Le Journal du Médecin: Avez-vous des objectifs particuliers et personnels que vous voulez poursuivre durant votre mandat à la tête de l'Inami?

Benoît Collin: Je compte prendre le relais de Jo De Cock et assurer la continuité de tous les projets qui sont en cours. Il ne revient pas à l'administrateur général de l'Inami de définir la politique globale de santé du pays. C'est le rôle des femmes et hommes politiques et de la concertation paritaire. Il s'agit d'un véritable travail de co-construction et de coordination. J'ai évidemment mes idées personnelles, mais je veux surtout faire avancer les idées communes en me basant sur les convictions des uns et des autres et du plus grand dénominateur commun possible. L'Inami a le rôle particulier de gérer la sécurité sociale, les soins de santé, les indemnités, les accidents médicaux... Le chantier est vaste, mais il est centré sur la place de la sécurité sociale et de la solidarité. Il faut gérer cette solidarité pour assurer la couverture sociale et la santé de chacun. Je compte également mener des objectifs plus concrets durant les six ans de mon mandat pour lesquels il faudra trouver des accords via la concertation et le dialogue.

Les qualités de négociateur de Jo De Cock sont de notoriété publique. Avez-vous le même tempérament?

Tout à fait. La fonction d'administrateur général demande des capacités de concertation et de négociation. Il faut parvenir à faire d'un institut d'assurance le coeur et la tête du système de santé. Cela passe évidemment par la concertation. L'Inami est un organisme qui passe les trois quarts de son temps à discuter avec ses interlocuteurs, dans la cadre d'une concertation ouverte et paritaire. La cogestion requiert de l'écoute et la capacité de faire converger les points de vue dans l'intérêt général et celui des patients, entre autres au niveau de l'accessibilité des soins. La concertation fait partie de l'ADN de l'Inami.

La réaction à la crise sanitaire a mobilisé l'Inami durant plus d'un an. Avez-vous pu travailler sur d'autres chantiers durant cette période, entre autres sur la réforme de la nomenclature et du financement hospitalier?

Nous espérons que le Covid va nous laisser à l'avenir plus de temps pour travailler sur d'autres dossiers. Nous n'avons pas arrêté de travailler sur les grands chantiers qui étaient en cours. Nous avons eu des semaines et des week-ends bien chargés. Nous allons continuer à nous consacrer à ces dossiers essentiels que sont la réforme du financement hospitalier et de la nomenclature. Je suis le sponsor opérationnel de la réforme de la nomenclature et Jo De Cock était davantage le sponsor stratégique. Nous allons bientôt passer à une phase nouvelle qui devrait nous permettre d'avoir en 2024 une nomenclature revue, comportant deux parties, la partie professionnelle et celle couvrant les frais de fonctionnement. La réforme de la nomenclature est un des aspects essentiels de la réforme du financement hospitalier parce qu'elle doit permettre une clarification entre les prestataires - principalement les médecins - et les gestionnaires d'hôpitaux. Ils vont pouvoir passer du temps, non pas se battre sur les montants des frais et des pourcentages des rétrocessions, mais à mieux gérer l'hôpital. En outre, le travail sur la nomenclature va permettre de rééquilibrer les revenus des prestataires et de mieux tenir compte de l'investissement de chacun. Pour la mi-juillet, des contrats pour les phases 2 et 3 de la révision de la nomenclature devraient être signés. En changeant la nomenclature, on va pacifier les relations au sein de l'hôpital et donner un rôle plus actif aux médecins dans la gestion de l'hôpital. La nomenclature représentant 40% des recettes des hôpitaux. Il était très important pour l'Inami de consacrer du temps à sa révision.

Une équipe mixte

Allez-vous être remplacé dans votre fonction d'administrateur général adjoint?

Certainement. Cette fonction est légale. Nous allons chercher des candidats pour me remplacer afin de trouver quelqu'un de compétent pour m'assister comme j'ai assisté Jo De Cock durant des années. Je ne compte pas me passer d'un adjoint. Lorsque cette personne aura été trouvée, nous aurons une équipe de direction complète. Brieuc Van Damme a rejoint l'Inami l'année passée comme directeur général des soins de santé. Le Dr Philip Tavernier est directeur général du Service d'évaluation et de contrôle médicaux depuis le 1er octobre 2020. Nous devons remplacer François Perl (parti chez Solidaris, NDLR) à la tête du service des indemnités. Chacun à son rôle. Pour ma part, je dois m'investir dans la vision stratégique et la négociation.

En quelques années, l'Inami a connu des grands changements au niveau de son management. L'institut a également déménagé. Comment fait-on évoluer une institution qui compte 1.200 fonctionnaires?

Lors du choix du nouvel administrateur général, le Comité de gestion et le ministre de la Santé ont tenu à assurer une certaine continuité. C'est important pour les nouveaux directeurs de l'Inami de pouvoir compter sur quelqu'un qui connaît bien l'institution et ses dossiers. Pendant six ans, je vais assurer mon mandat en faisant évoluer l'institution. L'équipe de direction a été renouvelée de moitié. Il fallait assurer une certaine continuité mais je ne suis pas là en tant qu'intérimaire. L'équipe de direction est un beau mélange de personnes jeunes et de personnes ayant une longue expérience.

Je ne suis pas devenu administrateur général de l'Inami parce que j'étais adjoint mais parce que j'ai réussi les épreuves du Selor, que j'ai une large expérience du secteur et du fonctionnement de notre institution et un réseau étendu construit, entre autres, lors de mes activités professionnelles antérieures dans le secteur des hôpitaux et de la santé mentale.

L'Inami est perçu par certains acteurs des soins de santé comme une administration plutôt néerlandophone, bien que bilingue. Que pensez-vous de cette perception?

L'Inami est une institution fédérale, dont l'objectif est de "fédérer" les meilleures personnes en termes de compétence et d'expérience. Jo De Cock est néerlandophone. Je suis francophone. Mon adjoint sera néerlandophone. Historiquement, la santé était un secteur qui était plus occupé par certains partis politiques, comme le puissant CVP de Jean-Luc Dehaene. Actuellement, l'Agence fédérale du médicament et des produits de santé est dirigée par Xavier De Cuyper, un francophone. C'est important d'avoir une diversité linguistique pour garantir un certain équilibre, permettre d'entendre le terrain et connaître les différents réseaux du pays.

Le Journal du Médecin: Avez-vous des objectifs particuliers et personnels que vous voulez poursuivre durant votre mandat à la tête de l'Inami? Benoît Collin: Je compte prendre le relais de Jo De Cock et assurer la continuité de tous les projets qui sont en cours. Il ne revient pas à l'administrateur général de l'Inami de définir la politique globale de santé du pays. C'est le rôle des femmes et hommes politiques et de la concertation paritaire. Il s'agit d'un véritable travail de co-construction et de coordination. J'ai évidemment mes idées personnelles, mais je veux surtout faire avancer les idées communes en me basant sur les convictions des uns et des autres et du plus grand dénominateur commun possible. L'Inami a le rôle particulier de gérer la sécurité sociale, les soins de santé, les indemnités, les accidents médicaux... Le chantier est vaste, mais il est centré sur la place de la sécurité sociale et de la solidarité. Il faut gérer cette solidarité pour assurer la couverture sociale et la santé de chacun. Je compte également mener des objectifs plus concrets durant les six ans de mon mandat pour lesquels il faudra trouver des accords via la concertation et le dialogue. Les qualités de négociateur de Jo De Cock sont de notoriété publique. Avez-vous le même tempérament?Tout à fait. La fonction d'administrateur général demande des capacités de concertation et de négociation. Il faut parvenir à faire d'un institut d'assurance le coeur et la tête du système de santé. Cela passe évidemment par la concertation. L'Inami est un organisme qui passe les trois quarts de son temps à discuter avec ses interlocuteurs, dans la cadre d'une concertation ouverte et paritaire. La cogestion requiert de l'écoute et la capacité de faire converger les points de vue dans l'intérêt général et celui des patients, entre autres au niveau de l'accessibilité des soins. La concertation fait partie de l'ADN de l'Inami. La réaction à la crise sanitaire a mobilisé l'Inami durant plus d'un an. Avez-vous pu travailler sur d'autres chantiers durant cette période, entre autres sur la réforme de la nomenclature et du financement hospitalier? Nous espérons que le Covid va nous laisser à l'avenir plus de temps pour travailler sur d'autres dossiers. Nous n'avons pas arrêté de travailler sur les grands chantiers qui étaient en cours. Nous avons eu des semaines et des week-ends bien chargés. Nous allons continuer à nous consacrer à ces dossiers essentiels que sont la réforme du financement hospitalier et de la nomenclature. Je suis le sponsor opérationnel de la réforme de la nomenclature et Jo De Cock était davantage le sponsor stratégique. Nous allons bientôt passer à une phase nouvelle qui devrait nous permettre d'avoir en 2024 une nomenclature revue, comportant deux parties, la partie professionnelle et celle couvrant les frais de fonctionnement. La réforme de la nomenclature est un des aspects essentiels de la réforme du financement hospitalier parce qu'elle doit permettre une clarification entre les prestataires - principalement les médecins - et les gestionnaires d'hôpitaux. Ils vont pouvoir passer du temps, non pas se battre sur les montants des frais et des pourcentages des rétrocessions, mais à mieux gérer l'hôpital. En outre, le travail sur la nomenclature va permettre de rééquilibrer les revenus des prestataires et de mieux tenir compte de l'investissement de chacun. Pour la mi-juillet, des contrats pour les phases 2 et 3 de la révision de la nomenclature devraient être signés. En changeant la nomenclature, on va pacifier les relations au sein de l'hôpital et donner un rôle plus actif aux médecins dans la gestion de l'hôpital. La nomenclature représentant 40% des recettes des hôpitaux. Il était très important pour l'Inami de consacrer du temps à sa révision. Allez-vous être remplacé dans votre fonction d'administrateur général adjoint? Certainement. Cette fonction est légale. Nous allons chercher des candidats pour me remplacer afin de trouver quelqu'un de compétent pour m'assister comme j'ai assisté Jo De Cock durant des années. Je ne compte pas me passer d'un adjoint. Lorsque cette personne aura été trouvée, nous aurons une équipe de direction complète. Brieuc Van Damme a rejoint l'Inami l'année passée comme directeur général des soins de santé. Le Dr Philip Tavernier est directeur général du Service d'évaluation et de contrôle médicaux depuis le 1er octobre 2020. Nous devons remplacer François Perl (parti chez Solidaris, NDLR) à la tête du service des indemnités. Chacun à son rôle. Pour ma part, je dois m'investir dans la vision stratégique et la négociation. En quelques années, l'Inami a connu des grands changements au niveau de son management. L'institut a également déménagé. Comment fait-on évoluer une institution qui compte 1.200 fonctionnaires? Lors du choix du nouvel administrateur général, le Comité de gestion et le ministre de la Santé ont tenu à assurer une certaine continuité. C'est important pour les nouveaux directeurs de l'Inami de pouvoir compter sur quelqu'un qui connaît bien l'institution et ses dossiers. Pendant six ans, je vais assurer mon mandat en faisant évoluer l'institution. L'équipe de direction a été renouvelée de moitié. Il fallait assurer une certaine continuité mais je ne suis pas là en tant qu'intérimaire. L'équipe de direction est un beau mélange de personnes jeunes et de personnes ayant une longue expérience. Je ne suis pas devenu administrateur général de l'Inami parce que j'étais adjoint mais parce que j'ai réussi les épreuves du Selor, que j'ai une large expérience du secteur et du fonctionnement de notre institution et un réseau étendu construit, entre autres, lors de mes activités professionnelles antérieures dans le secteur des hôpitaux et de la santé mentale. L'Inami est perçu par certains acteurs des soins de santé comme une administration plutôt néerlandophone, bien que bilingue. Que pensez-vous de cette perception? L'Inami est une institution fédérale, dont l'objectif est de "fédérer" les meilleures personnes en termes de compétence et d'expérience. Jo De Cock est néerlandophone. Je suis francophone. Mon adjoint sera néerlandophone. Historiquement, la santé était un secteur qui était plus occupé par certains partis politiques, comme le puissant CVP de Jean-Luc Dehaene. Actuellement, l'Agence fédérale du médicament et des produits de santé est dirigée par Xavier De Cuyper, un francophone. C'est important d'avoir une diversité linguistique pour garantir un certain équilibre, permettre d'entendre le terrain et connaître les différents réseaux du pays.