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Car pour l'instant, c'est sur un air de ritournelle que danse la Wallonie. Ritournelle car c'est la troisième institution wallonne visée par des scandales en moins d'un an. Ritournelle encore, car c'est la quatrième fois depuis le 25 février que l'on entend parler de l'intercommunale carolorégienne. Et ce n'est pas pour féliciter les bons résultats du CHU Marie Curie. Tantôt, il s'agit d'un directeur général rémunéré grassement, l'institution faisant fi de la loi sur les marchés publics, des appels d'offre et de la mise en concurrence. Tantôt, il s'agit de jetons de présence indus, pour une somme de 272.000 euros tout de même. Aujourd'hui, il s'agit ni plus ni moins que de soupçons de corruption dans les cuisines de l'hôpital - on parle tout de même d'un Ratagate, comprennez, un scandale autour de ratatouilles! -, de fraudes et de détournements des factures impayées par les patients des 78 sites de soins dont s'occupe l'intercommunale, par le biais d'un huissier dont le choix n'a pas fait l'objet d'un marché public. Plusieurs millions d'euros ainsi perçus se serait égarés au sein de l'institution.Comment se pourrait-il, dans une institution gérant la santé publique, gérant des services qui sont autant de droits inaliénables pour les citoyens, que de telles exactions puissent avoir lieu? On n'ose l'imaginer. On n'ose imaginer un médecin, dans le respect du serment d'Hippocrate, au centre d'accusations de fraude ou de corruption. Mais les présomptions s'accumulent, même si, naïvement, on ose encore croire que lorsqu'il s'agit d'affaire de santé, il n'y a pas de place pour le méfait.