La commission spéciale du Parlement européen sur les leçons à tirer de la pandémie a adopté son rapport final. Elle recommande notamment de maintenir ouvertes les écoles et autres institutions d'enseignement en cas de nouvelles pandémies.
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"Pour ce faire, des investissements supplémentaires sont indispensables, tant dans de bonnes infrastructures d'enseignement que dans le personnel, la numérisation et l'éducation au numérique", a souligné la présidente de cette commission, l'eurodéputée belge Kathleen Van Brempt (S&D, Vooruit).Instituée il y a un peu plus d'un an, la commission "covid" appelle la Commission européenne et les États membres à investir de manière plus structurelle dans les établissements de soins. "Il faut investir dans les capacités d'urgence. Il faut plus de personnel autour des lits, et les conditions de travail du personnel des soins de santé doivent être améliorées", insiste Mme Van Brempt. Les achats de vaccins en commun et la stratégie de vaccination européenne sont qualifiés de succès, même si le rapport relève aussi le manque de transparence sur les contrats de vaccins et les négociations avec les fabricants. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est depuis longtemps ciblée par des critiques concernant les négociations menées avec le patron de Pfizer, Albert Bourla, dont l'association avec le laboratoire allemand BioNTech a obtenu les plus grandes quantités livrées. Albert Bourla a refusé à deux reprises de se présenter devant la commission parlementaire, tandis qu'aucun accord n'a été trouvé sur une audition de l'Allemande, que le Parti populaire européen (PPE) aurait empêchée. Les élus appellent le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et l'Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d'urgence sanitaire (HERA) à accentuer leur mission d'identification des nouvelles menaces et d'approche coordonnée. Une nouvelle agence devrait aussi se charger des investissements communs dans la recherche et le développement de médecins, vaccins et traitements. Cette agence aurait un rôle prépondérant pour accroître la production en situation d'urgence. Les crises sanitaires accentuant les inégalités, les citoyens les plus vulnérables - femmes, enfants, personnes avec handicap, familles défavorisées, malades, personnes ayant un passé migratoire, etc. - devraient faire l'objet de plus d'efforts de l'Europe pour les protéger en temps de crise, selon la présidente de la commission. Le rapport appelle aussi la Commission européenne à soutenir l'émergence, au niveau mondial, d'un traité robuste sur la prévention des pandémies et la réaction à celles-ci, dans le cadre de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Car l'Europe n'a pas tenu son rôle dans l'approche mondiale de la pandémie, selon Kathleen Van Brempt. "C'était du pur égoïsme, la loi du plus fort. L'Europe a certes donné les plus grandes quantités de vaccins au Sud global, mais nous avons totalement laissé ces pays à eux-mêmes quand il s'est agi de production propre de matériel médical et de vaccins".Il faut aussi, à ses yeux, revoir le cadre existant sur les droits de propriété intellectuelle, afin que les pays en développement aient accès aux technologies et données nécessaires pour produire eux-mêmes des vaccins et médicaments. Le rapport sera soumis le mois prochain en plénière. "Après, ce sera à la Commission européenne de mettre en oeuvre ces recommandations", a exhorté Kathleen Van Brempt.BELGA