes et sourdes à la population, et qu'elles font porter le poids des mesures drastiques aux individus (bulle de 5) et pas aux entreprises (ne comptons surtout pas la bulle, bien plus grande, des collègues...).Les mesures coercitives qui ont accompagné cette pandémie, et la pandémie elle-même, ont fait découvrir aux citoyens appartenant à la classe moyenne et aux classes plus aisées une insécurité quant à l'avenir, sinon un sentiment de panique, ainsi que des privations et des frustrations auxquelles ils ne sont habituellement pas confrontés alors qu'elles sont vécues en permanence par les classes moins privilégiées de notre pays pour d'autres raisons que la pandémie. Quant aux ménages pauvres, le stress de la pandémie s'ajoute à tous les autres malheurs liés aux injustices sociales.Dans notre société, l'individu ne compte que s'il est productif économiquement, tant pis pour les pauvres ! Et tant pis aussi pour ceux qui ne produisent plus, les personnes âgées. On juge, cependant, de la grandeur morale d'une société d'après la manière dont ses membres les plus vulnérables sont traités, et il n'y a pas vraiment de quoi être fier du traitement, ou plutôt de l'absence de traitement, réservé aux personnes vulnérables dans cette crise en Belgique, tant elles ont été discriminées sur la base d'un âgisme non avoué.Oui, je dénonce les recommandations formulées par la Task force pédiatrique, Sciensano et le RAG.Oui, je dénonce la mise en oeuvre par le gouvernement d'une série de mesures qui collectivement garantissent que le virus se propage parmi la population des moins de 12 ans au sein des écoles et que cette propagation soit largement indétectable chez les moins de 6 ans, de quoi il résultera une résurgence du virus à travers toute la population.Oui, j'affirme que la stratégie proposée par toutes ces instances est en contradiction flagrante avec les principes de santé publique les plus élémentaires. Comment osent-ils ?Le gouvernement s'apprête à mener, en fait, une expérience d'immunité collective qui ne dit pas son nom, et sans le consentement éclairé de la population. Un concept, du reste, tout à fait bancal que j'ai dénoncé à la mi-mars dans une lettre ouverte aux députés européens. https://tinyurl.com/y9vd55vv Comment osent-ils ? Rappelons que nous parlons ici d'un virus :(1) pour lequel il n'y a, à cette heure, ni traitement efficace, ni vaccin validé ;(2) qui a nécessité l'hospitalisation d'environ 20% des personnes symptomatiques, soit 100 fois plus que pour la grippe, et même si ce chiffre diminue avec le changement du profil démographique des infectés, le danger de saturation du système hospitalier persiste ;(3) qui a d'ores et déjà ôté la vie à quelque 9.900 personnes, alors que des mesures de santé publique prises à temps auraient pu éviter la plupart de ces décès ;(4) qui laisse des séquelles importantes chez environ 60% des hospitalisés et 30% des non-hospitalisés.Sciensano est souvent présenté comme le successeur de l'Institut scientifique de santé publique. Toutefois, s'il en est dérivé, il poursuit également désormais des intérêts commerciaux et a donc des clients, lesquels introduisent des conflits d'intérêts. Les divers comités d'experts indépendants ont été absorbés et, donc, neutralisés dans Sciensano. Sa faillite complète dans la gestion de cette crise sanitaire doit être sanctionnée, Sciensano doit être complètement réformé, ses décisions sont clairement contraires à la santé publique et constituent au minimum de la négligence criminelle.Des scientifiques à travers le monde ont identifié le danger associé à la réouverture des écoles. En voici quelques exemples près de chez nous :Un collectif de professionnels de la santé lance un appel pour rendre obligatoire le port du masque dans tous les lieux clos collectifs, dans les classes comme dans les bureaux en entreprises.https://tinyurl.com/yyrtpnsbLe Haut Conseil français de la santé publique a publié une étude sur les contaminations de ces dernières semaines dans plusieurs types d'espaces, à la suite de quoi il préconise de porter un masque dans les lieux publics et privés clos (hors domicile). https://tinyurl.com/yxehmanq La commission ad hoc SARS-CoV-2 de la Société allemande de Virologie recommande le port généralisé des masques grand public pour tous les niveaux scolaires, y compris pendant les cours. Elle recommande une explication, adaptée à l'âge des enfants, sur la nécessité et l'importance de ces mesures de prévention.https://tinyurl.com/y27bfdmaRappelons-nous de notre héritage culturel, des principes issus du siècle des Lumières, qui a vu le triomphe de la raison sur l'irrationnel, l'arbitraire et l'obscurantisme. La sobre analyse détaillée ci-dessus triomphera-t-elle de l'obscurantisme de la Task force pédiatrique, de Sciensano, du RAG et de notre gouvernement ?Ou les avis des réalistes seront-ils à nouveau ignorés ? Les Académies royales de médecine et des sciences sont sorties de leur réserve habituelle pour critiquer Sciensano, ses " décisions arbitraires et opaques " qui " mettent notre pays en danger ", sans le moindre effet : pour nos dirigeants, les chiens aboient et la caravane passe, la caravane d'une technocratie mensongère et dictatoriale responsable de morts et de souffrances évitables.Ce n'est pas un secret, c'est simplement une question de volonté politique, de courage politique. Il faut (1) imposer le masque partout, dans les lieux publics et privés clos, dans les bureaux et les écoles, pour tous les enfants y compris dans les classes maternelles et primaires, et il faut (2) tester très largement autour de chaque foyer d'infection y compris dans les écoles, à tout âge. Ainsi seulement on parviendra à contrôler la propagation du virus et à sauver l'économie du pays.Notons que les installations de ventilation, de climatisation et de chauffage peuvent servir de moteur de propagation du virus. Ici encore, aucun effort de la part des autorités pour pallier ce danger n'a été annoncé ni dans les écoles ni ailleurs, malgré les avertissements émis sur ce sujet déjà depuis le début du mois d'avril. https://tinyurl.com/yxhrrn4e https://tinyurl.com/yd5pk4n6 Advienne que pourra, semble être le motto. Pourtant, chaque effort compte.Si nos gouvernements, fédéral, régionaux ou communautaires sont incapables de prendre les décisions nécessaires pour contenir la propagation du virus, j'appelle tous nos bourgmestres à imposer le port du masque sur leur territoire, dans les entreprises, bureaux et écoles, à tout âge. Nous aurons alors une " expérience naturelle " à l'échelle de la Belgique et la réalité du bénéfice du port du masque constaté à Iéna deviendra si évidente que les communes qui ne l'auraient pas imposé finiront par suivre.Et j'appelle tous les enseignants à exercer leur droit de faire la grève aussi longtemps que leurs conditions de travail ne seront pas adéquates d'un point de vue sanitaire, avec un masque pour chaque élève et des classes d'une taille conforme au respect des mesures de distanciation qui doivent accompagner le port du masque, ces deux mesures étant d'autant plus efficaces qu'elles sont combinées.Marc Wathelet (19 août 2020)