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L'affaire des oeufs contaminés au fipronil, un insecticide et acaricide (contre le pou rouge) qui ne peut pas en principe être utilisé sur de la volaille, a débuté, fin juillet, par le retrait d'oeufs dans quelques rayons de magasins. Ensuite, en quelques jours, des millions d'oeufs ont été retirés du commerce et détruits en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne. Fin juillet, l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) retire des rayons des oeufs d'un certain nombre d'entreprises de volaille flamande. A l'issue de tests, il est en effet apparu qu'ils étaient contaminés par du fipronil, un insecticide. La distribution des oeufs en question, bien que représentant apparemment aucun danger pour la santé publique, a été arrêtée.Les tests ont été effectués à la suite d'une perquisition de la police à Ravels (province d'Anvers) dans l'entreprise Chickfriend qui fournit des solutions de nettoyage à des entreprises de volaille. Une enquête judiciaire est en cours. Dès le 1er août, les autorités néerlandaises estiment que la Belgique constitue le probable point de départ d'une contamination d'oeufs par du fipronil aux Pays-Bas et en Allemagne. La société Chickfriend est selon l'agence de presse ANP, la source de cette contamination.La Nederlandse Voedsel- en Warenautoriteit (NVWA), équivalent local de l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire, a invité la population néerlandaise à ne pas consommer des oeufs portant certains codes en raison de leur haute concentration en fipronil et du danger qu'ils représentent. En grande quantité, cet insecticide peut en effet se révéler nocif pour les reins, le foie et la glande thyroïdienne.Une certaine inquiétude a vu le jour également en Allemagne au sujet des oeufs provenant de Belgique et des Pays-Bas. L'Etat de Rhénanie-du-Nord-Westphalie en a ainsi rappelé près d'un million après avoir découvert, à un point d'emballage et de distribution, la présence de l'insecticide dans certains oeufs.Vendredi, Aldi, Colruyt et Delhaize ont retiré préventivement certains oeufs des rayons en Belgique. Il s'agit de mesures de précaution.Des millions d'oeufs ont été retirés du marché et détruits également aux Pays-Bas et en Allemagne. Des oeufs ont aussi été retirés de la vente préventivement en Suisse. Des milliers de poules ont par ailleurs été abattues. La Commission européenne a déclaré "suivre l'affaire de très près", considérant comme "prioritaires les questions touchant à la santé publique" et que la "situation (était) sous contrôle".Alors que Test-Achat demande qu'on publie le numéro des lots contaminés et qu'Ecolo réclame des explications des ministres concernés (Denis Ducarme, le nouveau ministre en charge de l'Agriculture et Maggie De Block, ministre de la Santé publique rentrée dare-dare du midi de la France seront entendus à la Chambre demain mercredi), l'Afsca a publié ce lundi un communiqué rassurant. "Les résultats connus jusqu'au jour d'aujourd'hui 07.08.2017 confirment qu'il n'y a actuellement pas de danger pour la santé publique", affirme l'Agence fédérale dont le silence jusqu'ici avait été considéré comme suspect. Les entreprises interdites de vente d'oeufs l'ont été uniquement à titre de précaution. Une teneur faible teneur en fipronil a été mise en évidence dans 21 entreprises. Parmi les résultats non conformes, la teneur maximale mise en évidence jusqu'à aujourd'hui est de 0,096 mg/kg. "Cela signifie que la teneur est de très loin inférieure à la valeur limite de 0,72 mg / kg. Cette limite a été confirmée par la commission européenne." Ce matin cependant sur les antennes de la RTBf, le porte-parole de l'Afsca a reconnu que "seule une exploitation aux Pays-Bas produisait des oeufs qui contenaient un taux de fipronil supérieur aux normes européennes, selon les informations que nous avons aujourd'hui. Mais nous ne sommes pas à l'abri d'une nouvelle découverte. En Belgique tout les oeufs dont les analyses ont montré qu'ils en contenaient ont été détruits. Même si le taux était en dessous des normes "26 élevages de poules pondeuses ont déjà pu être libérés étant donné la mise en évidence de l'absence de contamination. Un monitoring a été mis en place dans 200 entreprises de poules pondeuses. Le ministre de l'Agriculture, Denis Ducarme, a demandé à l'Afsca "un rapport circonstancié sur les actions produites par l'Agence depuis les premières informations à sa disposition pour ce qui concerne la problématique du fipronil". Les ministres de la Santé Maggie De Block et de la Protection des consommateurs Kris Peeters suivent également le dossier de près. L'Afsca a également démenti les propos de l'eurodéputé Groen Bart Staes qui a affirmé au micro de la VRT que "la première contamination au fipronil dans notre pays a déjà été constatée à la mi-mai par une entreprise privée et que la Belgique a mis un mois et demi avant de prévenir les pays voisins. Les premières mesures au sein de cette entreprise privée le 15 mai indiquaient des valeurs de fipronil entre 0,0031 et 1,2 mg."Dans une réaction publiée lundi matin, l'Afsca souligne qu'elle n'a été mise au courant d'une contamination potentielle d'oeufs que le 2 juin, date de la notification de l'entreprise. L'agence insiste sur le fait que personne ne savait que du fipronil se trouvait sur des oeufs le 15 mai, car c'est à ce moment-là que les premiers échantillons ont été prélevés lors d'un contrôle standard et qu'ils ont été envoyés pour analyse au laboratoire.Des enquêtes pénales sont en cours aux Pays-Bas comme en Belgique. Outre Chickfriend, elles viseraient également le fournisseur belge Poultry-Vision, qui aurait acquis de grandes quantités de fipronil en Roumanie.. (Avec Belga)