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Pour la période 2008-2011, l'hôpital Brugmann apparaît sur podium de tête avec une somme dépassant le 1,5 million de remboursement (lire Jdm n° 2385). La direction de l'hôpital nord-bruxellois ne conteste pas les chiffres mais souligne, que le système des montants de référence est, pour commencer, un mécanisme particulièrement aveugle qui comporte des biais. Premièrement, il prend en compte la totalité du séjour, même si le patient passe au sein du même hôpital du secteur aigu au secteur de revalidation et sanctionne du même coup les hôpitaux qui ne transfèrent pas la revalidation vers des services extérieurs. Deuxièmement, le système ne tient pas compte des secteurs où l'hôpital est " vertueux " et sous-consomme. Il ne calcule que ce qui est " surconsommé " par rapport à la médiane et la moyenne. Le dépassement est calculé par APR-DRG et non pas globalement. Ainsi en 2011, Brugmann a dérapé de 125.000 euros et se voit réclamer 262.000 euros. Pourquoi ? Parce que les 132.000 euros sous-consommés parmi certains autres des 34 APR-DRG ne compensent pas les dépassements. Tercio : Brugmann est sanctionné parce qu'il possède une grosse maternité (3.500 naissances annuelles environ), qui plus est à haut risque (MIC) et qui accueille environ 75% de parturientes d'origine étrangère. Celles-ci n'ont pas forcément fait l'objet d'un suivi prénatal régulier ou homogène. En aval également, le nombre de séances de kiné (incluses dans le calcul) peut aller du simple au double. Le suivi médical est le cas échéant plus approfondi et donc plus cher. La présence du pédiatre à l'accouchement est aussi plus courant dans ce type de maternité MIC et P (périnatale).75% des dépassements en obstétriqueEn second lieu, Brugmann affiche des dépassements essentiellement dans les accouchements (75% des actes soumis à pénalisation). Parmi eux, 75% des coûts proviennent de prestations techniques de trois types : séances de kiné post-natales, tests neurologiques (potentiels évoqués pour détecter une surdité congénitale) et, on l'a dit, présence du pédiatre lors de l'accouchement. Ces deux derniers postent interviennent pour 57% du total des montants de référence réclamés ; les analyses de laboratoire (elles aussi plus conséquentes pour les cas difficiles) expliquent, elles, 18% du total réclamé par l'Inami. En attendant - puisque les chiffres datent de 2011 -, l'hôpital a bien sûr pris les devants pour ne pas se retrouver en tête d'affiche en 2014 : il a été décidé notamment de diminuer de 50% les séances kinés prescrites par les médecins pour les séjours de maternité, de facturer lesdites séances plus en conformité avec les moyennes nationales et de développer les consultations post-accouchement en ambulatoire. Dans l'intervalle, l'hôpital souligne que, globalement, l'assurance maladie obligatoire n'a pas à souffrir des activités générées par l'hôpital : ce qui n'est pas porté en compte dans l'hôpital l'est peu ou prou en ambulatoire. Pour la sécu, c'est kif-kif.Lire notre dossier dans le Jdm du 5/12.